Quid de la réaction arabe ?
Au sein de l’exécutif israélien il ne restait qu’un seul responsable opposé à la reprise de la guerre contre Ghaza avant que tous les captifs ne soient libérés au moyen de la négociation avec la résistance palestinienne, tous le autres ayant été soit limogés soit forcés à la démission. C’était le chef du Shin Beth, […]

Au sein de l’exécutif israélien il ne restait qu’un seul responsable opposé à la reprise de la guerre contre Ghaza avant que tous les captifs ne soient libérés au moyen de la négociation avec la résistance palestinienne, tous le autres ayant été soit limogés soit forcés à la démission. C’était le chef du Shin Beth, l’autre grand service israélien du renseignement avec le Mossad, un certain Ronen Bar, limogé dernièrement par un conseil du gouvernement unanime, lequel toutefois renâcle encore au sort qui lui est fait, de toute évidence sans la moindre chance d’en réchapper. Il devrait être parti dans quelques jours, le temps pour Itamar Ben-Gvir, l’extrémiste altéré de sang palestinien, de réintégrer le gouvernement. A ce moment, Benjamin Netanyahou aura vraiment les coudées franches pour se lancer dans ce qui est à ses yeux la phase finale de la guerre, au terme de quoi toute résistance aura pris fin à Ghaza, du moins l’espère-t-il. On sait donc ce que va faire Israël. On le sait d’autant mieux que le génocide suspendu depuis les deux mois qu’a duré le cessez-le-feu est recommencé, à une échelle qui ne laisse aucun doute sur sa finalité. On sait aussi quelle sera la réponse de la résistance. Elle sera digne de sa réputation et de sa bravoure. Elle-même a repris ses tirs de roquette sur Tel-Aviv. Ils ont fait écho aux premiers missiles envoyés par les Houthis, en dépit des frappes américaines incessantes contre eux.
La guerre d’avant la trêve est déjà de retour, dans l’ensemble de ses aspects : raids aériens et autres bombardements sur la population civile, et opérations terrestres, dont tout indique qu’elles vont monter en puissance. Une certitude : il n’y aura plus de trêve, à moins que la résistance se rende, un scénario tout à fait improbable, ni par suite d’échanges de prisonniers. Ce qui veut dire que ce qu’il reste de captifs israéliens, une vingtaine encore vivants, vont mourir. On peut même dire que le gouvernement Netanyahou en a fait son deuil. Le limogeage du chef du Shin Beth est le dernier clou planté dans leur cercueil. Fort du soutien total de l’administration Trump, ce gouvernement plus que jamais soudé derrière son chef ne cherche plus à libérer les otages, mais à en finir avec le Hamas, et par là même avec la présence palestinienne dans Ghaza. Son ministre de la Défense, quelqu’un de soumis à Netanyahou, n’hésite plus à parler de transfert de la population de Ghaza, même s’il continue de la conditionner au libre choix individuel des déportés. Tout cela donc ne fait pas l’ombre d’un doute. Reste une inconnue, une seule : la réaction des pays arabes, qui ont adopté le plan égyptien de reconstruction de Ghaza sans déplacement de la population, lors qu’il ne sera plus possible de douter des intentions d’Israël et des Etats-Unis, qui sont tout à la fois l’élimination de la résistance armée et la déportation des Ghazaouis. Le Hamas les appelle pour la énième fois à prendre leurs responsabilités vis-à-vis du peuple palestinien, victime d’un nettoyage ethnique sur lequel il n’est plus possible de s’aveugler. Laisseront-ils le crime aller jusqu’à son terme, par crainte d’une confrontation non pas certes avec Israël, mais avec les Etats-Unis, pour certains d’entre eux leur allié et même leur protecteur, ou s’y opposeront-ils de façon à pouvoir le faire reculer ? C’est en fait la seule question qui se pose encore.