«Rouh El Djazair» présentée à Alger : Une rhapsodie historique en son et lumière

Le spectacle « Rouh El Djazair » (L’âme de l’Algérie), présenté mercredi soir à la Coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf, a enchanté un large public en proposant une fresque historique éblouissante des moments clés de l’histoire algérienne, de la Numidie à l’indépendance.

Dirigé artistiquement par Ahmed Rezzak et produit par le ministère des Moudjahidine, cet événement marquant le 70e anniversaire de la Guerre de libération nationale a réuni près de mille artistes, alliant héritage culturel et innovations technologiques pour rendre hommage à la résilience et aux sacrifices des chouhada et moudjahidine.

Le spectacle de plus de deux heures a eu lieu en présence du président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, du premier ministre, Nadir Larbaoui, du président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, et du ministre des Moudjahidines et des Ayants droit, Laïd Rebiga. Plusieurs membres du gouvernement, d’anciens moudjahidines, ainsi que des personnalités politiques et artistiques étaient également présents, outre des représentants de diverses missions diplomatiques accréditées à Alger.

Le ministre des Moudjahidines et des Ayants-droits a souligné, lors d’un point de presse avant le spectacle, que le 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution armée représente « une grande occasion et une étape essentielle de notre glorieuse histoire ». Il a affirmé que cet événement est « l’occasion de rendre hommage à la mémoire des Algériens pour les sacrifices courageux consentis en vue de récupérer notre souveraineté nationale ».

Rebiga a également précisé que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé un intérêt particulier à cette commémoration, en prenant plusieurs décisions visant à mettre en valeur notre histoire glorieuse. Il a expliqué que cette représentation épique s’inscrit dans le cadre des préparatifs de son ministère pour célébrer cet anniversaire mémorable. « La résilience du peuple algérien et la pérennité de ses valeurs à travers les différentes époques et événements présentés dans ce grand spectacle mettent en lumière la réalité du peuple algérien, devenu un modèle à suivre pour toutes les sociétés du monde », a-t-il conclu.

À travers treize tableaux évocateurs, « Rouh El Djazair » a su capturer et éveiller la mémoire collective. Ce spectacle a mobilisé près de mille artistes, parmi lesquels des comédiens, danseurs et musiciens, tous engagés à donner vie aux moments clés de l’histoire algérienne. La mise en scène monumentale a transformé l’espace de la Coupole en une scène circulaire à 360 degrés, où la technologie moderne se marie harmonieusement avec les arts de la scène. Des techniques telles que le mapping, les hologrammes, les projections géantes et les murs d’écrans interactifs ont plongé le public dans un véritable voyage historique, soutenu par un son en 4K et une scénographie immersive.

Le début du spectacle, empreint de spiritualité, introduit une vision mystique de la création de l’univers, inscrits sur le toit de la Coupole, accompagnés d’une musique savante. S’ensuivent des tableaux évoquant l’Antiquité, la période romaine, les batailles entre vandales et numides, les combats de la reine Tin Hinan dans le Hoggar, l’arrivée de l’islam, et les dynasties Rostomide, Hammadite et Zianide.

Les grandes époques défilent ensuite, marquées par l’arrivée ottomane, puis par les douloureuses années de colonisation française. Les résistances populaires, dont celle de l’Emir Abdelkader, ainsi que les luttes de figures emblématiques telles que les membres du groupe des 22 et des six, sont représentées de manière vibrante. La tragédie d’Ahmed Zabana, les affrontements urbains, et les Accords d’Évian marquent les derniers tableaux avant l’indépendance, offrant au public une rétrospective poignante de la marche vers la liberté.

Malgré la grandeur et la précision historique du spectacle, certaines omissions ont été notées, telles que le Congrès de la Soummam en 1956 et la création du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), des étapes importantes dans l’organisation et la structuration de la Révolution.

La scénographie s’est distinguée par son ingéniosité et sa capacité à recréer des scènes emblématiques de l’histoire du pays. Sur scène, des éléphants majestueux évoquent les luttes de l’Antiquité, tandis que des véhicules militaires et des chars, tels que ceux utilisés pendant la Révolution, symbolisent la résistance et le combat pour l’indépendance. Un bateau, représentant les routes maritimes de l’Algérie, et un cheval réel ajoutent une dimension dynamique et vivante à la mise en scène.

Les costumes variés, soigneusement conçus, illustrent la richesse culturelle des différentes régions du pays, reflétant les influences berbère, arabe et les traces de l’occupation coloniale. Cette scénographie immersive et détaillée souligne non seulement les moments clés de l’histoire, mais aussi la résilience et la diversité du peuple algérien à travers les âges.

À la fin du spectacle, dix-sept comédiens venus de divers pays arabes ont fait leur entrée sur scène, récitant des textes poétiques qui rendaient hommage à la solidarité de ces nations avec l’Algérie durant la Révolution. Ils ont célébré la bravoure d’un peuple résistant qui a triomphé face à l’adversité, illustrant ainsi les liens indéfectibles entre les nations arabes. Puis, des images du président Tebboune ont défilé en mapping, mettant en lumière ses engagements envers la nation et la continuité de l’héritage de ses ancêtres. Ce puissant moment a non seulement renforcé le sentiment d’unité et de solidarité, mais a également offert une vision inspirante d’un avenir où l’Algérie continue de s’affirmer sur la scène internationale.

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