Un nouveau type de guerre : la guerre préventive
De son propre aveu, Israël a déjà détruit 80% des capacités militaires et des infrastructures de l’armée syrienne, une qui pourtant n’était pas en guerre avec lui. Non seulement il ne s’en cache pas, mais il s’en félicite, il est fier de ce travail de charognard. L’ennemi, le régime syrien, se trouvant à terre, il […]
De son propre aveu, Israël a déjà détruit 80% des capacités militaires et des infrastructures de l’armée syrienne, une qui pourtant n’était pas en guerre avec lui. Non seulement il ne s’en cache pas, mais il s’en félicite, il est fier de ce travail de charognard. L’ennemi, le régime syrien, se trouvant à terre, il a fondu sur lui pour l’achever. Quand il dit que depuis dimanche dernier, premier jour de la pseudo révolution syrienne, il a déjà détruit 80% de l’armement et de l’équipement de l’armée syrienne, il ne faut surtout pas comprendre que le gros du travail étant fait, il va maintenant s’arrêter, s’en contenter, se reposer de la peine qu’il s’est donnée. Non, mais qu’il lui reste encore 20 autres pour cent à démolir des forces d’un ennemi qui pourtant n’est plus debout. Les révolutions font table rase de l’ancien système, en vue de construire sur ses décombres leur propre édifice politique. L’intention des nouveaux maîtres de la Syrie est quant à elle de tout conserver. Ils se sont débarrassés de Bachar el-Assad, ça leur suffit. Ils veulent garder ses ministres, son administration, et même jusqu’à son armée, cette même armée qu’Israël vient de délester de tout. Israël est le seul en l’occurrence à avoir fait table rase d’une composante, et non des moindres, du régime déchu.
Il est vrai, pas tout à fait, puisqu’il lui reste encore des choses de cette armée à démolir. Dès dimanche, premier jour de la «révolution», ses avions se sont mis à pilonner les systèmes de défense antiaérienne, les radars, les avions, les aérodromes, la flotte, dont, semble-t-il, il n’est resté plus rien, les dépôts d’armes et de munitions, les chars etc. Bref tout l’équipement et l’infrastructure de l’armée syrienne. Il n’a épargné que les armes légères, et encore, celles qui n’étaient pas rangées dans les arsenaux bombardés. Les nouveaux maîtres de la Syrie ont-ils du moins protesté, condamné une agression les visant directement ? Pas du tout, ils avaient peur de tenir un langage ressemblant à celui du régime abattu, ayant pris la mesure de la résolution d’Israël d’éliminer toute menace pesant encore sur lui et qui viendrait de Syrie. Israël ne tolérerait de lui pas même une condamnation de principe. A sa décharge, notons que personne dans la région et hors d’elle ne s’est fendu d’une condamnation de ce nouveau type de guerre mis en œuvre pour la première fois par Israël : la guerre préventive d’envergure. En effet, cette même guerre, mais en petit, Israël la mène depuis des années en Syrie, pour ne parler que de cette dernière. En fait, il a attendu la chute du régime de Bachar el-Assad, pour déclencher contre la Syrie la plus vaste opération aérienne de toute son histoire. Les Américains, après avoir envahi l’Irak, ont dissous son armée. Les Israéliens, dès après la chute de Damas, ont commencé à désarmer l’armée syrienne, pourtant une armée déjà vaincue par la «révolution». Celle-ci est donc déjà à la merci d’Israël et de ses appétits territoriaux, lequel dès dimanche a d’ailleurs commencé à se servir. Ses soldats ont pénétré dans la zone tampon, et son Premier ministre a dénoncé les accords de non agression mutuelle remontant à 1974. Ce qui montre qu’il n’a pas l’intention de se contenter de ce qu’il a déjà pris.
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