L’Algérie devra diversifier les exportations en vue d’une croissance durable La Banque mondiale met en lumière la solide performance économique du pays
Dans son dernier rapport publié hier dans la matinée sur la situation économique de l’Algérie pour l’automne 2024, la Banque mondiale met en lumière la solide performance économique du pays, tout en soulignantla nécessité d’adopter un ensemble de politiques économiques complémentaires pour diversifier les exportations, en vue d’une croissance durable. En effet, dans ce dernier […]
Dans son dernier rapport publié hier dans la matinée sur la situation économique de l’Algérie pour l’automne 2024, la Banque mondiale met en lumière la solide performance économique du pays, tout en soulignantla nécessité d’adopter un ensemble de politiques économiques complémentaires pour diversifier les exportations, en vue d’une croissance durable.
En effet, dans ce dernier rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de l’Algérie, l’institution indique que «l’économie du pays a enregistré une croissance de 3,9 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente», et ce, a-t-elle relevé, «malgré la baisse de la production d’hydrocarbures». Pour la BM, «cette croissance diversifiée a été soutenue par un secteur agricole résilient. Le pays a connu une amélioration notable de la stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4,3 % sur les neuf premiers mois de 2024, reflétant la stabilisation des prix des produits frais, la modération des coûts d’importation et un taux de change stable».
De ce fait, analyse ledit rapport, «la diminution des exportations d’hydrocarbures, l’augmentation des importations et la hausse des dépenses publiques ont réduit l’excédent du compte courant et accru le déficit budgétaire. Néanmoins, les réserves de change demeurent confortables, représentant l’équivalent de 16,2 mois d’importations de biens et services en septembre 2024».
Dans ce contexte, Cyril Desponts, économiste principal de la Banque mondiale pour l’Algérie, cité dans le rapport, a considéré que «les prix des hydrocarbures et leur impact sur les revenus, les dépenses publiques et les importations demeurent le principal risque pour les perspectives macroéconomiques». Et d’estimer, dans ce sens, que «les risques liés au changement climatique soulignent l’importance d’intégrer ces enjeux dans la stratégie nationale de développement».
Ainsi, poursuivant sur ce volet, la BM, soulignant que «la transition mondiale vers des modes de production plus propres est appelée à avoir un impact sur les produits générant des émissions de carbone élevées», a jugé que «ce changement revêt une importance particulière alors que l’Europe, principal partenaire commercial de l’Algérie, met en place de nouvelles taxes carbone à ses frontières». Ces «mesures, selon elle, pourraient affecter de manière significative les exportations algériennes, la majorité des exportations hors hydrocarbures du pays vers l’Europe étant constituée de produits à forte intensité carbone».
Et pour cause, a souligné Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, «avec des produits à forte intensité de carbone tels que les engrais et le ciment représentant l’essentiel des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie, la transition vers des méthodes de production plus respectueuses de l’environnement et la mise en œuvre d’une tarification explicite du carbone sont essentiels pour assurer la durabilité à long terme des exportations». Par ailleurs, au chapitre des exportations, la BM a indiqué que «grâce à des revenus d’exportation plus importants, la reprise de la production d’hydrocarbures devrait entraîner une accélération de la croissance en 2025». Cependant, a-t-elle fait remarquer, «une augmentation plus rapide des importations pourrait entraîner un déficit du compte courant et réduire les réserves de change. L’adoption d’une politique de dépenses publiques prudente pour 2025 aiderait à réduire le déficit budgétaire et à limiter l’augmentation de la dette publique».
En somme, considérant que «le potentiel de croissance des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie est considérable», elle recommandera à l’Algérie de «diversifier les produits et les marchés d’exportation tout en augmentant la valeur ajoutée», et ce, en vue d’ «atteindre l’objectif du gouvernement de 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici à 2030». «Pour y parvenir, a préconisé la Banque Mondiale dans ce dernier rapport sur la situation économique de l’Algérie, il est prioritaire de mettre en place un cadre de politique macroéconomique axé sur le renforcement de la productivité des entreprises, l’amélioration de la compétitivité des exportations et une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales».
Lynda Naili
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