USMK 2 – 3 ESS : Quand la défense brille en attaque

La formation sétifienne persiste et signe. Après son succès étriqué face à l’Olympique d’Akbou (1-0) à Bejaïa il y a quelques jours, l’Aigle Noir récidive, avec une victoire précieuse à Khenchela. Trois points supplémentaires qui ravissent les supporters, d’autant qu’ils permettent à l’équipe de grimper à la deuxième place du classement général, avec 18 points et un match en retard. Cette victoire porte la griffe des défenseurs, auteurs des trois buts sétifiens. Non seulement ils ont supporté le poids du match, mais ont également su faire la différence, notamment sur coups de pied arrêtés. Boubakeur (54e) et Chaabbi (75e) ont ainsi converti de la tête deux corners parfaitement exécutés, avant que Gattal (90e+2), sur une superbe action individuelle de Bouguerri, ne scelle le sort de la rencontre. Cependant, cette belle opération ne doit pas masquer les lacunes de l’équipe, notamment avec une première mi-temps inquiétante, conclue avec un retard d’un but. L’attaque, encore une fois, n’a pas été à la hauteur. Titularisé en pointe, Mouley reste muet depuis 450 minutes, son dernier but remontant au penalty inscrit contre l’ESM. L’ancien joueur de l’ASO semble marquer le pas et l’absence de leaders offensifs continue de peser sur le rendement global d’un Aigle Noir manquant cruellement d’inspiration et de caractère. Face à une USMK vaillante, les partenaires de Bousder ont su se ressaisir en seconde période. Profitant des approximations et de la nervosité de Litim et de sa défense, ils ont pris l’initiative pour inverser la tendance. Le coaching de Redha Bendris a été déterminant, notamment avec l’entrée de Bouguerri et son action décisive en toute fin de match, qui a permis à Gattal, latéral droit, de crucifier les locaux. Sans plusieurs de ses cadres, comme Ferhani (suspendu), Hadji, Bouchama, Nouri et Djahnit (blessés), l’Entente a montré qu’elle savait relever les défis. Néanmoins, elle reste perfectible dans plusieurs domaines : organisation, enchaînements, possession du ballon et efficacité devant les buts adverses. Des lacunes qui n’échappent ni aux observateurs ni aux ententistes, conscients que l’effectif actuel manque de personnalité, de caractère et surtout de leaders, particulièrement au milieu et en attaque. En 11 matchs de la phase aller, l’attaque n’a inscrit que 10 buts, une moyenne insuffisante pour prétendre à un ticket africain. Sur les six déplacements déjà effectués, l’ESS a marqué sept fois, pour huit buts encaissés, récoltant seulement sept points (deux victoires et un nul) sur les 18 possibles. La route vers une nouvelle aventure africaine reste semée d’embûches. L’ESS devra non seulement enchaîner les bons résultats, mais aussi renforcer son effectif pour combler ses lacunes, notamment devant les bois adverses. Les trois prochaines rencontres, à domicile de surcroit, contre le PAC (match en retard de la 9e journée), la JSK (à huis clos) et l’USM Alger, seront décisives pour confirmer ce sursaut. Ces étapes seront, le moins que l’on puisse dire, importantes et décisives pour la suite des évènements. Celle-ci ne sera pas de tout repos pour les Noir et Blanc, lesquels n’arrivent toujours pas à convaincre les puristes. En l’absence d’un métronome et d’un vrai renard des surfaces, le club phare d’Aïn El Fouara devra composer avec ses moyens actuels. Mais pour viser plus haut, l’ESS aura besoin d’un groupe solide et d’un banc pléthorique en jokers capables d’apporter des solutions, sachant que le plus dur reste à faire.

Kamel Beniaiche

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