Vœu

Dix jours après sa nomination à Matignon, François Bayrou a finalement présenté son gouvernement, venu remplacer celui de Michel Barnier, renversé le 4 décembre dernier. Le choix de ce gouvernement aura été difficile pour le nouveau Premier ministre, dont le but premier est désormais de faire en sorte qu’il dure jusqu’à la fin du mandat […]

Déc 24, 2024 - 22:12
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Vœu

Dix jours après sa nomination à Matignon, François Bayrou a finalement présenté son gouvernement, venu remplacer celui de Michel Barnier, renversé le 4 décembre dernier. Le choix de ce gouvernement aura été difficile pour le nouveau Premier ministre, dont le but premier est désormais de faire en sorte qu’il dure jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron en 2027. Car si la censure d’un gouvernement est un évènement extrêmement rare, ne s’étant produit que deux fois en plus de soixante ans, l’exécutif semble craindre que les parlementaires, dans leur lancée, soient enclins à censurer tout gouvernement qui ne leur conviendrait pas. Toutefois, le Rassemblement National, qui a assuré, par la voix de son patron Jordan Bardella, qu’il ne réutiliserait probablement pas l’arme de la censure contre le prochain gouvernement, devrait être un obstacle incontournable pour la gauche qui continue de menacer l’Élysée. La France Insoumise, qui se délecte du chaos et du désordre, continue en effet d’espérer que l’Assemblée Nationale renverse ce nouveau gouvernement mettant Macron au pied du mur et le forçant à désigner à Matignon la candidate du Nouveau Front Populaire. De son côté le Premier ministre François Bayrou s’est dit lundi soir «persuadé» qu’il ne sera pas censuré par les députés à l’image de son prédécesseur issu des Républicains, Michel Barnier, quelques heures après la présentation de son gouvernement. «Je pense qu’on est dans une situation du pays extrêmement difficile, la plus difficile que nous ayons connue depuis la guerre, avec un pays qui n’a pas de budget, un pays qui n’a pas de majorité, un pays dans lequel un grand nombre de Français pensent et croient qu’ils sont laissés de côté, qu’on ne fait pas attention à eux», a développé le Béarnais lundi soir sur BFMTV. Lequel a appelé les partis politiques à refuser ce «sentiment d’impuissance». Comme un geste de bonne volonté envers les oppositions, François Bayrou a dit qu’il n’utiliserait le 49.3 qu’«à la dernière extrémité» sur le budget. «Pour les autres textes», il «a l’intention d’aller au bout des débats». Et de préciser : «Il se trouve que je suis quelqu’un qui aime la démocratie parlementaire. Je suis pour que le Parlement fasse son travail et qu’on le respecte». Reste à voir si le vœu pieux de Bayrou sera exaucé, surtout qu’il a donné peu de gages à la gauche dans la formation de son gouvernement. Manuel Valls, ancien Premier ministre socialiste de François Hollande, désormais ministre des d’Outre-mer, n’étant plus considéré comme de gauche par le NFP et LFI. Les positions laïques et sécuritaires du socialiste étant désormais considérées comme incompatibles avec la nouvelle doctrine de la gauche française. François Rebsamen, désormais ministre de l’Aménagement des territoires, également de la vieille garde du PS, n’est lui non plus pas considéré par le NFP comme l’un de ses représentants. Reste à voir si effectivement Bayrou réussira à tenir la cap ces deux prochaines années et surtout s’il réussira à faire passer les réformes promues par Emmanuel Macron durant sa dernière campagne présidentielle.

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