5e foire des agrumes à Béjaïa : Nécessité de protéger les variétés locales

Les agrumiculteurs de la wilaya de Béjaïa, qui ont participé à la 5e édition de la Foire des agrumes et des produits du terroir, tenue à l’école Idareken, commune de Timezrit (Béjaïa), les 22 au 23 décembre, ont relevé un certain nombre de contraintes pouvant constituer un véritable frein au développement de la filière si des mesures nécessaires ne sont pas prises rapidement.

Les professionnels de la filière n’ont pas manqué de donner l’alerte sur des facteurs pouvant causer le déclin de leur filière ou, du moins, affaiblir le rendement et la qualité du produit, parmi lesquels «le manque de pluviométrie ou la sécheresse, la salinité de l’eau, le vieillissement d’une partie des orangers impliquant le rétrécissement du bassin agrumicole de la région et l’apparition de maladies.

Ils ont, également, mis en avant, le problème d’irrigation et l’absence de moyens pour l’acquisition des systèmes d’irrigation d’appoint ou le goutte-à-goutte, l’arrivée de variétés étrangère espagnoles dans la région et la culture intensive qui menacent, sérieusement, les variétés locales de disparition et enfin la pollution de l’air et du sol qui est un véritable souci de nos jours.

Organisée par de nombreux acteurs, dont l’APC de Timezrit, la subdivision de l’agriculture de la région, la chambre d’agriculture de wilaya et l’association des agrumiculteurs de la région, la manifestation est perçue par les agrumiculteurs comme une belle opportunité pour aborder leurs problèmes, partager leurs expériences, réfléchir à de véritables solutions pour développer encore la filière locale qui a acquis une notoriété à l’échelle régionale et nationale.

 C’est ainsi qu’il est préconisé la création d’un cadre d’organisation adéquat et officiel, dont une coopérative des agrumiculteurs de wilaya pour constituer une force de propositions capables de développer l’activité et faire concurrence aux autres régions du pays. Des spécialistes du domaine pensent aussi qu’il existe une impérieuse nécessité d’étendre la carte agrumicole actuelle qui est comprise seulement dans le bassin agrumicole d’Amizour, El Kseur et Timezrit vers la haute Soummam.

Certains participants ont abordé aussi le volet des aides financières et matérielles de l’Etat, la création de points de vente afin d’écouler la production plus facilement et directement aux mandataires et grossistes et en finir avec l’une des préoccupations majeures qui est la commercialisation qui constitue l’un des grands handicaps pour les producteurs d’agrumes. A ce sujet, un ancien agrumiculteur dira : «Si le rendement est bon cette année, le marché des agrumes est au ralenti ». Une situation qui se répercute sur les professionnels du secteur qui n’arrivent pas à écouler, facilement, leurs marchandises, du coup, ils accusent des pertes financières importantes.

Un ingénieur agronome présent à la rencontre n’a pas manqué de relever «les dangers qui pèsent sur la filière avec les nouvelles méthodes adoptées par certains professionnels, dont la culture intensive et aussi l’irruption, dans la région, de variétés étrangères, dont celles espagnoles avec tout ce que cela implique comme contraintes, en prime la supplantation des variétés locales». Pour lui, il y a un défi à relever pour la protection des variétés locales qui résistent plus au climat et à l’environnement de la région.

 Un agrumiculteur a soulevé un autre sérieux problème qui est la pollution de l’environnement dont les colonnes de fumée qui se dégagent de l’incinération des déchets ménagers dans les décharges contrôlées ou sauvages de la région. Un facteur qui affecte, négativement, les agrumes sur le plan du rendement et de la qualité.

Notons que la manifestation a réuni environ 100 exposants dont des agrumiculteurs, des prestataires et des artisans, entre autres. De nombreuses variétés d’agrumes y ont été exposées dont la Clémentine, le citron, la mandarine, les oranges  Thomsons, la Washington, Navelina, la sanguine et la Djaffa.

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