Alimentation : Saïhi appelle à une consommation responsable

Saluant les initiatives du ministère du Commerce en faveur de la rationalisation de la consommation, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, préconise d’aller plus loin en introduisant le concept de l’orientation de la consommation vers des choix plus sains et plus adaptés aux besoins réels de l’organisme.

Lors de son discours, ce lundi, au forum intitulé « Rationalisation de la consommation et valorisation des déchets, opportunités et enjeux », organisé par le ministère de l’Environnement et de la Qualité de vie, en présence de plusieurs membres de gouvernement, Saïhi a d’emblée alerté sur les conséquences d’une alimentation excessive et déséquilibrée, notamment en période de ramadan, soulignant la nécessité d’adopter une approche proactive pour prévenir les maladies liées à la malnutrition et aux excès alimentaires.

Le ministre a aussi affirmé que chaque année, en période de ramadan, les services de santé enregistrent une hausse inquiétante des admissions liées aux troubles alimentaires. L’abondance des repas riches en sucre, en sel et en graisses, notamment lors de la rupture du jeûne, entraîne un afflux massif de patients souffrant de complications digestives, de pics glycémiques ou de crises hypertensives. Il a déclaré : « Nous observons que la surconsommation de certains aliments, loin d’être anodine, transforme un moment de partage et de spiritualité en une source de problèmes de santé. Ce sont nos services d’urgence qui, en bout de chaîne, en subissent directement les effets. »

Il a également précisé que ce phénomène touche particulièrement les personnes atteintes de maladies chroniques, telles que le diabète et l’hypertension, pour qui une alimentation mal maîtrisée peut conduire à des complications graves, nécessitant parfois une hospitalisation. Mais même les personnes en bonne santé ne sont pas épargnées. En effet, l’excès alimentaire, en surchargeant l’organisme, favorise l’apparition de troubles digestifs, de fatigue excessive et, à long terme, de maladies métaboliques. Le ministre Saïhi a rappelé que les principes d’une alimentation équilibrée ne consistent pas seulement à limiter la quantité de nourriture consommée, mais surtout à choisir des aliments de qualité, riches en nutriments essentiels et bénéfiques pour l’organisme.

Par ailleurs, M. Saïhi a fait savoir que face à cette situation préoccupante, son département a pris des initiatives pour sensibiliser la population aux dangers d’une alimentation déséquilibrée. Il a ainsi rappelé qu’avant le début du ramadan, une large campagne d’information a été menée à travers les médias et les établissements de santé, visant à encourager des pratiques alimentaires plus saines. Il a ajouté qu’une « semaine de prévention » a notamment été organisée, au cours de laquelle des conseils nutritionnels ont été diffusés aussi bien aux personnes en bonne santé qu’aux malades chroniques, l’objectif étant d’inciter à un changement progressif des habitudes alimentaires, en insistant sur l’importance de la modération et du choix des aliments.

Le ministre a ainsi affirmé que les premiers résultats de cette campagne sont encourageants. S’appuyant sur les données du ministère, il a indiqué qu’une diminution de 50 % des cas d’urgence liés à une consommation excessive de sucre et de graisses a été enregistrée par rapport à l’année précédente. Ce chiffre témoigne d’une prise de conscience progressive des Algériens quant à l’impact de leur alimentation sur leur santé.

En outre, Abdelkader Saïhi a interpellé les producteurs et les industriels du secteur agroalimentaire, les exhortant à suivre les directives gouvernementales en matière de santé publique. Le ministre a insisté sur la nécessité de réduire les taux de sucre dans les boissons gazeuses, ainsi que la teneur en sel et en graisses dans de nombreux produits transformés.

Il a rappelé que la lutte contre les maladies liées à l’alimentation ne peut être efficace que si elle s’accompagne d’une réforme des produits disponibles sur le marché, affirmant qu’« il est impératif que les producteurs réduisent la teneur en sucre des boissons gazeuses, diminuent le sel dans les produits transformés et limitent l’utilisation excessive des matières grasses ».

Selon les statistiques du ministère de la Santé, le taux d’obésité atteint désormais 14 % chez les hommes, 34 % chez les femmes et 21 % chez les jeunes. Cette tendance, si elle n’est pas inversée, risque de provoquer une véritable crise sanitaire dans les années à venir.

Le ministre a ainsi mis en garde contre les répercussions de cette situation, non seulement sur la santé des citoyens, mais aussi sur le système de soins qui devra faire face à une augmentation des maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypertension et les pathologies cardiovasculaires.

Il a également évoqué la problématique du gaspillage alimentaire, qui constitue un défi majeur en Algérie. Il a exprimé son souhait que les recommandations du ministère de l’Environnement permettent d’intégrer cette question dans une approche globale de développement durable.

 Il a également souligné que la question de l’alimentation n’est pas seulement une affaire individuelle, mais un enjeu collectif qui concerne toute la société. Il a appelé à une mobilisation conjointe des pouvoirs publics, des professionnels de santé, des industriels et des citoyens pour favoriser une transition vers une alimentation plus saine et plus équilibrée.

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