Randonnée: La wilaya d’El Taref, un joyau du littoral algérien

La wilaya d’El Taref est l’un de nos coups de cœur en Algérie. Nous ne ratons aucune occasion pour nous rendre au niveau de cette belle région. La dernière fois, nous avons accompagné un groupe de randonneurs et avons passé trois nuits au niveau d’une superbe auberge à El Kala. Nous avons sillonné la wilaya […]

Mars 17, 2025 - 20:07
 0
Randonnée: La wilaya d’El Taref, un joyau du littoral algérien

La wilaya d’El Taref est l’un de nos coups de cœur en Algérie. Nous ne ratons aucune occasion pour nous rendre au niveau de cette belle région. La dernière fois, nous avons accompagné un groupe de randonneurs et avons passé trois nuits au niveau d’une superbe auberge à El Kala. Nous avons sillonné la wilaya d’El Taref de bout en bout et allons essayer, dans cet article, de vous parler des moments les plus forts de notre sortie, en espérant vous donner envie de découvrir cette belle wilaya, frontalière avec la Tunisie.

Par Hafit Zaouche

De par sa position géographique exceptionnelle, à l’extrême nord-est du pays, El-Tarf, qui s’étend sur 2 891,75 km2, se distingue par une multitude de systèmes écologiques formant une véritable mosaïque de milieux naturels incitant à la découverte et à l’investissement multisectoriel. Son complexe de zones humides, ses 166 000 hectares de forêts verdoyantes, sa façade maritime de 90 km, son cordon dunaire couvert de végétation, ses vastes plaines et prairies et ses sources thermales, sont autant d’atouts à mettre en valeur. Cette wilaya frontalière avec la Tunisie est également connue pour ses 25 plages, dont 16 ouvertes à la baignade, à
l’image de La Messida, Hennaya, Cap Rosa et La Vieille Calle, qui drainent, chaque été, des milliers de touristes en quête de détente et de repos.

El Kala, une charmante ville méditerranéenne
El Kala, anciennement La Calle, est une commune de la wilaya d’El Tarf. Chef-lieu de daïra, elle est située à 20 km au nord-est d’El Tarf et 77 km à l’est de Annaba. Elle est proche de la frontière algéro-tunisienne (18 kilomètres). Située dans l’une des zones les plus humides d’Afrique du Nord, elle englobe une partie du Parc national d’El-Kala. Elle est réputée pour la production de corail depuis le moyen âge.
Visite de la Calle, El Kala, ses édifices, son court, ses ruelles et bien sûr son port qui invite à rester davantage puisque rien n’est encore dit sur cette belle ville.
A cette richesse, s’ajoute le Parc national d’El-Kala (PNEK). Une étendue de plus de 80 000 hectares composée de trois écosystèmes (marin, lacustre et forestier), classée patrimoine naturel et culturel international et réserve de la biosphère par l’Unesco en 1990. Ses cinq Zones d’expansion touristiques (ZET), à El-Mafragh (2), Henaya (Berrihane), Cap Rosa et La Messida (El-Kala), ses 7 zones humides composées de marais et de lacs réputés, prédominant dans la partie Nord de la wilaya, se caractérisent par leur beauté, leur importance écologique et leur richesse floristique et faunistique tout en constituant un refuge à des milliers d’oiseaux migrateurs.

Ksar Lalla Fatma ou La belle au bois dormant
«Ksar Lalla Fatma» ou le «Palais Lalla Fatma», situé à l’intérieur d’une forêt féérique de chêne-liège juxtaposée de Oued Djenane – commune d’El-Ayoun, de la wilaya d’El-Tarf, archéologie berbéro-romaine enchanteresse datant du IVe siècle après Jésus-Christ. Le site est composé d’une villa de deux étages encore visibles et d’un ensemble de fermes, d’huilerie, d’un aqueduc, d’une citerne, de bains ou salles de thermes avec systèmes hypocaustes (système de chauffage par le sol).
«La belle au bois dormant» est l’autre nom de ce «ksar ou palais», sortie des profondeurs de la société numide où une légende raconte qu’une femme belle et riche a exigé, au préalable, de son prétendant de lui construire un palais avec une amenée d’eau (aqueduc). Ce n’est que quarante ans plus tard que le chanceux prétendant a pu exaucer le vœu de sa bien-aimée, puis mourut aussitôt.
Une autre journée passée entre El Ayoune, le poste frontalier, visite du château de Lalla Fatma la belle Numide, ce joyau historique du quatrième siècle après Jésus-Christ, délaissé au milieu d’une luxuriante forêt de chêne-liège, puis le retour à El Kala où nous avons visité rapidement quelques lieux et monuments de cette belle ville qui mérite d’être revue sérieusement par les autorités habilitées, afin de donner un vrai déclic au tourisme local puisque ce ne sont pas les potentialités qui font défaut ou qui manquent, mais plutôt la volonté politique et une planification pour un futur prometteur de la région, mais aussi de tout un pays.
Que retenez-vous de cette sortie ? Une randonneuse a dit : «Le riche patrimoine architectural, naturel et historique avec ses charmants paysages qui offrent harmonieusement des vues impressionnantes entre mer, montagne et ville. Les ruines du Ksour de Lalla Fatma, le Parc national de la Tonga avec ses cèdres majestueux, le vieux port de La Calle avec ses vieilles bâtisses, ses ruelles, son moulin…, la belle corniche et ses plages».
Kamel, quant à lui, dira : «Quand bien même nous sommes insatisfaits de l’importance donné à l’environnement et au tourisme dans notre pays… Reste toujours les paysages pittoresques de nos plages, forêts, montagnes… en un mot la nature nous rappellera éternellement que nous avons l’un des plus beaux pays du monde».
A chacune de nos sorties, nous engageons des débats sur la beauté de notre pays et surtout sur le fait qu’il mérite une meilleure visibilité sur la scène touristique mondiale
«C’est une certitude ! Un beau pays comme l’Algérie est une rareté mondiale ! Un grand pays vaste et très riche de par sa diversité. Et cette région est une des facettes de l’Algérie plurielle», a lancé un randonneur avant de laisser place à un autre pour répondre à Kamel : «Bien dit Kamel. Il faut le dire haut et fort : un pays comme le nôtre est un musée à ciel ouvert, des paysages pittoresques et autres sites et monuments ne sont pas ou peu aménagés et entretenus. Il nous nous arrive dans nos différentes randonnées d’observer cela, malheureusement».

H. Z.