Blé et bovins : recul des produits agricoles français en Algérie
Depuis plusieurs mois, les exportations agricoles françaises vers l’Algérie connaissent des difficultés. Les filières blé et bovine sont particulièrement touchées. La destination Algérie pour le blé français est fermée, selon les acteurs de la filière française. Pour la filière bovine, les envois de jeunes bovins français sont à l’arrêt depuis septembre 2023. Ces évolutions traduisent […] The post Blé et bovins : recul des produits agricoles français en Algérie appeared first on Algerie Eco.

Depuis plusieurs mois, les exportations agricoles françaises vers l’Algérie connaissent des difficultés. Les filières blé et bovine sont particulièrement touchées. La destination Algérie pour le blé français est fermée, selon les acteurs de la filière française. Pour la filière bovine, les envois de jeunes bovins français sont à l’arrêt depuis septembre 2023.
Ces évolutions traduisent un recul de la présence des produits agricoles français en Algérie. Les raisons sont à la fois sanitaires, économiques et diplomatiques. Dans le même temps, l’Algérie poursuit sa stratégie de diversification de ses fournisseurs.
L’Algérie et la France traversent depuis 10 mois une crise diplomatique sans précédent marquée par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.
Pour le blé français, Alain Caekaert, directeur général de Cérévia, une union de coopératives agricoles, indique : « La destination Algérie est purement et simplement fermée ». Il explique que les problèmes « ont commencé en 2020 », avec une baisse des exportations françaises vers l’Algérie « de 5 à 6 millions de tonnes en 2019 à 2 millions de tonnes (en 2020) », et que désormais, « aujourd’hui, c’est zéro ». Les appels d’offres lancés par l’Algérie pour l’achat de blé n’aboutissent plus, et « nous n’avons aucun retour sur nos dossiers ».
Concernant la filière bovine, les exportations françaises ont été bloquées pour des raisons sanitaires, en lien avec l’apparition en France d’une maladie virale appelée maladie hémorragique épizootique (MHE).
L’Algérie a alors refusé un lot de bovins, craignant une contamination de son cheptel. Depuis, la situation n’a pas évolué. « Les livraisons de bovins français sont à l’arrêt depuis septembre 2023 », rappelle François Chaintron, directeur délégué pour la zone Bourgogne de l’élevage bovin.
La région de la Saône-et-Loire, connue pour ses élevages de la race charolaise, envoyait une partie importante de sa production vers des pays comme l’Algérie, où les bovins étaient engraissés avant abattage. Entre 2018 et 2022, l’Algérie importait chaque année entre 40.000 et 70.000 têtes de broutards français, dont 2.000 à 3.000 provenant de la coopérative Sicarev Coop.
François Chaintron reconnaît que l’Algérie était « un petit client », mais aussi un marché utile pour « répondre à un besoin de diversification ». Il note que l’Algérie « aurait pu faire des prises de sang sur les animaux, comme pour d’autres maladies », mais elle a choisi de ne pas le faire.
Le contexte diplomatique entre les deux pays pourrait aussi jouer un rôle. « Est-ce que c’est géopolitique ? Je le pense un peu quand même », dit François Chaintron. Il observe que l’Algérie a depuis « trouvé de nouveaux fournisseurs, notamment en Amérique du Sud », pendant que des pays voisins comme la Tunisie et le Maroc ont profité de la situation pour importer plus de bovins français.
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