Etat de l’Emir Abdelkader: Les aspects civilisationnels, politiques et militaires mis en relief

Les participants à un Colloque national intitulé «La première allégeance et les jalons de la création de l’Etat algérien moderne», organisé samedi à Mascara, ont mis en lumière les aspects civilisationnels, politiques et militaires de l’Etat fondé par l’Emir Abdelkader. Lors de cette rencontre, organisée à l’occasion du 192e anniversaire de la première allégeance au fondateur de l’Etat algérien moderne, le Professeur Bendjebbour Mohamed de l’Université d’Oran 1 Ahmed-Ben-Bella, a souligné que l’Emir Abdelkader avait bâti un Etat fondé sur le savoir, en établissant des écoles coraniques et religieuses qui formaient des étudiants spécialisés dans les sciences du Coran, les hadiths, la langue, les lettres arabes et les sources du Fik’h.
Il a ajouté que l’Etat de l’Emir avait également accordé une grande importance à la culture, notamment par la production et la préservation d’ouvrages, en reconnaissance de leur valeur scientifique et littéraire.
«L’Emir avait même réussi à constituer une vaste bibliothèque pour les étudiants des mosquées et des zaouïas», a-t-il indiqué.
De son côté, le Professeur Amrouche Ilyes, de l’Université d’Alger 2, a mis en avant les relations diplomatiques solides que l’Emir Abdelkader avait établies avec les grandes puissances mondiales, entre 1832 et 1848, témoignant de ses compétences politiques et diplomatiques. «Il a également organisé de manière rigoureuse les structures de l’Etat, en nommant des lieutenants (khalifas) dans chaque région du pays et en créant un conseil consultatif (Madjlis Echoura)», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Professeur Boungab Mokhtar, de l’Université Mustapha-Stambouli de Mascara, a souligné que l’Etat de l’Emir Abdelkader avait renforcé l’unité populaire entre les différentes régions du pays pour faire face à l’armée d’occupation française.
Le Professeur Sofiane Chaïda, de l’Université d’Oran 1 Ahmed-Ben-Bella, a rappelé que l’Etat moderne algérien fondé par l’Emir Abdelkader se distinguait par la puissance de son armée, qui avait remporté de nombreuses victoires militaires. «Ces succès avaient contraint l’armée coloniale française à signer un accord avec lui, connu sous le nom de Traité de Tafna en 1837, un acte reconnu comme une reconnaissance de sa souveraineté par la France coloniale», a-t-il fait observer.
Le colloque a été organisé par la Bibliothèque principale de lecture publique Dr Yahia-Bouaziz de Mascara, en présence de professeurs et de chercheurs de diverses universités du pays.