Face à la résilience algérienne: L’hystérie des héritiers de l’OAS

 L’Algérie, qui célèbre la journée de la victoire du 19 mars 1962, a subi une colonisation de peuplement sans équivalent de 132 ans. Elle a commencé par une violente conquête, prolongée de meurtres de masse sur plusieurs cycles, de dépossession du peuple, de prédation, de déstructuration de la société et de déculturation. Dans cette entreprise […] The post Face à la résilience algérienne: L’hystérie des héritiers de l’OAS appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 18, 2025 - 16:47
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Face à la résilience algérienne: L’hystérie des héritiers de l’OAS

 L’Algérie, qui célèbre la journée de la victoire du 19 mars 1962, a subi une colonisation de peuplement sans équivalent de 132 ans. Elle a commencé par une violente conquête, prolongée de meurtres de masse sur plusieurs cycles, de dépossession du peuple, de prédation, de déstructuration de la société et de déculturation.

Dans cette entreprise d’annihilation, les Algériens ont fini par trouver les ressorts militaires, politiques et diplomatiques de la reconquête et conduire en 1954, malgré des moyens disproportionnés, une guerre qui a mené à l’indépendance. Il y a exactement 60 ans, la puissance coloniale prenait définitivement acte de sa défaite infligée par le FLN et reconnaissait la totale souveraineté de l’Algérie sur son territoire.

Les manœuvres de l’ennemi, les conflits internes au FLN et les luttes de personnes n’ont pas dévié le cours du destin. Le 19 mars 1962, les accords d’Evian ont été signés sur les bords du lac Léman, répondant à tous les objectifs assignés à la Révolution par la Déclaration du 1er-Novembre 1954. La fin des combats fut suivie de consultations consacrant l’indépendance. Elles sont ratifiées par un référendum organisé le 8 avril en France métropolitaine. Le « oui » l’emporte avec 91% des voix. En Algérie, le taux est de 99%.

L’organisation de l’armée secrete (OAS) a essayé en vain de prolonger la guerre. L’organisation créée par les ultras de l’Algérie française dont le général Salan a causé 13 000 explosions au plastic, commis 2 546 attentats individuels et 510 attentats collectifs.

Dix ans plus tard, l’OAS s’était muée en parti politique avec un œil revanchard rivé sur l’Algérie. Une évidence occultée par les ombreux pouvoirs qui se sont succédé en France.

Paru dans l’édition du 1er au 15 mars sur histoirecoloniale.net, un site français dédié en partie à la lutte contre la désinformation locale sur l’histoire de la colonisation française, en particulier en Algérie. L’article de Martin Lefranc, historien à l’université d’Orléans, intitulé “Les origines colonialistes de l’extrême droite française : la filière OAS-FN”, livre des preuves irréfutables sur la filiation idéologique et structurelle entre le colonialisme français en Algérie et l’extrême droite française.

Martin Lefranc démontre dans ses travaux, dont une partie est détaillée dans son article, que le Front National (fondé en 1972) a rapidement recruté d’anciens militants de l’organisation terroriste. De nombreux cadres et élus du FN, dont Jean-Marie Le Pen lui- même, ont été impliqués dans la torture et l’exécution sommaire d’Algériens ou ont appartenu à l’OAS.
En 1986, parmi les 32 députés FN élus, 6 avaient connu l’exil ou la prison pour leurs activités terroristes !

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Jean-Marie Le Pen à Alger, pendant la Guerre d’Algérie, en pleine discussion avec un groupe de civils et de militaires dont le Général Jacques Massu (à droite, sur la photo) en 1957.

L’article de Martin Lefranc distingue également deux catégories de figures issues de l’OAS au sein du FN : les anciens chefs de l’OAS, tels que Pierre Sergent et Jean-Jacques Susini, qui ont occupé des rôles politiques importants au sein du parti d’extrême droite, et les cadres de longue date, à l’image de Christian Baeckeroot, Jean Fort ou Roger Holeindre, qui ont exercé des responsabilités au sein du FN pendant plusieurs décennies.

L’article, qui dresse une liste détaillée mais non exhaustive, selon Martin Lefranc, des personnalités ayant appartenu à la fois à l’OAS et au FN, établit leur rôle déterminant dans la structuration et la stratégie politique du parti. Il conclut que cette imprégnation idéologique et politique de l’extrême droite par le passé colonialiste et l’activisme de l’OAS demeure un facteur clé pour comprendre les orientations actuelles du FN, devenu le Rassemblement national.
Ce lien organique est de plus en plus revendiqué par une partie du FN, comme en témoignent les déclarations récentes de José Gonzalez et de Marine Le Pen, qui a affirmé que la colonisation de l’Algérie n’était « pas un drame ».
L’extrême droite selon l’historien émérite Benjamin Stora « a hérité des comportements et stéréotypes négatifs issus de la colonisation, influençant sa propagande et son action politique, en particulier à l’égard de la présence musulmane en France ».

Cette propagande haineuse semble aujourd’hui réactivée par François Bayrou et, surtout, Bruno Retailleau, qui tente d’empoisonner la relation franco-algérienne par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur, dans la continuité de l’approche adoptée pendant des décennies par les adeptes de la colonisation. Ce prosélytisme s’exprime également par la valorisation de personnalités dénigrant l’Algérie, comme Boualem Sansal, encensé malgré sa lecture biaisée de faits historiques. Retailleau qui s’agite aussi à travers la guerre médiatique menée par CNews, média de l’extrémiste Vincent Bolloré, contre ceux qui dénoncent simplement les sauvageries commises par la France en Algérie durant la période coloniale, à l’image de Jean-Michel Aphatie, journaliste et chroniqueur sur  RTL.

Il est d’évidence que les sanguinaires Bugeaud, Randon, Pélissier, Cavaignac et d’autres ne sont pas, en réalité, les « prestigieux et vaillants » conquérants décrits dans les manuels scolaires en France et dont les noms brillent toujours sur les façades des rues et des bâtiments publics. Ces criminels devant l’histoire ont légué leur racisme et sauvagerie à leurs descendants qui émargent dans la chapelle des anti-algériens de l’extrême droite française qui mènent  aujourd’hui, campagne hideuse contre l’Algérie. Mais dans ce bras de fer entre Alger et Paris , la résilience est du côté des algériens  comme elle a toujours été depuis 1830.

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