Liste des algériens « expulsables » de France : L’Algérie recadre Retailleau

L’Algérie a pris une position claire et résolue en réponse à la France, rejetant catégoriquement les demandes d’expulsion de ressortissants algériens selon un processus jugé arbitraire. Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa ferme opposition à la méthode imposée par Paris, dénonçant les « menaces, ultimatums et tout langage comminatoire » venant des […] The post Liste des algériens « expulsables » de France : L’Algérie recadre Retailleau appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 18, 2025 - 16:16
 0
Liste des algériens « expulsables » de France : L’Algérie recadre Retailleau

L’Algérie a pris une position claire et résolue en réponse à la France, rejetant catégoriquement les demandes d’expulsion de ressortissants algériens selon un processus jugé arbitraire. Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa ferme opposition à la méthode imposée par Paris, dénonçant les « menaces, ultimatums et tout langage comminatoire » venant des autorités françaises. C’est ce qu’a indiqué dimanche soir un communiqué du ministère.

Dans ce contexte, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Lounès Magramane, a reçu, lundi dernier, le Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République française en Algérie, selon un communiqué du ministère. Cette rencontre faisait suite à celle accordée au Chargé d’Affaires de l’Ambassade d’Algérie en France le 14 mars dernier, où ce dernier avait reçu une liste de ressortissants algériens faisant l’objet de décisions d’éloignement du territoire français.

La réponse officielle de l’Algérie a été transmise sous la forme d’une note verbale. Dans cette note, l’Algérie réaffirme son rejet catégorique des pressions françaises, qualifiant les menaces, injonctions et ultimatums de méthodes inacceptables. Le texte souligne que l’Algérie n’acceptera pas de soumettre ses ressortissants à des mesures d’éloignement sans respecter les principes de droit et les accords bilatéraux existants. L’Algérie insiste sur le respect des modalités établies par les conventions antérieures, telles que la convention consulaire de 1974 et le protocole de 1994, qui constituent le cadre de référence principal des relations entre les deux pays.

« Nous rejetons catégoriquement toute approche sélective de la France concernant les accords bilatéraux et internationaux », déclare le communiqué. Alger met en avant que la gestion des expulsions doit être effectuée « au cas par cas », en suivant les procédures traditionnelles convenues entre les Préfectures françaises et les Consulats algériens, afin de respecter les droits individuels et les engagements réciproques entre les deux nations. L’Algérie a exprimé son souhait de préserver les canaux diplomatiques établis et d’éviter toute démarche unilatérale.

Il est essentiel pour Alger de faire respecter la légalité et de rappeler que son rôle est de protéger ses ressortissants selon des principes solides qui ne peuvent être modifiés sans tenir compte des engagements antérieurs. Le refus de l’Algérie de se plier à la méthode imposée par la France est un geste de souveraineté nationale, une manière de défendre son indépendance et son droit à traiter ses affaires consulaires de manière autonome.

La France, de son côté, semble vouloir mener une « riposte graduée », selon les déclarations du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Cette position est interprétée par Alger comme une volonté de passer outre les accords existants et de favoriser une approche coercitive. Une telle attitude, perçue comme déconnectée des réalités diplomatiques, ne ferait qu’aggraver la fracture entre les deux pays, empêchant toute possibilité d’avancée constructive.

Le ministère souligne également que la mise en œuvre du Protocole d’Accord de 1994 ne doit pas être dissociée de la Convention de 1974. Toute tentative de remettre en cause l’un de ces textes sans tenir compte de l’autre est inacceptable pour l’Algérie, car cela risque de remettre en cause le respect des droits des personnes concernées par les mesures d’éloignement.

Face à la pression française, l’Algérie réaffirme son droit à gérer ses affaires diplomatiques en toute indépendance et à protéger ses ressortissants de manière conforme aux accords bilatéraux. Les autorités algériennes ont ainsi décidé de ne pas donner suite à la liste des expulsions soumise par les autorités françaises, invitant Paris à revenir à la procédure habituelle en passant par les canaux diplomatiques officiels.

En somme, Alger se positionne fermement sur le terrain du respect des accords internationaux et de la souveraineté nationale. Cette réponse, loin d’être une remise en cause du principe des expulsions, est un appel au respect des engagements réciproques entre les deux pays, sans recourir à une approche unilatérale. Le message d’Alger est clair : toute solution durable passe par le respect mutuel des accords et des principes qui régissent les relations bilatérales.

The post Liste des algériens « expulsables » de France : L’Algérie recadre Retailleau appeared first on Le Jeune Indépendant.