La cybercriminalité s’étend à plusieurs filières : Comment éviter les arnaques

La cybercriminalité connaît une progression inquiétante dans le domaine des escroqueries en ligne, nécessitant une plus grande vigilance des citoyens, en plus des efforts des forces de sécurité pour lutter contre ces infractions. C’est ce qu’a indiqué, ce mardi, l’officier principal de police Abdellah Belhadj, cadre au service central de lutte contre la cybercriminalité de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN),L’officier principal Belhadj a mis en garde contre cette expansion de la cybercriminalité, affirmant que « les infractions numériques se multiplient et touchent un nombre de victimes de plus en plus important ». Il a précisé qu’en 2024, les 1 387 affaires qui ont été enregistrées illustre l’ampleur du phénomène.

Lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale, il a indiqué que la loi 09-04 définit la cybercriminalité comme « toute atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données ou toute infraction prévue par le code pénal commise via les technologies de l’information et de la communication ».

Il a également expliqué que cette définition englobe un large éventail de délits, allant du piratage informatique à l’escroquerie en ligne, ajoutant que le passage de la criminalité du monde physique au monde numérique a favorisé l’émergence de nouvelles techniques de fraude visant principalement les transactions en ligne et les services financiers numériques.

Détaillant les diverses stratégies pour piéger leurs victimes, l’officier principal a cité parmi les méthodes les plus courantes les fausses boutiques en ligne, où des pages fictives proposent des produits à des prix très attractifs pour attirer les acheteurs. Une fois le paiement effectué, la marchandise n’est jamais livrée. Il a également évoqué le marketing pyramidal, un système frauduleux où des participants sont incités à investir en promettant des gains rapides.

En réalité, ce sont les nouveaux adhérents qui financent les anciens jusqu’à l’effondrement du système. Une autre arnaque répandue est celle dite « la filière nigériane », où les victimes reçoivent des SMS ou des mails annonçant un gain financier ou une opportunité professionnelle. Elles doivent payer des frais pour obtenir le prétendu bénéfice, qui n’existe pas, et se retrouvent souvent dépouillées de sommes faramineuses.

Le responsable à la DGSN a aussi mentionné l’escroquerie triangulaire, qui implique un vendeur légitime, l’escroc et une victime finale. L’escroc convainc l’acheteur de virer l’argent au premier vendeur, et ce avant de disparaître avec la marchandise. Une autre fraude courante concerne les arnaques via Baridi Mob, où des individus se font passer pour des intermédiaires proposant d’ouvrir un compte numérique. Ils récupèrent ainsi les informations bancaires des victimes et détournent leur argent. Enfin, les offres touristiques frauduleuses sont également fréquentes. Des agences fictives proposent des voyages à bas prix, mais une fois le paiement effectué, les clients découvrent qu’aucune réservation n’a été faite.

Face à cette menace croissante, la DGSN a mis en place plusieurs mesures de lutte contre la cybercriminalité. L’officier Belhadj a souligné la création de 58 unités spécialisées, réparties dans chaque wilaya et composées d’agents formés par des experts nationaux et internationaux en cybersécurité.

Précautions

Par ailleurs, les autorités continuent de multiplier les campagnes de sensibilisation pour informer le public sur les risques liés aux arnaques en ligne. Ces campagnes sont menées dans les écoles, les universités, à travers les médias et en collaboration avec d’autres institutions, notamment le ministère de la Poste et des Télécommunications.

En ce qui concerne le suivi des affaires, le responsable à la DGSN a assuré que les forces de police traitent rapidement les plaintes des victimes. Ainsi, dès qu’une escroquerie est signalée, une enquête est ouverte sous la supervision du procureur de la République afin d’identifier et d’appréhender les auteurs.

L’Officier principal a affirmé que « les résultats des efforts déployés par la DGSN sont tangibles », précisant qu’en 2023, la police a enregistré 1 130 affaires, dont 1 066 ont été élucidées, soit un taux de résolution de 94 %. « En 2024, le nombre d’affaires est passé à 1 387, avec 1 316 cas résolus, confirmant l’efficacité des mesures prises », a-t-il relevé.

En outre, afin de limiter les risques d’arnaques, il a recommandé aux citoyens d’adopter certaines précautions essentielles. Il a ainsi conseillé de privilégier les plates-formes officielles et reconnues pour les achats en ligne et de se méfier des offres trop alléchantes qui cachent souvent une escroquerie. Il a également insisté sur la nécessité de ne jamais communiquer ses données bancaires sur des plates-formes non sécurisées et d’opter pour le paiement à la livraison afin de s’assurer de la réception du produit, et ce avant tout règlement. Il a également mis en garde contre le partage de codes de validation ou d’identifiants bancaires avec un tiers.

La DGSN rappelle que ses services restent mobilisés 24h/24 et 7j/7 pour accompagner et protéger les citoyens contre la cybercriminalité. Toutes les unités de police, qu’elles soient au niveau des wilayas, des daïras ou des communes, restent ouvertes pour accueillir et assister les victimes d’escroqueries numériques. En parallèle, les forces de sécurité poursuivent leur travail de veille et de répression pour identifier et démanteler les réseaux de fraudeurs, tout en renforçant leur coopération avec les institutions spécialisées dans la cybersécurité.

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