Gage

Françoi Bayrou, remplaçant Michel Barnier, le dernier Chef du gouvernement renversé par le Parlement, fait de son mieux pour éviter une nouvelle censure et se montre si conciliant avec les partis de l’échiquier politique français, qu’il a offert aux chefs de parti, hors RN et LFI, de participer au futur gouvernement. «Une porte ouverte de […]

Déc 20, 2024 - 21:28
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Gage

Françoi Bayrou, remplaçant Michel Barnier, le dernier Chef du gouvernement renversé par le Parlement, fait de son mieux pour éviter une nouvelle censure et se montre si conciliant avec les partis de l’échiquier politique français, qu’il a offert aux chefs de parti, hors RN et LFI, de participer au futur gouvernement. «Une porte ouverte de bonne foi» : sans masquer son intention de rallier une partie de la gauche ou de la pousser à ne pas le censurer. Alors qu’il tente de dégager une majorité à l’Assemblée Nationale, Bayrou a affirmé que «le chemin existe». «Si on ne réussit pas dans cet essai, alors c’est la dernière station avant la falaise», a-t-il ajouté. Nommé il y a dix jours et acculé de toutes parts après des débuts semés d’embûches et de controverses, le Premier ministre s’exprimait quelques heures après une réunion au sommet à Matignon, où il recevait les chefs de parti et de groupe parlementaire (hors RN, UDR et LFI) et les présidents de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet et du Sénat, Gérard Larcher. Aux responsables réunis autour de la table, il a promis une nomination du gouvernement «avant Noël», l’espérant même «dans le week-end». Et demandé à ses interlocuteurs une réponse sur leur participation au gouvernement d’ici la fin de semaine, pour clarifier les positions de chacun et notamment des Républicains, qui n’ont toujours pas officialisé leur choix. Tentative de main tendue à l’adresse de la gauche, le locataire de Matignon a promis de ne pas utiliser l’arme du 49.3, «sauf s’il y a blocage absolu sur le budget» pour 2025, actuellement suspendu. Un budget qu’il «espère» faire aboutir «à la mi-février», un délai très ambitieux compte tenu des impératifs parlementaires. Mais à la sortie de la réunion à Matignon, les oppositions n’ont pas semblé convaincues, loin de là. «Nous n’avons pas trouvé de raisons de ne pas le censurer». «Il faut vraiment que le Premier ministre, que celles et ceux qui l’entourent, se réveillent», a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. «J’attends encore que François Bayrou endosse le costume de Premier ministre. Mais je me demande s’il va y arriver», a abondé le chef de file des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard, les communistes choisissant de leur côté une position «d’opposition résolue». Sans s’engager sur la participation des siens, le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a lui demandé aux autres représentants «un engagement de stabilité de six mois» pour le futur gouvernement Bayrou. En réunion de groupe un peu plus tard, il a affirmé que les ministres LR sortants, comme Bruno Retailleau ou Annie Genevard, considéraient que les conditions étaient «plutôt réunies pour continuer». Tout en demandant «un nouvel échange» avec le Premier ministre pour avoir «des éclaircissements», selon son entourage. Autre gage aux LR de la part du Premier ministre, il a publiquement dit souhaiter que Bruno Retailleau reste en poste à l’Intérieur, car il «a montré ces dernières semaines et derniers mois qu’il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande». Mais sa première semaine à Matignon, marquée par le tombereau de critiques sur sa présence lundi au conseil municipal de Pau, reste très difficile à faire oublier, alors qu’un cyclone venait de ravager Mayotte. A ce sujet et alors qu’Emmanuel Macron se trouvait à Mayotte et n’avait pas souhaité donner de calendrier pour la reconstruction, François Bayrou a lancé un objectif : reconstruire dans des «délais brefs, peut-être en deux ans». Des promesses que ni Emmanuel Macron, ni François Bayrou, ne tiendront, tous deux quittant certainement la scène politique après 2027, s’ils tiennent jusque-là. Pour Bayrou surtout, l’objectif premier semble d’éviter à tout prix une nouvelle censure, qui ne s’est produite que deux fois sous la Ve, mais qui désormais terrifie au plus haut de l’État. Surtout que la gauche continue négligemment à menacer le nouveau Chef du gouvernement d’un prochain renversement. Reste à voir qui composera le prochain gouvernement et surtout quelle direction ce dernier prendra-t-il pour les années à venir.
F. M.

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