Interventionnisme
Alors qu’il ne reste plus que quelques jours avant l’élection présidentielle américaine, tant attendue ou tant crainte, selon les pronostics et les penchants politiques, Washington, encore sous autorité démocrate, continue à mener sa guerre froide avec le Kremlin. Tant et si bien que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé dans un […]
Alors qu’il ne reste plus que quelques jours avant l’élection présidentielle américaine, tant attendue ou tant crainte, selon les pronostics et les penchants politiques, Washington, encore sous autorité démocrate, continue à mener sa guerre froide avec le Kremlin. Tant et si bien que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé dans un entretien publié en cette fin de semaine par le quotidien turc Hürriyet, que les États-Unis et la Russie sont «au bord d’un conflit militaire direct». «Sous le président actuel, qui a poussé jusqu’au bout la spirale de la russophobie aux États-Unis, nos pays sont au bord d’un conflit militaire direct», a-t-il déclaré en réponse à une question sur les élections américaines. «Nous n’avons aucune préférence. À l’époque, l’administration Trump avait adopté le plus grand nombre de sanctions anti-russes par rapport à ses prédécesseurs», a-t-il ajouté. Pour le ministre russe, «peu importe qui remportera les élections, nous ne pensons pas que la ligne anti-russe des États-Unis puisse changer». La Russie a multiplié les opérations de désinformation contre la campagne de la vice-présidente Kamala Harris en diffusant des vidéos conspirationnistes, avait affirmé le groupe Microsoft en septembre, alimentant les inquiétudes sur les ingérences étrangères dans les élections américaines. Ni vraiment adversaires ni vraiment proches, Donald Trump et le chef de l’État russe Vladimir Poutine entretiennent une relation volontairement ambiguë. Le président russe a jugé que sa relation avec les États-Unis dépendrait de leur attitude après l’élection, tout en saluant la «sincérité» du candidat républicain pour sa volonté d’instaurer la paix en Ukraine. Le programme de politique extérieure de Trump, qui se veut non interventionniste, le premier mandat du président républicain ayant d’ailleurs été le premier en près d’un demi-siècle sans conflits impliquant Washington, n’est pas pour déplaire à Moscou. Car sans espérer redevenir un allié de la Maison-Blanche, avec Trump à la tête des États-Unis, ce dernier refusant en outre de continuer à financer l’effort de guerre de Kiev, le Kremlin aurait des chances de réussir à remporter sa guerre en Ukraine. C’est d’ailleurs là un argument utiliser par les démocrates américains pour attaquer Trump, accusant ce dernier, et ses électeurs, de condamner la cause ukrainienne. Mais pour le candidat conservateur comme pour ses partisans, ce conflit qui se tient à dix mille kilomètres de leurs pays n’est pas une priorité, pas lorsque l’on pense à la crise économique et immobilière qui plombe les États-Unis depuis le Covid-19. Les baisses de prix qu’avaient réussi à opérer Donald Trump sur des dizaines de milliers de produits du quotidien et sur l’essence, sont encore dans beaucoup de mémoires et motiveront certainement un bon nombre d’électeurs non «trumpistes» à sauter le pas le 5 novembre et à voter pour le candidat républicain.
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