Le Président sud-africain en visite en Algérie : Deux acteurs clé de l’Afrique
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, entame ce jeudi une visite en Algérie. Celle-ci sera marquée par un discours qu’il prononcera demain devant le Parlement algérien avec ses deux Chambres réunies. C’est d’ailleurs, à cette occasion exceptionnelle, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé un décret sous le n°24-386, dans lequel est convoqué […] The post Le Président sud-africain en visite en Algérie : Deux acteurs clé de l’Afrique appeared first on Le Jeune Indépendant.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, entame ce jeudi une visite en Algérie. Celle-ci sera marquée par un discours qu’il prononcera demain devant le Parlement algérien avec ses deux Chambres réunies. C’est d’ailleurs, à cette occasion exceptionnelle, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé un décret sous le n°24-386, dans lequel est convoqué le Parlement.
L’événement n’est pas ordinaire, car il s’agit d’une action symbolique et un privilège accordé à une personnalité politique représentant un pays ami et dont les positions politiques et diplomatiques sont très proches.
Entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, les relations ont toujours été solides, depuis le début de la lutte contre l’Apartheid. Ces rapports sont historiques. Ils remontent avant l’indépendance algérienne, quand le leader charismatique et militant sud-africain Nelson Mandela a été formé à la guérilla dans les bases militaires de l’ALN. D’ailleurs, ce symbole de la lutte contre l’Apartheid et l’oppression a toujours considéré l’Algérie comme sa seconde patrie, la visitant dès sa sortie de prison. Et ce n’est pas par hasard que l’Algérie a inscrit son nom à l’un de ses grands stades, nouvellement construit.
Politiquement, la convergence dans les visions est totale entre les deux Etats, partageant les mêmes valeurs, les mêmes principes, le même idéal. Cela s’est une nouvelle fois confirmé avec des positions fermes sur la question palestinienne et le dossier sahraoui.
A ce propos, les deux pays ont pesé lourdement dans la condamnation des crimes de l’entité sioniste et sa politique génocidaire dans la bande de Gaza et au Liban. Pretoria a joué un rôle déterminant en déposant plainte contre Israël à la Cour internationale de justice. C’est l’action sud-africaine qui a abouti au lancement des mandats d’arrêt contre le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre.
Sur le dossier du Sahara occidental, Pretoria a été intransigeante, soutenant le combat du peuple sahraoui. En octobre 2022, lors d’une visite du président de la RASD, le président Ramaphosa a déclaré d’une manière claire et sans ambages : « En tant que Sud-Africains, nous affirmons clairement que nous sommes fermes et sans état d’âme dans (…) notre soutien au peuple sahraoui. C’est une lutte juste, c’est une lutte noble, c’est une lutte honorable, un peuple qui veut décider de son propre destin via l’autodétermination. »
Il est évident que les deux pays partagent également des visions communes sur d’autres questions concernant le continent, comme les conflits actuels dans certaines régions, les enjeux de la paix et la sécurité ainsi que les ingérences étrangères, le développement et l’intégration économique.
Sur le plan des relations commerciales, malgré les contraintes de la distance géographique, l’Algérie et l’Afrique du Sud ont bâti un axe solide quand ils ont ouvert, l’an dernier, une ligne aérienne directe entre Alger et Johannesburg. Plus qu’un moyen de transport ou un moyen de rapprochement, cette ligne est un symbole fort à même d’élargir les champs d’entente entre deux pays frères, comme l’a soutenu le ministre des Finances, Laâziz Faïd, à l’ouverture de cette ligne.
En 2023, les deux pays ont procédé à la signature de deux importants mémorandums portant, pour le premier, sur la création d’un Conseil d’affaires algéro-sud-africain, et, pour le second, sur la promotion de l’innovation et le soutien des projets émergents.
Cette visite du Président sud-africain est une nouvelle opportunité pour booster les relations commerciales et les hisser à des niveaux plus élevés, notamment en signant des accords de coopération dans des secteurs stratégiques, en particulier avec la tenue de la réunion de la commission mixte qui sera présidée par les deux Présidents.
Le mois dernier, le nouvel ambassadeur d’Afrique du Sud, Ndumiso Ndima Ntshinga, a réaffirmé la solidité des relations politiques liant son pays à l’Algérie, mettant en avant la volonté de travailler de concert pour renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Pour rappel, entre 2011 et 2015, l’Algérie a été le plus grand partenaire commercial de l’Afrique du Sud en Afrique du Nord (43 % du commerce total de l’Afrique du Sud dans la région). Les exportations de l’Afrique du Sud vers l’Algérie étaient estimées à 13 milliards de rands, la monnaie locale, tandis que les exportations de l’Algérie vers l’Afrique du Sud s’élevaient à 463 millions de rands (un rand coûte 0,05 dollars).
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