Noureddine Benbraham : «Nous devons bâtir une économie sociale / Vers une nouvelle dynamique pour le mouvement associatif

Les réunions consultatives préparatoires à l’avant-projet de loi organique sur les associations ont démarré samedi dernier, sous l’impulsion de l’Observatoire national de la société civile (ONSC). L’objectif : recueillir les avis, suggestions et préoccupations des citoyens et des acteurs associatifs, pour élaborer un cadre législatif plus adapté aux réalités du terrain et aux besoins de […]

Jan 26, 2025 - 23:13
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Noureddine Benbraham : «Nous devons bâtir une économie sociale / Vers une nouvelle dynamique  pour le mouvement associatif

Les réunions consultatives préparatoires à l’avant-projet de loi organique sur les associations ont démarré samedi dernier, sous l’impulsion de l’Observatoire national
de la société civile (ONSC). L’objectif : recueillir les avis, suggestions et préoccupations
des citoyens et des acteurs associatifs, pour élaborer un cadre législatif plus adapté
aux réalités du terrain et aux besoins de la société civile.

Par Meriem B.
Pour Noureddine Benbraham, président de l’ONSC, cette initiative s’inscrit dans une démarche inclusive visant à favoriser une dynamique d’adhésion citoyenne. «Nous voulons que ce projet de loi facilite l’intégration des citoyens en tant qu’acteurs de la société civile, tout en répondant aux aspirations profondes de cette dernière», a-t-il souligné lors de son passage sur la Radio nationale. «Le projet de loi, qui est actuellement en phase de concertation avec les parlementaires et les acteurs associatifs, porte sur plusieurs points essentiels. Parmi eux, la simplification des procédures de création d’associations, l’accès à des financements diversifiés, la régulation du travail des associations algériennes à l’international et le renforcement des capacités des ONG locales», a-t-il indiqué. Pour alimenter cette réflexion, l’ONSC a lancé une consultation ouverte sur son site internet, permettant à tous les acteurs de la société civile de soumettre leurs propositions jusqu’au 30 janvier. D’ores et déjà, plusieurs centaines de suggestions ont été reçues, comprenant même des projets détaillés de modification législative. Un comité d’experts et de juristes sera mis en place pour analyser ces contributions et définir les priorités à intégrer dans le texte final. Les concertations en présentiel, organisées dans 56 wilayas, ont réuni près de 7 000 représentants associatifs. Elles se sont poursuivies hier dans les wilayas d’Oran et de Ain Témouchent. Cette démarche participative vise à garantir que la nouvelle loi soit réellement en phase avec les besoins du terrain.
Un financement diversifié pour dynamiser l’action associative
L’un des axes majeurs de la réforme porte sur le financement des associations. Face à l’impossibilité de continuer à dépendre exclusivement des finances publiques,  l’invité préconise de nouvelles méthodes de financement, notamment par projet, pour permettre aux associations de développer des activités économiques générant un impact social réel. «Nous devons bâtir une économie sociale solidaire, soutenue par une législation qui permette aux associations d’exercer des activités économiques à fort impact social», a affirmé Benbraham. Cette approche vise à donner aux associations les moyens de jouer pleinement leur rôle dans la cohésion sociale et l’intégration de toutes les catégories de la population.
Valoriser la formation pour accompagner le changement
L’ONSC met également un accent particulier sur la formation et le renforcement des compétences des acteurs associatifs. Une plateforme dédiée, Kafaat+, a été lancée pour répondre à cette demande croissante de formation. L’objectif est de former 12 000 associations d’ici fin 2025. Mais la demande est bien supérieure à l’offre, comme le montre une étude réalisée avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), qui révèle que 75 % des associations interrogées n’ont jamais bénéficié de formation. Cette carence en formation représente un véritable défi, mais aussi une opportunité de modernisation et d’appropriation des outils nécessaires à l’évolution du secteur associatif.
Un tournant pour le secteur associatif
Avec cette nouvelle loi, l’ONSC entend non seulement moderniser le cadre législatif des associations en Algérie, mais aussi favoriser l’émergence d’une société civile plus dynamique, plus impliquée et mieux accompagnée. L’objectif ultime est de permettre aux associations de jouer pleinement leur rôle dans le développement du pays et dans la construction d’une société plus inclusive et solidaire. En somme, une réforme ambitieuse qui pourrait transformer le paysage associatif algérien pour les années à venir.
M. B.