Pacte
L’Iran tiendra le 13 janvier à Genève des discussions sur son programme nucléaire avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, après de précédents pourparlers en Suisse fin novembre, a rapporté hier un média iranien. Pourtant, cela sera-t-il seulement productif sachant que Donald Trump à la Maison-Blanche reprendra très probablement sa politique très agressive envers Téhéran. […]
L’Iran tiendra le 13 janvier à Genève des discussions sur son programme nucléaire avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, après de précédents pourparlers en Suisse fin novembre, a rapporté hier un média iranien. Pourtant, cela sera-t-il seulement productif sachant que Donald Trump à la Maison-Blanche reprendra très probablement sa politique très agressive envers Téhéran. En 2018, alors que les États-Unis et l’Iran étaient liés par l’accord sur le nucléaire iranien, le président républicain n’avait pas hésité à y mettre fin, considérant le pays des mollahs comme un pays intrinsèquement ennemi. Par ailleurs, Trump dont la relation avec Israël a toujours été très forte, avait coupé toutes relations avec Téhéran en signe de solidarité avec Tel-Aviv qui s’était en 2015 farouchement opposé à l’accord signé par Barack Obama avec Hassan Rohani. Depuis 2018 toutefois, l’Iran tente de remettre en selle le pacte de Vienne. En Suisse, il s’agira dans dix jours d’un «dialogue et d’une consultation et non de négociations», a précisé le diplomate iranien Kazem Gharibabadi, envoyé de Téhéran au précédent rendez-vous de Genève, cité par l’agence Isna. La réunion de novembre s’était déroulée dans le plus grand secret au bord du Léman. Celle de janvier interviendra une semaine avant le retour à la Maison-Blanche du président américain Donald Trump, artisan d’une politique dite de «pression maximale» envers l’Iran durant son premier mandat (2017-2021). En novembre, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, associés aux États-Unis, ont fait adopter une résolution reprochant à l’Iran un manque de coopération sur le nucléaire, lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En riposte, Téhéran a annoncé la mise en service de centrifugeuses supplémentaires pour davantage enrichir son uranium, dans le cadre de son programme nucléaire. Les Iraniens défendent un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie, et nient vouloir se doter de l’arme atomique, ce dont doutent fortement les pays occidentaux. L’Iran n’a pas changé sa doctrine sur le nucléaire, a réitéré lundi Ali Akbar Ahmadian, un proche conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques en Iran. Selon le gendarme onusien du nucléaire, l’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme atomique, en vertu de la définition de l’AIEA. En 2015, l’Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis pour encadrer son programme nucléaire. Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran. Mais en 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement son pays de l’accord, auquel se conformait Téhéran, selon l’AIEA, et rétabli de lourdes sanctions contre l’Iran, au grand dam des pays européens signataires. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, qui souhaite un allègement des sanctions pour relancer l’économie de son pays, est favorable à de nouvelles négociations pour ranimer le pacte sur le nucléaire. L’administration Biden qui n’a plus que quelques semaines à la Maison-Blanche, n’a pas réussi durant ses quatre années au pouvoir à rétablir, malgré les promesses de campagne de Joe Biden durant sa campagne en 2020, l’accord négocié par les démocrates en 2015. Les autres signataires, ont eux à de nombreuses reprises exprimé leur déception de voir leurs années de négociations réduites à néant suite au retrait de Trump. La rencontre de janvier en Suisse pourrait être une occasion pour eux d’exprimer leur détermination à reprendre l’accord. Reste à voir si cette rencontre sera le début d’une reprise sérieuse des négociations pour une poursuie du pacte, ou si ce ne sera qu’une énième rencontre stérile qui sera par ailleurs balayée par l’arrivée de Trump fin janvier à la Maison-Blanche.
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