Polémique sur le mode d’observation du croissant annonçant la fin de Ramadhan
Par Abdelkader S. – La division des pays musulmans sur la date de l’Aïd cette année est exceptionnelle. Le monde... L’article Polémique sur le mode d’observation du croissant annonçant la fin de Ramadhan est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Par Abdelkader S. – La division des pays musulmans sur la date de l’Aïd cette année est exceptionnelle. Le monde musulman est pratiquement coupé en deux, alors que, les années précédentes, seuls deux ou trois pays se détachaient de la majorité. Ce qu’il s’est passé cette fin du mois sacré de Ramadhan est à ce point inédit et aberrant que cela a fait réagir de nombreux scientifiques qui ont remis en cause le mode d’observation du croissant lunaire et ont appelé à adopter les méthodes scientifiques et à abandonner le rituel classique qu’ils jugent anachronique.
Selon ces scientifiques, la date de l’Aïd peut être fixée plusieurs décennies à l’avance et il n’est, dès lors, par normal que les Etats musulmans continuent de tourner le dos à la science en raison d’une approche rigide et rigoriste de l’islam qui, pourtant, encourage l’ijtihad [effort de rénovation], pour adapter les préceptes de la religion musulmane aux temps modernes. Il est reproché aux responsables religieux et aux théologiens de demeurer figés et de ne pas permettre à l’islam, cette religion dont le tout premier verset a ordonné au prophète Mohamed (QSSSL) de lire, «Iqra’», donc d’enrichir ses connaissances avant de recevoir le reste de l’oracle qui allait constituer le Livre saint de près de deux milliards d’êtres humains.
Pour les scientifiques, le phénomène astronomique survenu ce samedi à la mi-journée était un élément suffisant pour constater la naissance de la nouvelle lune. Il s’agit de l’éclipse solaire qui s’est déroulée ce 29 mars, qui correspondait au 29e jour de Ramadhan, entre 11h et 12h55, au moment où le soleil était quasiment au plus haut dans le ciel.
Le problème épineux de l’exégèse se pose avec acuité depuis de longs siècles. Mais, au lieu de voir les théologiens et les prédicateurs suivre une ligne progressiste en donnant à la science la place prépondérante dans l’interprétation du Saint Coran, c’est le chemin inverse que le monde musulman a pris, cédant aux dogmes salafistes rigoristes qui freinent tout développement de la société musulmane, prise en otage par des mouvements extrémistes rétrogrades qui dictent leur vision dévoyée de l’islam à la majorité. «On ne peut pas continuer de penser l’islam au XXIe siècle avec un cerveau du XIVe siècle», contestent de nombreux islamologues.
Si dans ces pays complètement ravagés par ces groupes fanatiques, comme l’Afghanistan, les monarchies du Golfe tentent d’en finir avec le très nocif wahhabisme, tandis que des pays comme l’Algérie, qui ont subi les affres du terrorisme islamiste, continuent de souffrir des séquelles de l’invasion d’idées obscurantistes qui, elles, non seulement continuent d’exister, mais semblent même gagner du terrain à nouveau de façon dangereuse. Le défunt général Mohamed Lamari, ancien chef d’état-major de l’ANP, n’avait pas tort de signaler que si le terrorisme a été vaincu, l’islamisme ne l’est pas.
Le monde musulman étant profondément divisé sur le plan politique, il y a peu de chances qu’il s’entende sur cette question d’unification des dates religieuses. Et l’Organisation de la coopération islamique, qui compte 57 membres, n’existe que sur le papier et joue un rôle totalement insignifiant, si bien que son maintien devient une hérésie.
L’Algérie fait partie des nombreux pays qui fêteront le premier jour de l’Aïd, qui marque la fin du jeûne, lundi au lieu de dimanche, la commission d’observation du croissant lunaire ayant décrété n’avoir pas pu confirmer de visu la fin du Ramadhan.
A. S.
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