Pourquoi les terroristes islamistes ont échoué en Algérie et «réussi» en Syrie
Par Karim B. – L’avènement des terroristes islamistes au pouvoir en Syrie, après plus d’une décennie de guerre civile ravageuse,... L’article Pourquoi les terroristes islamistes ont échoué en Algérie et «réussi» en Syrie est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Par Karim B. – L’avènement des terroristes islamistes au pouvoir en Syrie, après plus d’une décennie de guerre civile ravageuse, est la copie conforme d’un plan que les officines occidentales ont tenté de mettre en œuvre en Algérie, mais qui a lamentablement échoué. Au début pris de cours par la précipitation des événements après l’irruption de la violence terroriste islamiste, laquelle, faut-il le rappeler, était antérieure à l’arrêt du processus électoral en janvier 1992, l’état-major de l’armée s’est vite adaptée à la nouvelle situation et a organisé la riposte en ajustant les moyens de combat contre l’extrémisme violent importé d’Afghanistan et la stratégie de lutte contre l’intégrisme religieux soutenu par des puissances étrangères hostiles.
Les approches algérienne et syrienne dans la lutte contre le terrorisme islamiste sont aux antipodes. Si le régime syrien s’est, dès le départ, appuyé sur une implication étrangère directe – russe et iranienne – et a fondé son armée sur une base confessionnelle – Alaouites chiites minoritaires mais hégémoniques contre sunnites majoritaires –, l’Algérie a mobilisé ses forces contre un ennemi qu’elle a décidé de combattre seule, sans aucune intervention extérieure. Cette doctrine est un héritage de la guerre de Libération nationale, durant laquelle les dirigeants politiques et militaires acceptaient les aides matérielles venant de pays arabes, de Russie, de Chine et d’autres Etats d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, mais jamais il n’a été permis à ces alliés de s’engager militairement, sur le terrain, aux côtés de l’ALN.
Les parrains du FIS – France, Maroc, Etats-Unis, Arabie Saoudite, etc. – avaient inscrit dans leur plan, depuis le début de l’action terroriste en Algérie, d’internationaliser «l’affaire algérienne», soutenus par des dirigeants politiques algériens qui servaient de relai à l’Internationale socialiste, conduite alors par leur mentor, le tortionnaire François Mitterrand. C’est dans cette perspective que sera organisée la rencontre de Sant’Egidio, à Rome, à laquelle avaient pris part le patron du FFS, qui se fera l’avocat acharné des islamistes, aux côtés des chefs du parti extrémiste religieux du FIS, représenté par l’apologiste du terrorisme Anouar Haddam, qui s’était déplacé en Italie escorté par des agents de la CIA, selon le témoignage postérieur d’un ancien journaliste d’Al-Jazeera qui avait couvert l’événement. Quant aux responsables du Hamas et du PT, feu Mahfoud Nahnah et Louisa Hanoune, leur présence visait un double objectif : porter une voix contradictoire et s’informer de ce qui se tramait contre l’Algérie.
L’ONU, harcelée par les mentors du FIS à l’étranger, enverra un panel de «personnalité éminentes», conduit par l’ex-président du Portugal, Mario Soares, pour s’enquérir de visu de ce qu’il se passait en Algérie. Le but était de provoquer l’envoi de casques bleus dans le pays, souhait dont Hocine Aït Ahmed ne s’était pas caché. Mais toutes ces manœuvres qui visaient à empêcher les forces de sécurité algériennes d’éradiquer le terrorisme s’étaient fracassées contre la détermination des Algériens à se défendre eux-mêmes, si bien que les citoyens furent autorisés à s’organiser pour repousser les assauts des GIA. A l’intérieur du pays, là où l’accès était retardé ou rendu impossible par le relief, les habitants ont été armés et ont pu déjouer de nombreuses attaques et prévenir des massacres.
Les responsables militaires de l’époque nourrissaient une confiance totale envers les civils qu’ils avaient associés sans aucune hésitation à la lutte antiterroriste, souvent encadrés par d’anciens combattants de la guerre de Libération nationale, connus et respectés pour leur courage et le patriotisme.
Ce schéma était irréalisable en Syrie. Apprenant de leur expérience avortée en Algérie, les officines occidentales et arabes du Golfe ont profité de la brèche des divisions profondes – sociétés de classes, guerres confessionnelles, dépendance totale envers les anciennes puissances coloniales, etc. – qui minent les pays du Proche-Orient, pour faire tomber le régime d’Al-Assad et lui supplanter les terroristes islamistes d’Al-Qaïda-Daech, appliquant sur le terrain l’expérience qu’ils n’ont pas pu réaliser en Algérie trente ans plus tôt. La Syrie allait tomber un jour ou l’autre entre les mains d’Al-Joulani, le Djamel Zitouni ou le Tayeb Al-Afghani syrien, qui partage avec les chefs terroristes algériens la même indigence intellectuelle et la même prédisposition à la servilité au roumi (l’Occidental non musulman).
Le penseur français Alexandre Adler avait dit, un jour, sur un plateau de télévision française : «Si l’Iran avait son général Nezzar, Khomeiny n’aurait jamais pris le pouvoir.» Cette citation s’adapte on ne peut mieux à la Syrie. L’Ayatollah a occupé Téhéran à bord d’un avion battant pavillon français et Al-Joulani sur un pick-up fourni par le sultan d’Ankara et le sanguinaire de Tel-Aviv.
K. B.
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