Relève
Cela fait plusieurs semaines déjà que le Rassemblement National s’est joint à la gauche en France pour menacer le gouvernement d’une censure à l’Assemblée nationale. En cause, le vote sur le budget de l’État qui divise la classe politique et qui crée des tensions pouvant menacer la pérennité du gouvernement mené par Michel Barnier. Or, […]
Cela fait plusieurs semaines déjà que le Rassemblement National s’est joint à la gauche en France pour menacer le gouvernement d’une censure à l’Assemblée nationale. En cause, le vote sur le budget de l’État qui divise la classe politique et qui crée des tensions pouvant menacer la pérennité du gouvernement mené par Michel Barnier. Or, depuis quelques jours, certains responsables politiques disent avoir trouvé la martingale si la situation venait à être paralysée : la démission du président de la République. Après le député Liot Charles de Courson et le maire LR de Meaux Jean-François Copé ce mercredi, c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon d’appeler le chef de l’État à se retirer s’il ne tire pas les mêmes conclusions que lui d’une éventuelle censure. «Le Nouveau Front Populaire (NFP) a déjà présenté une candidature de Premier ministre. Si cela ne convient pas, le président n’a qu’à s’en aller parce que c’est quand même ça la solution. Le reste, ce sont des bavardages occupationnels», a déclaré ce jeudi le leader Insoumis, trois mois après le refus du président de nommer Lucie Castets, haute fonctionnaire de la ville de Paris à Matignon. Et l’Insoumis d’ajouter : «On parle, on s’agite, on ne tranche rien. On ne règle rien et laisse les choses durer et pourrir sur pieds pendant que le pays s’enfonce dans une crise pour laquelle nous ne sommes pour rien». Dénonçant le poids abyssal de la dette, les plans sociaux, les lentes négociations du traité du Mercosur, Jean-Luc Mélenchon a, à ce propos, jugé que «les gens qui ont créé le problème ne sont pas les mieux placés pour le régler et les gens qui ont toujours combattu les causes du problème sont par contre les mieux placés pour faire à la suite». Un avenir à court terme dans lequel l’ancien député de Marseille espère jouer un rôle prééminent. Dans l’hypothèse, pour l’instant peu probable, d’une démission d’Emmanuel Macron, contre lequel les Insoumis avaient déjà lancé une procédure infructueuse de destitution, une présidentielle anticipée aurait lieu. Hasard ou non du calendrier, Jean-Luc Mélenchon avait déjà affiché il y a deux semaines ses ambitions élyséennes : «Si c’est une élection qui a lieu tout de suite, sans doute que je peux être incité à y aller. Si c’est en 2027, nous avons une relève suffisante». De quoi laisser penser que son analyse ce jeudi soir n’est pas dénuée d’arrière-pensées. Toutefois, le chef de file des Insoumis n’a adoubé aucun de ses protégés et personne n’ose dans le parti faire montre de la moindre ambition présidentielle personnelle. François Ruffin a d’ailleurs été éjecté du mouvement d’extrême-gauche notamment car il avait assuré qu’il se sentait prêt, s’il était choisi par les militants, à se lancer dans la course à la présidentielle. Une déclaration qui n’a pas été du goût des adorateurs de Mélenchon qui ont fini par le mettre à la porte quelques mois plus tard. L’ex-socialiste de 73 ans, qui aura près de 76 ans lors de la présidentielle de 2027, semble ainsi surtout décidé à essayer jusqu’au bout de remporter la course à l’Élysée, quitte à faire tomber tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre ou qui auraient assez de popularité pour le défier à gauche.
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