Tableau contrasté

A son 441e jour, correspondant au 76e jour de la troisième opération israélienne au nord de Ghaza, la guerre à Ghaza offre autant d’aspects indiquant qu’elle est sur sa fin que d’autres disant tout l’inverse. N’étaient les annonces américaines et israéliennes que les négociations en vue d’un accord n’ont jamais été aussi près d’aboutir, on […]

Déc 20, 2024 - 20:36
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Tableau contrasté

A son 441e jour, correspondant au 76e jour de la troisième opération israélienne au nord de Ghaza, la guerre à Ghaza offre autant d’aspects indiquant qu’elle est sur sa fin que d’autres disant tout l’inverse. N’étaient les annonces américaines et israéliennes que les négociations en vue d’un accord n’ont jamais été aussi près d’aboutir, on serait plutôt porté à croire les faits de guerre, qui eux n’ont rien perdu de leur dureté, de leur intensité. A ne considérer que ce qui se passe sur le terrain et rien d’autre, ou plus exactement que ce qui nous en est rapporté, il ne viendrait à personne l’idée que la guerre se termine. Au contraire, on croirait qu’elle en a encore pour des mois, sinon plus. Ainsi, et rien que pour la journée d’hier, el-Qassam a pour la première fois fait part d’une attaque à l’arme blanche menée par un de ses combattants, laquelle s’était soldée par la mort de 4 soldats israéliens, dont un officier. Comme aucun démenti n’a été apporté par l’armée israélienne, on peut estimer que ce haut fait d’arme n’est pas une invention, mais bien une réalité. A noter que c’est la première fois depuis le début de la guerre que la résistance fait état d’une opération effectuée de bout en bout à l’arme blanche. Il était question tout à l’heure de faits qui eux militent pour la prolongation de la guerre, celui-là en est un au premier chef.

Il en est d’autre, dont bien sûr le massacre de la population civile qui se poursuit sans répit, à la fois par des bombardements sans objectifs militaires reconnaissables, et l’emploi toujours implacable par Israël de l’arme de la famine. En fait, il n’y a que les déclarations américaines et israéliennes qui appuient l’autre version des faits, selon laquelle la fin de la guerre serait tout proche. Il ne faudrait pourtant pas les balayer d’un revers de main, d’autant moins que même le bureau du Premier ministre israélien a fini par abonder dans le même sens qu’elles, lui qui jusque-là avait eu plutôt tendance à s’inscrire en faux contre toute annonce de cette nature. On se prend en effet à se dire que si lui aussi s’y met, c’est qu’effectivement une issue se profile à l’horizon immédiat. On ne voit pas quels en seraient les termes exacts, mais les obstacles seraient néanmoins en train d’être levés les uns après les autres. Il en reste quelques-uns à surmonter, forcément, mais qui semblent relever plus du détail que du fond de l’affaire. Quand on en vient à ce genre d’annonce, c’est que le plus dur a été fait. L’intérêt immédiat d’Israël, c’est d’obtenir la libération de ce qui reste de ses captifs, estimés à une centaine. Celui de la résistance est une trêve de quelques semaines pendant laquelle les civils ne sont pas bombardés, tués et affamés, avec l’espoir que ce répit puisse se renouveler, et dans les meilleurs scénarios se perpétuer. Voilà pour l’immédiat. Dans une perspective plus lointaine, Israël voit plus grand qu’en finir une fois pour toutes avec le Hamas, le Hezbollah et les Houthis, le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis autorisant chez lui les espoirs d’expansion, outre celui d’une guerre à deux contre l’Iran. Tout cela mérite bien de faire des concessions, non pas d’ailleurs directement aux ennemis mais aux alliés si désireux de le voir moins se dépêtrer d’une guerre dont pour le moins il ne sortira pas grandi aux yeux du monde.

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