Un cessez-le-feu déjà condamné

Si ce même propos avait été tenu par un autre responsable israélien, par Benjamin Netanyahou par exemple, il serait à prendre en considération, mais comme il l’a été par Isaac Herzog, quelqu’un qui ne dispose d’aucun pouvoir réel dans le système politique israélien, il mérite peut-être d’être rapporté mais pas qu’on en fasse grand cas. […]

Déc 3, 2024 - 19:48
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Un cessez-le-feu déjà condamné

Si ce même propos avait été tenu par un autre responsable israélien, par Benjamin Netanyahou par exemple, il serait à prendre en considération, mais comme il l’a été par Isaac Herzog, quelqu’un qui ne dispose d’aucun pouvoir réel dans le système politique israélien, il mérite peut-être d’être rapporté mais pas qu’on en fasse grand cas. Il n’empêche, des annonces comme celle-ci ne manquent pas aujourd’hui, qui proviennent de plusieurs côtés, alors même que sur le terrain tout les dément. Si néanmoins elles se multiplient, c’est probablement parce qu’un cessez-le-feu à Ghaza semble le prolongement naturel de celui qui a cours au Liban depuis quelques jours, en dépit de ses violations continuelles par Israël. Mieux encore, on pense, toutefois sans le dire, que le-cessez-le-feu au Liban ne peut se stabiliser que s’il est conforté par un autre à Ghaza. A l’inverse, si les combats et le massacre des civils palestiniens se poursuivent à Ghaza, ils finiraient par faire repartir et de plus belle la guerre au Liban. Ce n’est pas avec le Hezbollah que l’émissaire américain Amos Hochstein a négocié pour le compte d’Israël l’arrêt des combats, mais avec le gouvernement libanais. Un accord de cette nature ne peut être passé à Ghaza qu’avec le Hamas, quand bien même les négociations seraient indirectes. Israël n’en voudrait pas parce que sa conclusion impliquerait la reconnaissance par lui du Hamas. Entre cette reconnaissance même implicite et la mort de tous ses captifs, Israël a fait son choix, et cela depuis maintenant plus d’une année. Il a préféré les voir morts plutôt que de devoir passer un accord pour leur libération. Israël aurait pu pourtant agir autrement, négocier avec l’Autorité palestinienne, qui dans ce cas jouerait le même rôle que le gouvernement libanais dans la guerre avec le Hezbollah. Il n’a rien tenté de tel parce qu’il ne reconnaît pas non plus le gouvernement palestinien, ni n’a l’intention de le reconnaître un jour.

Depuis sa mise en place, il y a encore peu, on ne compte déjà plus le nombre de fois où le cessez-le-feu au Liban a été violé, et à chaque fois par Israël, qui tire sur tout ce qui bouge côté libanais, ou qui seulement lui semble suspect. Une fois, cependant, il a été question d’une alerte au nord d’Israël, mais sans que l’on sache si elle était sérieuse ou si les sirènes ont retenti par simple mesure de précaution. En fait, pour l’heure, la menace sur Israël viendrait de l’extérieur du Liban, du Yémen ou d’Irak, où les alliés du Hamas et du Hezbollah ne se sont engagés pour leur part à aucun cessez-le-feu. Toutefois, au rythme où vont les violations unilatérales du cessez-le-feu par Israël, le risque est grand qu’il soit bientôt une affaire du passé. Si les hostilités devaient reprendre, du reste le scénario le plus probable, elles seraient encore plus intenses qu’avant leur relatif arrêt, plus implacables, et probablement sans rien qui puisse les ramener à l’état actuel de ni guerre ni paix. Cela dit, elles n’ont ni cessé ni même décru à Ghaza, où les combats se poursuivent, ainsi que le génocide. S’il faut en croire le président israélien, il ne faut pas se fier aux apparences, les négociations pour un cessez-le-feu à Ghaza n’en continueraient pas moins dans les coulisses, tant et si bien qu’il n’est pas impossible qu’elles aboutissent bientôt.

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