« Visas dorés » : les demandes explosent en Espagne

En Espagne, on observe une nette augmentation des demandes de Golden Visa, ou visa d’investisseur, un programme de résidence par investissement destiné aux ressortissants étrangers.

Cette hausse de demandes est liée à la récente suppression de l’option d’investissement immobilier. Depuis cette modification législative, la demande de « visas dorés » explose, notamment parmi les investisseurs du Moyen-Orient, d’Amérique latine et d’Asie.

Augmentation significative pour le Golden Visa espagnol

Introduit en avril dernier, le retrait de l’option immobilière dans le cadre du programme Golden Visa espagnol a eu un effet surprenant. Au lieu d’être freiné, l’intérêt des investisseurs étrangers s’est, au contraire, intensifié, comme l’indique Schengen Visa ce 28 octobre.

D’après Juan Carlos Lois, spécialiste de la mobilité internationale, en août, le pays a enregistré une augmentation des demandes de Golden Visa qui représente le triple par rapport à la même période l’année dernière.

Il précise au Grupo Reforma que l’Espagne a reçu, tous les jours du mois d’août, des demandes pour le programme Golden Visa.

Cette hausse s’explique par l’incertitude économique dans certaines régions du monde, un fait confirmé par Antonio Lechuga, avocat spécialisé dans l’immigration. Celui-ci note que les ressortissants d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie sont particulièrement intéressés par le Golden Visa espagnol.

Le programme offre effectivement un accès à l’Union européenne, prenant la forme d’une porte de d’entrée stratégique pour les ressortissants étrangers à la recherche d’opportunités ou de stabilité.

Précisons que depuis 2013 jusqu’à début 2024, plus de 14.500 Golden Visa ont été accordés aux ressortissants étrangers, d’après les chiffres du ministère du logement et de l’urbanisme.

La suppression de l’investissement immobilier a-t-elle eu un impact ?

L’investissement immobilier, autrefois critère crucial d’obtention du Golden Visa, n’est plus ; une suppression motivée par la crise du logement qui touche l’Espagne. Ainsi, le gouvernement estime que le logement doit être un droit.

« Je tiens à annoncer que le Conseil des ministres de demain étudiera un rapport présenté par la ministre du logement et de l’urbanisme en vue de modifier la loi, approuvée par le Parti populaire en 2013, qui permet d’obtenir un visa de résidence si l’on investit dans le logement dans notre pays », avait annoncé le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Néanmoins, estime Juan Carlos Lois, la suppression de l’investissement immobilier n’a eu qu’un faible impact sur le programme du Golden Visa, les visas accordés via l’immobilier ne représentant à la base qu’un petit pourcentage. Il déclare :

« L’un des chevaux de bataille du gouvernement actuel est le logement social, ce qui est compréhensible. En Espagne, il y a une crise brutale du logement. Il y a beaucoup de jeunes qui ne peuvent pas accéder au logement. Le marché immobilier est saturé. Il y a une bulle qui empêche beaucoup de gens d’accéder à une maison, même avec un bon emploi ».

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