À la recherche d’une gestion durable des déchets : Sétif parviendra-t-elle à redorer son blason ?

Le service de gestion et d’aménagement urbain de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sétif a annoncé, jeudi 11 septembre, l’ouverture d’une consultation publique pour la collecte et le transport des déchets ménagers et assimilés vers les centres de traitement et d’incinération publics. Cette décision intervient après que la gestion des ordures ménagères a été confier à Urbagest, suite à la non-reconduction, depuis début 2025, du contrat de services conclu avec l’Établissement public de gestion des centres d’enfouissement technique de Sétif (Ecoset), qui assurait 70 % des opérations de collecte et de balayage dans la ville chef-lieu. L’annonce, portant le numéro 35/2025, stipule que les entreprises et personnes physiques qualifiées peuvent retirer le cahier des charges auprès du bureau des marchés, situé dans la zone d’activités artisanales, contre un montant de 2.000 dinars. Elle précise que le délai de réception des offres est fixé à cinq jours ouvrables à compter de la date de publication. Les soumissionnaires doivent déposer leurs offres le dernier jour de 8h00 à 10h00, et l’ouverture des plis se fera en séance publique le même jour à 10h00, au siège de l’APC. L’avis insiste sur le fait que les dossiers doivent contenir tous les documents légaux exigés par le cahier des charges, tout dossier incomplet étant automatiquement rejeté. Les candidats doivent en outre maintenir leurs offres pendant une durée supplémentaire de 90 jours après la date limite de dépôt. Cette consultation s’inscrit dans le cadre des efforts de la commune pour préserver l’environnement urbain, tout en assurant la continuité du service après la fin de la collaboration avec Ecoset. Rappelons que Sétif a longtemps été citée en exemple en matière de gestion des déchets et de salubrité urbaine. Son système de collecte, salué pour son efficacité, permettait de maintenir les rues propres et contribuait à l’image d’une ville dynamique et agréable à vivre. Les rues du centre-ville étaient même lavées avec des produits parfumés, et des initiatives locales, soutenues par la population, avaient instauré une véritable culture de propreté et d’hygiène. Mais ces dernières années, la situation a connu un revirement inquiétant. La non-reconduction dudit contrat a entraîné une accumulation des déchets dans les rues, provoquant nuisances, mauvaises odeurs, prolifération de rats et autres nuisibles, et ternissant l’image de la ville. Face à cette situation, le président d’APC, Hamza Belayat, a rappelé que « la gestion des déchets est une responsabilité partagée ». Il a invité les citoyens à participer activement en adoptant des comportements responsables, tels que le tri et le respect des horaires de collecte. « Des campagnes de sensibilisation seront lancées pour rappeler l’importance de préserver l’environnement urbain », a-t-il annoncé. De son côté, Abderrahmène A., agent de nettoyage à l’APC, témoigne : « Avant, les habitants mettaient la main à la pâte. Ils ne jetaient pas leurs détritus par terre et participaient même au nettoyage de leurs quartiers, voire balayaient devant leurs portes. Si les citoyens ne s’impliquent pas, il ne faut pas s’attendre à des miracles ». Pour que Sétif retrouve son statut de modèle, il est crucial de mettre en place un système de gestion des déchets durable, transparent et efficace, soutenu par une volonté politique forte et l’engagement de la population. La résolution de cette crise pourrait constituer une opportunité de transformer la ville en un espace encore plus propre et écologique, tout en renforçant le lien entre municipalité et habitants. La situation actuelle représente un moment charnière pour repenser ce secteur et rétablir un cadre de vie sain et agréable pour tous. Les membres de l’APC ainsi que les responsables d’Urbagest n’ont pas le droit de rater le coche.

Faouzi Senoussaoui

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