Algérie-France: L’apaisement passerait-il par la voie de la discrétion ?

Le nouvel épisode de tension entre Alger et Paris qui lamine tout éventuel apaisement entre les deux capitales, pose-t-il la problématique du nécessaire travail dans la discrétion loin du brouhaha électoraliste et revanchard ?   Le ministre français de l’Intérieur est revenu à la charge sur le dossier des passeports délivrés par les consulats algériens dans […] The post Algérie-France: L’apaisement passerait-il par la voie de la discrétion ? appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 24, 2025 - 01:13
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Algérie-France:  L’apaisement passerait-il par la voie de la discrétion ?

Le nouvel épisode de tension entre Alger et Paris qui lamine tout éventuel apaisement entre les deux capitales, pose-t-il la problématique du nécessaire travail dans la discrétion loin du brouhaha électoraliste et revanchard ?  

Le ministre français de l’Intérieur est revenu à la charge sur le dossier des passeports délivrés par les consulats algériens dans l’Hexagone, histoire d’agiter le tisonnier.  Maintenir la tension est du pain béni pour celui qui lorgne déjà sur le siège de l’Elysée en 2027.

En début de semaine, Bruno Retailleau annonçait son intention de demander aux préfectures françaises de « ne pas tenir compte des passeports délivrés par les consulats algériens aux ressortissants algériens, aux fins d’obtention de titres de séjours ». Le nostalgique du passé colonial de son pays feint oublier que l’Algérie est indépendante depuis 1962 et que les documents en question sont des documents officiels qui relèvent de la souveraineté de l’Etat algérien.

Il faut dire que le locataire de la Place Beauvau n’est pas à sa première croisade contre l’Algérie. Depuis son accession au ministère français de l’Intérieur, Bruno Retailleau persiste et signe pour casser de l’algérien à chaque occasion. Tout est bon pour celui qui a flirté honteusement avec la droite extrême du Rassemblement National (RN) jusqu’à prendre la tête des Républicains (LR), qui est à des années lumières de son passé gaulliste. Ce triste sire, qui fait de l’Algérie et des Algériens sont fond de commerce a réussi la prouesse de brouiller durablement les relations algéro-françaises.

Cette brouille qui s’installe dans la durée est commanditée par le ministre de l’Intérieur qui fait feu de tout bois pour arriver à la rupture. La stratégie du locataire de la place Beauvau est d’empêcher tout éventuel apaisement dans les relations entre Alger et Paris et de contrarier au demeurant, l’esprit de la démarche commune initiée par les présidents Tebboune et Macron le 30 mars dernier.

Ayant comme point de mire les présidentielles de mai 2027, Retailleau est allé même à recruter des mercenaires à sa solde. Ces derniers, spécialistes dans la désinformation et la manipulation via les réseaux sociaux sont passés maîtres dans l’art d’intoxiquer l’opinion publique algérienne par pseudo-révélations interposées. En réalité, ces « influenceurs numériques » sont téléguidés depuis Paris par des cellules spécialisées.

Face à cette escalade dangereuse des relations entre les deux pays, Alger a brillé par la retenue stratégique et par la fermeté dans la prise de décision. A titre d’exemple, l’affaire des passeports délivrés par les consulats algériens en France.

A ce propos, une source responsable aux MAE algérien précise que l’octroi de ces passeports est un droit pour les citoyens algériens et une obligation de l’Etat algérien souverain. De même, leur reconnaissance s’impose à l’Etat français. Cette source estime, par ailleurs, que la déclaration du ministre français relève clairement de l’arbitraire, de la discrimination et de l’abus de pouvoir, en ce qu’elle s’inscrit en opposition frontale à la législation française elle-même.

Pour Alger, connaissant son auteur, cette déclaration est également politiquement marquée. Elle est, enfin, légalement contestable, car sans fondement aucun du point de vue du droit français.

Les analystes partagent l’opinion selon laquelle il y a risque d’une escalade des tensions entre l’Algérie et la France dans un avenir proche en raison du changement du paysage politique dans l’Hexagone, de la popularité croissante de l’extrême droite en France et des questions mémorielles toujours en suspens entre les deux Etats.

Et pourtant, la France gagnerait à apaiser ses relations avec l’Algérie et d’appréhender plus sereinement la nature de ses rapports avec elle. La récente déclaration du patron des services extérieurs français renseigne sur la capacité des deux pays à mieux gérer leurs relations.

En effet, dans un entretien accordé à la chaine LCI le 08 juillet dernier, Nicolas Lerner, directeur de la DGSE a déclaré entretenir « des relations d’échange avec ses homologues algériens et c’est important dans le contexte que connaissent actuellement nos deux pays ». « Aujourd’hui, l’échange d’informations sur les menaces susceptibles de viser réciproquement nos pays se poursuit », a-t-il dit.

C’est loin des regards indiscrets que les relations algéro-françaises peuvent se raffermir, d’autant plus qu’il faille dégager Retailleau de l’équation.

La toxicité qui existe aujourd’hui entre les deux capitales est alimentée par lui et ses sbires revanchards et nostalgiques du passé colonial de son pays avec un relent électoraliste. Un travail de reconstruction est plus que jamais nécessaire et dans la plus grande discrétion.

 

 

 

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