Travailliste

Le 4 décembre dernier, pour la première fois depuis soixante ans, les députés français ont réussi à faire tomber un gouvernement après une énième motion de censure déposée par la gauche. Le Premier ministre Michel Barnier, après deux mois et vingt-neuf jours à Matignon, a été la victime du mécontentement général qui frappait le pays, […]

Juil 23, 2025 - 21:38
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Travailliste

Le 4 décembre dernier, pour la première fois depuis soixante ans, les députés français ont réussi à faire tomber un gouvernement après une énième motion de censure déposée par la gauche. Le Premier ministre Michel Barnier, après deux mois et vingt-neuf jours à Matignon, a été la victime du mécontentement général qui frappait le pays, moins de six mois après des élections législatives anticipées tendues. Depuis, Français Bayrou, fidèle d’Emmanuel Macron depuis 2017, a pris le relais et la gauche tente désespérément de reproduire son exploit de décembre dernier, jusqu’ici sans succès. Le député François Ruffin, souhaite «une censure populaire» du gouvernement dans la rue à la rentrée, avant «la censure parlementaire» et défend son nouveau mouvement comme un «parti travailliste climatique». «Au cœur de l’été, on a deux sujets qui agitent profondément le pays les jours fériés (…) et en même temps la loi Duplomb avec une pétition qui va atteindre sans doute les 2 millions de signatures», a affirmé Ruffin, hier sur France inter, qui y voit le signe d’un «dérèglement politique». «Il y a là un sujet profond, il y a un désaccord avec l’orientation choisie pour notre pays et je souhaite que, avant une censure parlementaire, il y ait une censure populaire», a ajouté le député de la Somme qui siège au sein du groupe écologiste à l’Assemblée. Avec son nouveau mouvement Debout !, déclinaison nationale de son micro-parti Picardie Debout, François Ruffin, qui ne cache pas son envie de se présenter à la présidentielle, «veut représenter la France du travail, la France des Français qui vont au boulot et la France des Français qui aujourd’hui tiennent le pays debout». «Notre pays tient profondément par le travail, le travail qui est fait par en bas. Je définis notre parti comme étant un parti travailliste et climatique parce que le changement climatique impose qu’on fasse beaucoup d’efforts et beaucoup de travail dans notre pays», a-t-il fait valoir. Lui qui a durant des années insinué, sans jamais vouloir confirmer, son envie de se lancer dans la course à la présidentielle, était gêné par son affiliation à La France Insoumise, dont il fut membre durant sept ans. Car chez LFI, quiconque ose convoiter la présidentielle est tout de suite mis à l’écart, les Insoumis devant accepter que seul Jean-Luc Mélenchon a le droit parmi eux de prétendre à l’investiture suprême. Après plusieurs années d’ostracisme, Ruffin a finalement décidé de se libérer des chaînes de son parti et assume désormais ses ambitions. Toutefois, sans la logistique d’un grand parti derrière lui, il sera difficile pour le journaliste de métier de mener une campagne efficace, ne pouvant désormais compter que sur sa popularité auprès des prolétaires de gauche pour pousser sa candidature. Reste à voir si cela sera suffisant pour lui permettre de se faire une place sur la ligne de départ de la présidentielle de 2027, ou si comme d’autres avant lui, ayant quitté leur parti pour voler de leurs propres ailes, il se retrouvera limité par le manque de moyens humains et financiers.