Cet enfer promis par Trump
Alors que l’administration américaine sortante se montre toujours confiante dans la possibilité qu’un accord soit passé entre Israël et la résistance palestinienne dans les quelques jours qui restent de son mandat, celle qui bientôt la remplacera, par l’entremise même de son chef, Donald Trump, continue de brandir la menace de l’enfer si d’ici son avènement […]
Alors que l’administration américaine sortante se montre toujours confiante dans la possibilité qu’un accord soit passé entre Israël et la résistance palestinienne dans les quelques jours qui restent de son mandat, celle qui bientôt la remplacera, par l’entremise même de son chef, Donald Trump, continue de brandir la menace de l’enfer si d’ici son avènement nul accord au contraire n’est conclu. La question ne se pose même pas de savoir à qui est adressée cette menace tant il est évident qu’elle ne concerne que les Palestiniens. On est fondé en revanche à se demander quel peut bien être cet enfer à déchaîner le lendemain de son investiture dans le cas où d’ici là nul accord n’est trouvé. Jusque-là en effet on pensait que l’enfer, c’était justement ce qui vivaient continuellement les habitants de Ghaza depuis le début de la guerre, il y a de cela plus de 14 mois, et que de ce fait même aggraver leur situation est une gageure intenable, à moins de se décider à les «traiter» à l’arme chimique, biologique, ou pire encore, atomique. Une solution finale qu’un ministre israélien avait d’ailleurs proposée par le passé. Comme il ne semble pas que ce soit quelque chose de ce genre que Trump a à l’esprit, force est de chercher à quoi pense-t-il précisément en tenant ce langage, pour autant bien sûr que son but ne soit pas plutôt de faire peur.
Car si c’était là l’effet recherché par lui, il ne serait pas réalisé, ni sur les combattants, ni sur les civils palestiniens, les premiers parce qu’ils sont par-delà la peur, et les deuxièmes parce qu’ils sont mithridatisés depuis le temps que les Israéliens s’acharnent contre eux. L’enfer promis par Trump ne peut pas être pire que celui qu’ils subissent déjà. Maintenant, on ne peut exclure que les menaces de Trump ne soient en l’occurrence que les paroles du méchant destinées à rabattre les récalcitrants sur celles du gentil Biden. Ce même Biden à qui il est arrivé plus d’une fois de dire qu’il était le président américain ayant fait le plus pour Israël. Il n’est pas allé certes jusqu’à se flatter de lui avoir prêté main-forte dans l’accomplissement d’un génocide, mais c’est bien dans ce sens que ses propos seraient interprétés plus tard devant le tribunal de l’Histoire. Du temps du génocide juif par les nazis, les opinions occidentales et leurs journaux regardaient ailleurs. Aujourd’hui, beaucoup d’Occidentaux voient bien les crimes contre l’humanité qui se commettent en direct contre les Palestiniens, mais nombre d’entre eux en sont encore à nier que ce soit à un génocide qu’ils assistent. Le reste du monde lui ne se fait guère d’illusions à cet égard. S’il pouvait venir en aide aux victimes, il le ferait sans doute, mais il n’y peut rien, parce qu’autrement, ce serait entrer en guerre contre les Etats-Unis, la première puissance militaire au monde. L’enfer sur terre, c’est ce qu’Israël fait subir aux Palestiniens avec l’aide des Etats-Unis et la complicité de l’Occident. Aucun accord ne sera trouvé d’ici l’intronisation de Trump, non par la faute des Palestiniens mais par celle du gouvernement israélien, pas même donc par celle des Israéliens dans leur ensemble. Quelque chose dont Trump est du reste parfaitement conscient.
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