Conférence de Séville  : Le fort plaidoyer de Tebboune 

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a plaidé ce mardi pour un nouvel ordre financier plus juste et solidaire.Dans une intervention forte et engagée, à l’occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tient actuellement à Séville en Espagne, le Président Tebboune a dressé un constat sans concession des défis auxquels font face les pays en développement, notamment en Afrique, tout en appelant à une réforme profonde du système financier international.

Dans ce discours prononcé en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, Abdelmadjid Tebboune a évoqué la situation critique du Continent africain, confronté à la rareté des financements et à l’aggravation du fardeau de la dette.

Selon lui, cette réalité entrave les efforts de développement et compromet la stabilité de nombreux Etats. Il a insisté sur la nécessité de lancer des initiatives urgentes, allant jusqu’à l’annulation totale de la dette pour certains pays les plus touchés.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé à un rééquilibrage du système financier multilatéral, qu’il estime désuet et injuste. Il a réaffirmé la nécessité d’une réforme globale de l’architecture financière internationale, plaidant pour la participation pleine et entière des pays en développement à la gouvernance des institutions financières mondiales.

Le chef de l’Etat a également soulevé le système de notation financière, qu’il a qualifié de coûteux et pénalisant pour de nombreux pays africains. Il a insisté sur l’urgence de le réformer, mettant en avant la transparence comme principe fondamental.

A ce propos, il a salué la création d’une agence africaine indépendante de notation de crédit qui constitue, selon lui, un pas vers une souveraineté économique régionale.

Tebboune a également plaidé pour une approche plus souple et réaliste en matière d’aide au développement, fondée sur la coopération et la compréhension mutuelle, plutôt que sur des conditions préalables imposées.

Il a tenu à rappeler le rôle fondamental de la coopération internationale, en particulier le renforcement des mécanismes multilatéraux pour accompagner la croissance inclusive.

Dans un contexte où le financement privé est de plus en plus mis en avant, le Président Tebboune a mis en garde contre sa substitution à l’aide publique au développement. Il a insisté sur la nécessité d’un engagement fort de la communauté internationale pour renforcer les financements publics, en particulier en faveur des pays les moins avancés.

Il a toutefois félicité les pays développés ayant commencé à consacrer une part de leur revenu national à l’aide aux pays du Sud.

Mettant en lumière l’exemple algérien, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que le développement durable et la solidarité sont au cœur de la politique étrangère de l’Algérie.

« A travers l’Agence algérienne de coopération internationale, l’Algérie soutient des projets dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie et des infrastructures dans plusieurs pays africains, avec une enveloppe d’au moins un milliard de dollars », a-t-il assuré.

Enfin, il a souligné qu’en se libérant totalement de la dette extérieure, grâce à une politique financière rigoureuse, l’Algérie est aujourd’hui en mesure de venir en aide à d’autres pays africains encore sous le poids de l’endettement.

Le chef de l’Etat n’a pas manqué, dès le début de son intervention, à réaffirmer la solidarité de l’Algérie avec le peuple palestinien, appelant à l’arrêt immédiat de l’agression contre Gaza, qu’il a qualifiée de guerre d’extermination.

Il a réaffirmé le soutien de l’Algérie au droit des Palestiniens à établir leur Etat indépendant avec El-Qods pour capitale.

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