Elle a présenté « Le fil rouge » jeudi à Tizi Ouzou/ Elisa Biagi :« Je suis très émue de me produire devant ceux qui connaissent mes grands-parents »

Poursuivant la tournée de son spectacle « Le fil rouge », la franco-algérienne Elisa Biagi a présenté son présenté jeudi après-midi son spectacle au théâtre Kateb Yacine de la ville de Tizi Ouzou. Très attendue, la petite fille du défunt maquisard de l’Armée de libération nationale et membre fondateur du Front des Forces Socialistes, Abdelhafidh […]

Nov 8, 2024 - 12:30
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Elle a présenté « Le fil rouge » jeudi à Tizi Ouzou/ Elisa Biagi :«  Je suis très émue de me produire devant ceux qui connaissent mes grands-parents »

Poursuivant la tournée de son spectacle « Le fil rouge », la franco-algérienne Elisa Biagi a présenté son présenté jeudi après-midi son spectacle au théâtre Kateb Yacine de la ville de Tizi Ouzou.

Très attendue, la petite fille du défunt maquisard de l’Armée de libération nationale et membre fondateur du Front des Forces Socialistes, Abdelhafidh Yaha, dit Si Lhafidh, s’est dite très émue de venir se produire en Kabylie terre natale de son grand-père et surtout la région théâtre de scènes atroces vécues par la femme kabyle durant l’occupation française relatée dans la pièce théâtrale écrite, conçue et jouée par elle-même. En marge de la présentation du spectacle devant un public nombreux venu même une journée ouvrable à une heure de travail, Elisa Biagi nous a confié « je suis extrêmement émue en tant que Elisa petite-fille de Si El Hafid et c’est très important d’avoir ce moment avec le public de Tizi Ouzou et surtout de Takhlidjet Ath Atsou et tous les villages qui connait mon grand-père ainsi que ma grand-mère de laquelle je parle dans mon spectacle ». Interrogée sur le choix du titre, Elisa Biagi explique que « le fil c’est ce qui lie ma mère et ma grand-mère à moi et c’est aussi mes deux terres, je suis italienne et algérienne, donc ce lien qu’il y a à travers la méditerranée entre les deux pays qui se ressemblent beaucoup et il est rouge car c’est la passion et l’amour qui me portent à raconter cette histoire mais aussi le rouge du sang des martyrs qu’on a perdus pendant la guerre d’indépendance et des victimes qui se sont sacrifiées pour la liberté et qu’on soit indépendant ». Revenant sur son passage la semaine écoulée au théâtre national d’Alger, elle nous confie que « c’était plus que mon attente de mon spectacle c’était un moment extraordinaire, on a été très bien accueillie même si on a toujours cette peur quand on se produit devant nos siens car il y a un jugement différent, une attente différente même si on a joué en France devant des Algériens et des Français avec des préoccupations différentes. Mais à Alger, je joue dans mon pays devant les miens et j’ai eu un peu peur c’est normal pour tous les spectacles au début mais dès que les lumières se sont allumées et il y a eu des premiers applaudissements j’ai ressenti que le public était avec moi et du début jusqu’à la fin on était un seul cœur au point que c’était au-delà de ce que j’ai pu imaginer ». De son grand-père, elle garde ces souvenirs que « jusqu’au dernier jour il faisait des réunions il accueillait des gens c’était tout le temps tout le monde rentrait et sortait et la maison était toujours ouverte. Je me rappelle toute petite j’allais dans le salon et je m’asseyais sur ses genoux pendant qu’il faisait tous ses discours. Puis aussi il nous faisait vivre les montagnes du Djurdjura en m’amenant toute petite à marcher dans les lieux où il avait combattu, il ramassait de la ciboulette et il ramenait du pain avec du poivron et on marchait des heures que je ne pensais pas revivre et avec votre question vous me faites replonger dans ces moments très émouvants ». Interrogée sur sa tournée en France, Elisa Biagi affirme s’être adressée « aux petits enfants de l’autre côté apprennent ce qui s’était passée ici en Algérie et qu’il n y avait pas que des hommes qui faisaient la guerre mais aussi des femmes qui se sont sacrifiées et qui ont donné leur vie et la vie de leurs enfants même si cela reste difficile. Mais ma grand-mère disait que j’ai pardonné mais je n’ai pas oublié. On n’oublie pas et c’est en parlant de ce qui s’est passé qu’on pourra avancer et aller de l’avant et qu’aujourd’hui je peux raconter cette histoire que ma grand-mère et mon grand-père m’ont racontée ». Elisa Biagi nous apprend qu’elle a joué dans le film « Belouizdad » qui sortira dans peu de temps au titre d’un premier contrat dans le cinéma en Algérie comme elle aspire à produire d’autres spectacles en tant qu’actrice tirés d’œuvres de Kateb Yacine, Molière et autres. De son côté, la metteuse en scène du « Fil rouge », Karoff Anais nous a confié qu’ »il y a eu beaucoup d’émotion lors de leur passage à Alger et on a été trés impressionné de faire salle archicomble. Et se produire en Algérie c’était l’aboutissement car le spectacle parlait justement de l’Algérie et le but final était de venir ici même si on a rodé ailleurs mais jouer ici c’était l’apothéose ». Pour elle, Elisa était « charismatique car pouvoir tenir pendant 50 minutes seule sur scène même s’il y a de la mise en scène. Elle occupe le plateau, elle a cette présence, cette émotion, cette sincérité, je pense c’est ça aussi qui réjouit le public ».

Hamid Messir.

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