Expérience
Alors que les ambitions présidentielles commencent à s’exprimer en France avec de plus en plus de vigueur, la situation au Rassemblement National continue à être floue, suite à la condamnation de Marine Le Pen à cinq années d’inéligibilité, et si durant les premières semaines qui ont suivit son verdict l’on se faisait discret dans son […]

Alors que les ambitions présidentielles commencent à s’exprimer en France avec de plus en plus de vigueur, la situation au Rassemblement National continue à être floue, suite à la condamnation de Marine Le Pen à cinq années d’inéligibilité, et si durant les premières semaines qui ont suivit son verdict l’on se faisait discret dans son mouvement, le président du RN, Jordan Bardella, a pour la première fois déclaré être prêt à prendre la suite de sa marraine. Ce dernier a en effet déclaré pour la première fois dans la presse qu’il envisageait d’être le candidat de substitution pour l’élection présidentielle de 2027, au cas où Marine Le Pen serait déclaré inéligible dans son procès en appel. Cette dernière est restée évasive sur ce sujet depuis sa condamnation. Le sujet semblait tabou depuis la condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité, avec exécution provisoire malgré l’appel de la cheffe de file du mouvement nationaliste. Pourtant Bardella vient de déclarer sans ambiguïté en ce début de semaine qu’il se considérait comme le candidat naturel du RN, au cas où Marine Le Pen verrait sa peine d’inéligibilité confirmée au moment de l’élection présidentielle de 2027. « Dans le moment actuel, nous avons l’impérieuse nécessité de rester unis et soudés. Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate, et que si elle devait être empêchée demain, je pense pouvoir vous dire que je serai son candidat. Je ne peux pas être plus clair que ça » a déclaré le président du RN. Bardella prend tout de même des précautions : « Marine (Le Pen) est présumée innocente et nous allons utiliser tous les recours possibles (…), continuer de clamer notre innocence dans cette affaire ». La difficulté pour le bras droit de Marine Le Pen consiste à faire savoir qu’il serait prêt, le cas échéant, sans non plus laisser entendre qu’il ambitionne déjà de souffler la vedette à celle qui apparaît comme la candidate naturelle du parti. Alors Jordan Bardella fait savoir qu’il travaille, puisqu’il se voit de toute façon comme le chef du gouvernement si Marine Le Pen était présidente : « Je travaille et je me prépare. Ce qu’on attend d’un potentiel premier ministre comme d’un candidat à l’élection présidentielle, ce sont des qualités qui sont peu ou prou assez similaires. La fonction est différente. Mais la capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j’ai faites aussi miennes depuis plusieurs mois ». Et comme depuis toujours, Bardella affiche haut et fort l’unité entre Marine Le Pen et lui : « Je ne ferai pas l’erreur de me pousser du col. Je considère que quand Marine est attaquée, je suis attaqué aussi. Nous allons continuer de travailler à deux, main dans la main, dans l’intérêt du mouvement, de nos idées, de notre famille politique. » D’autres rumeurs ont évoqué l’idée qu’il puisse être également candidat à d’éventuelles élections législatives anticipées en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée Nationale, élections législatives pour lesquelles Marine Le Pen pourrait être également empêchée. « Je n’ai jamais évoqué les élections législatives avec personne. Il n’est pas prévu au moment où je vous parle, que je sois candidat à des potentielles législatives anticipées », répond-il sèchement. Reste à voir si la peine d’inéligibilité de Le Pen sera réellement confirmée ouvrant la voie à une candidature de Bardella, qui n’a pas encore trente ans, l’expérience ou même le charisme que son mentore et qui n’a définitivement pas les mêmes chances de remporter la course à l’Élysée. Si Marine le Pen est réellement exclue de la prochaine présidentielle, peut-être la meilleure perspective du RN serait de réfléchir à désigner un candidat capable d’affronter les vieux routards, bien plus expérimentés, qui représenteront les autres partis en lice en 2027. F. M.