Hausse inquiétante des cas de cancer à Biskra : Le mode de vie « industrialisé » mis en cause

Dans leur dernier bulletin du lundi 21 juillet, rendu public et signé par Khoudir Kribaa, l’union nationale pour la protection du consommateur et l’association El Yakada pour la protection du consommateur de la wilaya s’inquiètent de l’augmentation des cas de cancer atteignant des personnes de tous les âges. En préambule, il est notifié que les recoupements des rapports indiquent une hausse notable des cas de cancer dans la wilaya. Même si cette tendance est la même aux plans national et mondial, cette situation pose des défis nécessitant une compréhension et une analyse approfondies « afin d’en identifier les causes et in fine y apporter des solutions complètes et tangibles », est-il annoté. Avec 232 nouveaux cas enregistrés en 2024 à Biskra, on relève une augmentation significative du cancer du sein, représentant presque un tiers du total des cancers, suivi par les cancers colorectaux, selon la même source. « Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir », est-il noté. Cette augmentation des cas est attribuée à plusieurs facteurs que sont l’explosion démographique et le prolongement de l’espérance de vie qui accroissent la probabilité de développer des maladies, le tabagisme, une nutrition malsaine avec la prolifération des aliments transformés et la restauration rapide doublée d’un manque d’activités physiques, contribuant à l’obésité et aux maladies chroniques. De plus, le mode de vie sédentaire augmente les risques de développer des tumeurs cancéreuses au même titre que celles provoquées par la pollution environnementale, sachant que « l’exposition aux substances chimiques et aux toxines dans l’environnement sont des facteurs aggravants », est-il rapporté. Il est également mentionné qu’il y a des facteurs génétiques et héréditaires aux différents types de cancers, favorisés par la faiblesse des campagnes de sensibilisation et une véritable inconscience populaire des risques liés à ces pathologies et vis-à-vis de l’importance du dépistage précoce qui augmente de manière conséquente les chances de guérison. Les solutions et les mesures proposées « pour relever le défi » et faire face à cette préoccupation sanitaire nationale nécessite une stratégie à plusieurs niveaux, axée sur la prévention, l’adoption d’un meilleur mode de vie, la vaccination, la réduction de la pollution environnementale, la formation du personnel médical et paramédical et la construction de centres d’oncologie assurant les soins et la disponibilité des médicaments, est-il préconisé. « Il y a encore beaucoup à faire pour réduire les cas de cancers. Il faut lancer de vastes et intensives campagnes sur les dangers du tabagisme, démontrer l’importance d’une alimentation saine et de l’activité physique, protéger les environnements urbain et rural de la pollution et assainir et sécuriser les sources d’eau. Il est aussi nécessaire de généraliser les vaccins spécifiques, de développer les infrastructures hospitalières, et surtout, notamment pour les cancers du sein et colorectaux, de procéder au dépistage précoce sans omettre le soutien psychologique et social des malades et de leurs familles. Pour baisser la courbe des cas de cancers, il est nécessaire de conjuguer les efforts de plusieurs secteurs et de chacun d’entre nous afin de garantir la santé publique et le bien-être de tous », est-il noté.

Hafedh Moussaoui