Interrogations
Durant la campagne présidentielle américaine, Kamala Harris, dont l’équipe n’a cessé de jouer sur les peurs, une stratégie qui visiblement n’a pas été gagnante, avait à de nombreuses reprises assuré à ceux qui soutenaient les Ukrainiens qu’une victoire de son adversaire signerait la défaite de Kiev dans sa guerre contre Moscou. Un argument qui n’aura […]
Durant la campagne présidentielle américaine, Kamala Harris, dont l’équipe n’a cessé de jouer sur les peurs, une stratégie qui visiblement n’a pas été gagnante, avait à de nombreuses reprises assuré à ceux qui soutenaient les Ukrainiens qu’une victoire de son adversaire signerait la défaite de Kiev dans sa guerre contre Moscou. Un argument qui n’aura pas suffi à éviter la victoire triomphante de Donald Trump, qui assure depuis des années qu’il réussirait à régler le conflit russo-ukrainien en moins de 24h. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté samedi, lors d’une rencontre à Paris avec le président élu des États-Unis Donald Trump, sur la nécessité de conclure une «paix juste» avec la Russie, alors que les interrogations grandissent sur la manière dont la future administration américaine veut régler ce conflit. Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a organisé à Paris des discussions stratégiques avec Zelensky et Donald Trump, qui effectuait son premier déplacement à l’étranger depuis son élection en novembre. Avec la cérémonie à Notre-Dame et un dîner à l’Élysée, Emmanuel Macron a réuni Donald Trump et Volodymyr Zelensky trois fois dans la même journée. «Nous voulons tous que cette guerre se finisse aussitôt que possible et d’une manière juste», a commenté sur les réseaux sociaux le président ukrainien à l’issue de la réunion tripartite, précisant que les trois dirigeants étaient «convenus de continuer à travailler ensemble». Dans la foulée, l’administration Biden, qui s’évertue à accélérer son aide à Kiev avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier, a annoncé une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, estimée à 988 millions de dollars. Ce volet comprend des drones, des missiles pour ses systèmes de lance-roquettes Himars, et une aide accrue à la maintenance cruciale d’équipements, a précisé le Pentagone dans un communiqué. Alors que Kiev se bat depuis près de trois ans contre l’invasion russe avec l’aide des pays occidentaux, cette rencontre revêtait une importance cruciale pour Zelensky, qui n’avait eu avec Donald Trump
qu’une brève discussion téléphonique depuis l’élection de ce dernier le 5 novembre. Mais le futur président américain Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises qu’il comptait se démarquer fortement de la politique d’appui massif à Kiev menée par Joe Biden dans la guerre provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Kiev, de son côté, veut aborder une éventuelle négociation de paix avec la Russie en position de force et avec des garanties de sécurité suffisantes. Mais plusieurs pays de l’Otan, États-Unis en tête, sont réticents à inviter l’Ukraine comme elle le réclame à rejoindre l’Alliance atlantique. Reste à voir si Zelensky réussira à convaincre Trump de continuer à le soutenir, bien que cela semble improbable, le président américain élu ayant largement fait de l’arrêt du financement de l’effort de guerre ukrainien, l’un de ses plus puissants arguments auprès de ses électeurs.
F. M.
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