La France combat les dealers mais pas le leader de la drogue qu’est le Maroc

Par Khider Mesloub – L’actuelle opération de lutte anti-drogue menée par le gouvernement Macron est une imposture. Les ministres français... L’article La France combat les dealers mais pas le leader de la drogue qu’est le Maroc est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Jan 5, 2025 - 09:42
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La France combat les dealers mais pas le leader de la drogue qu’est le Maroc

Par Khider Mesloub – L’actuelle opération de lutte anti-drogue menée par le gouvernement Macron est une imposture. Les ministres français feignent de lutter contre la drogue. Ils proclament mener la «guerre contre la drogue». Sous le capitalisme décadent, la «guerre contre la drogue» est aussi frauduleuse que la «guerre contre le terrorisme». Comme le rappelait l’historien américain Howard Zinn, «comment peut-il y avoir une guerre contre le terrorisme quand cette guerre est elle-même du terrorisme ?». Pour paraphraser Zinn, comment peut-il y avoir une lutte contre la drogue sous le capitalisme débridé quand ce capitalisme lui-même est un système encore plus toxique et létal que la drogue ? Les puissants et les gouvernants sont plus nocifs et génocidaires pour l’humanité que la drogue.

En France, comme dans tous les pays capitalistes, la drogue n’est pas une affaire de petits trafiquants, mais celle de la grande production et du grand commerce mondial, dont l’épicentre est le Maroc. En cette phase impérialiste, la drogue est indispensable au capitalisme. C’est la raison pour laquelle la bourgeoisie et son Etat ne combattent jamais réellement les trafics de drogue. Et pour cause. Ils sont les premiers à en tirer profit, à vivre de ce trafic. En particulier, dans cette période de crise économique systémique.

En outre, les puissants sont également les principaux consommateurs de la drogue. Si les patrons et les dirigeants, ces gangsters en costume-cravate, sont réputés pour se shooter sans scrupule à la corruption politique et au banditisme entrepreneurial, dans les enceintes parlementaires et gouvernementales avec leur trafic d’influence et leur influence sur les trafics en tout genre, dans les bagnes industriels et tertiaires où ils exploitent les travailleurs, ces lieux de production où ils extorquent la plus-value aux ouvriers, ils sont en revanche moins connus pour leur addiction aux multiples drogues. Les hommes et femmes issus des classes privilégiées consomment plus de drogue que les jeunes des classes populaires. Et pas n’importe quelle drogue : la cocaïne, ce narcotique de luxe.

Ainsi, les drogues et leur business font partie intégrante des aspects de la vie du capitalisme. Dans certains pays, en particulier le Maroc, frappé par la paupérisation absolue, l’industrie de la drogue est le seul secteur en pleine expansion.

En France, comme dans nombreux pays capitalistes, l’Etat donne l’impression de combattre le trafic de drogue et le blanchiment de l’argent sale – il s’agit là d’un pléonasme car, l’argent, cette autre drogue dont s’enivre toute l’humanité convertie au mercantilisme, au-delà d’être intrinsèquement sale, est surtout toxique : il pollue l’esprit des êtres humains et pervertit leur âme. L’Etat français feint de lutter contre le trafic de drogue. Curieusement, il s’acharne à poursuivre uniquement les petits dealers et les consommateurs «d’en bas». Jamais les grands trafiquants. Ni les consommateurs riches. Les mafias du narcotrafic sont protégées.

En matière de trafic de stupéfiants, il n’y pas besoin d’être un expert pour comprendre que les gros acheteurs de quantités importantes de drogue sont nécessairement des riches. Qui plus est, ces gros trafiquants déposent leur argent dans des banques célèbres. Autrement dit, toute la ténébreuse classe possédante profite de ce trafic de la poudre blanche et de son blanchiment.

Dans cette période de crise économique systémique qui frappe plusieurs pays, certains Etats tentent de se procurer l’argent par tous les moyens. Y compris en s’érigeant en principale plaque tournante du trafic de stupéfiants, en principal producteur de drogue, à l’instar du Maroc qui a transformé tout son territoire en un immense champ de production de cannabis.

Ces dernières années, la crise économique aidant, la quantité de drogue en circulation, notamment en France, loin de diminuer, ne cesse d’augmenter. Et si la quantité de drogue en circulation augmente, c’est en raison de la forte croissance de sa production. En particulier au Maroc, premier producteur et exportateur mondial de haschisch.

En effet, le Maroc règne en maître absolu sur le marché mondial de la production et du commerce de drogue. Selon les sources de l’ONU, 40% du kif traité consommé dans le monde et 80% consommé en Europe, donc en France, proviennent du Maroc.

De fait, les barons de la drogue résident dans les palais du Maroc. Les contrebandiers de France se fournissent auprès de ces barons marocains.

Le Maroc compte 140 000 producteurs de cannabis. Selon les données officielles, en 2023, le royaume a produit 294 tonnes de cannabis «légal» par le biais de 32 coopératives regroupant 430 producteurs, pour une superficie totale de 277 hectares. Les rendements ont été estimés entre 1 tonne et 2,7 tonnes par hectare.

Au cours des dix premiers mois 2024, les barons gouvernementaux de la drogue, le roi et ses ministres, ont délivré quasiment 3 000 licences d’exploitation des champs du cannabis, contre 700 l’année précédente. Ces autorisations de production ont entraîné une augmentation exponentielle du trafic de drogue à destination de l’Europe, notamment de la France.

Voilà l’origine de la flambée de violences liée au trafic de drogue en France : l’inondation du marché hexagonal par la drogue en provenance du Maroc. Et les barons de la drogue marocains sont protégés par la France. Les médias aux ordres décochent leurs récriminations et focalisent leur incrimination sur les petits dealers français d’origine immigrée, mais jamais contre le leader mondial du narcotrafic, le Maroc.

Force est de relever que la production du haschich est devenue un élément essentiel du PIB du Makhzen, la première source d’enrichissement des barons du régime narco-monarchique marocain. Il est, par ailleurs, admis que «le Maroc a investi massivement dans le trafic de drogue, utilisant ses bénéfices financiers pour corrompre des pays et les amener à infléchir leurs positions [dans le dossier sahraoui] en sa faveur, notamment en Europe, en Afrique et en Amérique latine.

Pour revenir à la France, pour des raisons électorales ou politiciennes, de temps en temps, les forces de répression (police et douane) annoncent, à grand renfort de publicité, avoir saisi une importante quantité de drogue ou avoir démantelé un réseau de trafiquants de stupéfiants. Il s’agit le plus souvent de petits dealers et rarement de quelque caïd, de grands trafiquants marocains, ou, encore moins, de leur leader : le roi Mohammed VI.

Comble d’imposture gouvernementale française, pendant que le régime macroniste appréhende et incarcère à tour de bras des jeunes consommateurs ou de petits dealers, son allié marocain amnistie les producteurs de cannabis. Cet été, le 19 août 2024, Mohammed VI, roi du pays leader mondial de la production de cannabis, a accordé sa grâce à 4 831 producteurs, c’est-à-dire qu’il les a libérés de prison afin de leur permettre de reprendre leur activité de producteurs de haschisch, de fournisseurs de drogue pour la France.

Il est utile de rappeler que le Maroc, contrairement à tous les pays producteurs et exportateurs de drogue, notamment le Mexique et la Colombie, est le seul pays où les violences et meurtres liés au narcotrafic n’existent curieusement pas. N’est-ce pas là la preuve que la production et l’exportation de la drogue sont monopolisées par une seule et unique mafia : le Makhzen ?

Si le royaume chérifien est épargné par la guerre des cartels, c’est parce que toutes les cartes de la production de la drogue sont concentrées entre les mains de l’as du narcotrafic : le roi et sa cour, autrement dit Mohammed VI, les ministres, les gouvernants locaux, les officiers de la police et de l’armée, etc.

Prétendre éradiquer les trafics de drogue sans s’attaquer aux racines sociales de la décomposition de la société (chômage, mal-logement, misère) est fallacieux. De même qu’il est fallacieux et, surtout, hypocrite de vouloir éradiquer le narcotrafic sans s’attaquer au pays producteur et plaque tournante de la drogue qui alimente la France, à savoir le Maroc.

K. M.

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