Les alliés de Damas lui réaffirment leur soutien

Au strict plan militaire, s’agissant de qui se passe en Syrie ces derniers jours, qui ont vu un renouveau de ce qu’il faut bien appeler par son nom, une guerre civile, on n’en sait tout compte fait que les grandes lignes. Il semble bien qu’Idlib et Alep soient dans une large mesure déjà sous le […]

Déc 4, 2024 - 20:30
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Les alliés  de Damas lui réaffirment leur soutien

Au strict plan militaire, s’agissant de qui se passe en Syrie ces derniers jours, qui ont vu un renouveau de ce qu’il faut bien appeler par son nom, une guerre civile, on n’en sait tout compte fait que les grandes lignes. Il semble bien qu’Idlib et Alep soient dans une large mesure déjà sous le contrôle de Djobhat El Nosra, qui se fait aussi appeler Haïat Tahrir Echam, et des groupes qui lui sont alliés, mais qu’en revanche Hama leur oppose à tous une forte résistance, vu qu’ils ne sont encore qu’à sa périphérie, alors que cela fait quelque temps qu’ils essaient d’y pénétrer. Comme dans cette guerre il n’y a pas de correspondants indépendants qui soient assez près des combats, ce qui en est rapporté provient de sources relevant des protagonistes, soit des sites de propagande des attaquants, soit des médias dépendant de Damas, qui dans leur cas d’ailleurs font surtout dans le démenti de ce qu’affirment les premiers. Il n’empêche, s’il survenait quelque chose d’important, par exemple la prise de Hama par l’opposition, ou, à l’inverse, la reprise d’Alep par l’armée syrienne, on le saurait et vite.

C’est que ce genre d’événements ferait le cas échéant partie des grandes lignes, non pas du détail de cette guerre, dont la résurgence a pris tout le monde de court, et d’abord les médias qui avaient le regard ailleurs, à suivre de près des conflits majeurs parallèles, en Europe et au cœur du Moyen-Orient. Qui plus est, cette guerre ne commençait pas, elle recommençait alors qu’elle semblait sur sa fin, à un moment chargé de bruit et de fureur. Mais maintenant qu’elle a resurgi, il faut bien s’en occuper, essayer d’en saisir le déroulement, d’en deviner le terme. Dans l’immédiat, de deux choses l’une : ou bien les attaquants partis d’Idlib parviennent à prendre Hama, et alors tout sera possible, ou bien ils n’y parviennent pas, et dans ce cas ils commenceront à refluer, vers Alep dans un premier temps, retour à Idlib dans un deuxième. Revenus de leur surprise, les alliés de Damas lui réaffirment leur soutien, faisant savoir à tous ceux que cela intéresse qu’ils n’épargneraient rien pour le défendre, pour redresser la situation à son avantage. Dans leur premier entretien téléphonique depuis le début de l’offensive sur Alep, le président russe a insisté auprès de son homologue turc qu’il serait hautement désirable que s’arrêtent les menées « terroristes », que chacun revienne aux positions telles que convenues à Astana, entre la Russie, la Turquie et l’Iran. Le président turc lui aurait répondu qu’on n’en serait pas là si le régime syrien avait loyalement cherché un accord avec son opposition. L’Iran, quant à lui, a déclaré ne pas exclure l’envoi de troupes si cela s’avérait nécessaire. On a cru un moment que ce renouveau du conflit syrien découlait directement de la triple guerre à Ghaza, au Liban et en Ukraine. On s’aperçoit qu’il n’en est rien, que ni Israël ni les Etats-Unis n’aimeraient voir s’établir en Syrie un nouveau Daech. Bien entendu, rien de tout cela n’est nouveau. Tous ces acteurs, à côté d’autres d’ailleurs, étaient actifs en Syrie au plus fort de la crise syrienne comme plus tard, lorsqu’elle s’est figée dans un état de ni guerre ni paix. Qu’ils répondent présent à nouveau est dans l’ordre des choses. Le nouveau vient de l’horizon immédiat, d’Irak, dont le Premier ministre a fait savoir que son pays ne resterait pas les bras croisés devant ce qui se passe en Syrie, et qui pourrait déborder chez lui. C’est-à-dire qu’au besoin il enverrait du renfort à l’Etat syrien.

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