Les massacres d’Ouled Yaïch à Blida, un autre témoignage de l’horreur du colonialisme
BLIDA- Les massacres d’Ouled Yaïch, perpétrés le 17 septembre 1956 à Blida, sont classés parmi les haltes historiques majeures de la région de la Mitidja pour avoir mis en évidence l’horreur du colonialisme à l’encontre de populations sans défense et réduit à néant ses vaines tentatives d’éteindre la flamme de la Révolution qui embrasait l’ensemble du territoire algérien. Dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la commémoration du 69e anniversaire de cette tragédie, le professeur Mohamed Chérif Sidi Moussa, enseignant d’histoire à l’université de Blida 2 "Ali Lounici", a rappelé que ces massacres furent la réponse des forces coloniales françaises à un guet-apens tendu par l’Armée de libération nationale (ALN) dans la nuit du 17 septembre. Cette embuscade avait coûté la vie à une quarantaine de soldats français de différents grades, ce qui poussa la France coloniale, fidèle à ses pratiques répressives, à se venger des habitants de la région de la manière la plus cruelle, frappant sans distinction, l'homme, l’animal et la nature. Durant la Révolution, Ouled Yaïch était un petit village qui est devenu, au fil des années, un point névralgique de l’activité révolutionnaire, abritant plusieurs rencontres de chefs historiques, à l’instar de Mohamed Boudiaf qui y inaugura, le 14 mai 1954, un centre de fabrication de bombes incendiaires et d’explosifs, ainsi qu’un lieu d’entraînement au maniement des armes. Le chercheur en histoire, Khaled Taleb, originaire de la région, a indiqué que de nombreux moudjahidine ont activé dans ce centre, citant Souidani Boudjemaâ, Rabah Bitat, Kritli Mokhtar et Boualem Kanoun. Il a précisé que ce centre constituait "l’une des principales forteresses révolutionnaires alimentant les différentes régions du pays en armes, tout en restant ignoré des forces coloniales grâce au secret qui entourait l’activité des moudjahidine". Le 14 octobre 1954, Ouled Yaïch accueillit une réunion nationale du commandement du groupe des 22, les chefs du courant centraliste et des cadres révolutionnaires de la Mitidja, soit 35 moudjahidine, sous la présidence de Mohamed Boudiaf, qui prononça alors sa célèbre phrase "la Révolution se fera, même avec les singes de la Chiffa", selon les précisions du chercheur Khaled Taleb. Face à cette intense activité révolutionnaire, l’armée coloniale française mit en place un centre destiné à surveiller les déplacements des moudjahidine, imposant un blocus étouffant à la population et punissant tout soutien apporté à l’ALN, a expliqué le professeur Sidi Moussa. L’année 1956 a vu une recrudescence des exactions commises par les militaires français, épaulés par les colons, contre les civils sans défense, ce qui poussa les habitants de la région à solliciter l’appui de l’ALN afin de mettre fin aux exactions coloniales. C’est ainsi que dans la nuit du 17 septembre 1956, les moudjahidine tendirent un guet-apens à une unité française de près de 40 soldats. Ils réussirent à éliminer la majorité d’entre eux dans une attaque surprise qui fit grand bruit dans toute la région, selon le professeur d’histoire. - Représailles françaises et massacres - Selon l’historien Khaled Taleb, frère du chahid Nourredine Taleb (1936-1960) qui participa à l'embuscade, la riposte française prit, comme à l’accoutumée, la forme d’opérations de représailles de grande ampleur. Les forces coloniales stationnées à Ouled Yaïch furent renforcées par des unités venues de Blida, Oued El Alleug, Soumaa et Boufarik. La région se transforma alors en théâtre de massacres effroyables, caractérisés par des tueries collectives et l’incendie de maisons. Cette répression sanglante fit plus de 31 chahids parmi les civils innocents, sans épargner les animaux, brûlés avec leurs fourrages. L’aviation ennemie bombarda et détruisit le village durant une semaine entière, relève le chercheur. Le professeur Sidi Moussa a souligné que ces événements tragiques, survenus sous le gouvernement du socialiste Guy Mollet, demeurent "une infamie" dans l’histoire de la France. Le massacre d’Ouled Yaïch illustre ainsi l’équation de la Révolution algérienne : d’un côté, le courage des moudjahidine, de l’autre, la barbarie coloniale. Mais, en définitive, cette tragédie n’a fait qu’attiser la flamme révolutionnaire. Ses séquelles douloureuses sont devenues un levier de mobilisation populaire autour de l’ALN et ont contribué à l’élargissement de la résistance dans la Mitidja et les régions voisines, selon les propos du professeur Sidi Moussa.

BLIDA- Les massacres d’Ouled Yaïch, perpétrés le 17 septembre 1956 à Blida, sont classés parmi les haltes historiques majeures de la région de la Mitidja pour avoir mis en évidence l’horreur du colonialisme à l’encontre de populations sans défense et réduit à néant ses vaines tentatives d’éteindre la flamme de la Révolution qui embrasait l’ensemble du territoire algérien.
Dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la commémoration du 69e anniversaire de cette tragédie, le professeur Mohamed Chérif Sidi Moussa, enseignant d’histoire à l’université de Blida 2 "Ali Lounici", a rappelé que ces massacres furent la réponse des forces coloniales françaises à un guet-apens tendu par l’Armée de libération nationale (ALN) dans la nuit du 17 septembre.
Cette embuscade avait coûté la vie à une quarantaine de soldats français de différents grades, ce qui poussa la France coloniale, fidèle à ses pratiques répressives, à se venger des habitants de la région de la manière la plus cruelle, frappant sans distinction, l'homme, l’animal et la nature.
Durant la Révolution, Ouled Yaïch était un petit village qui est devenu, au fil des années, un point névralgique de l’activité révolutionnaire, abritant plusieurs rencontres de chefs historiques, à l’instar de Mohamed Boudiaf qui y inaugura, le 14 mai 1954, un centre de fabrication de bombes incendiaires et d’explosifs, ainsi qu’un lieu d’entraînement au maniement des armes.
Le chercheur en histoire, Khaled Taleb, originaire de la région, a indiqué que de nombreux moudjahidine ont activé dans ce centre, citant Souidani Boudjemaâ, Rabah Bitat, Kritli Mokhtar et Boualem Kanoun.
Il a précisé que ce centre constituait "l’une des principales forteresses révolutionnaires alimentant les différentes régions du pays en armes, tout en restant ignoré des forces coloniales grâce au secret qui entourait l’activité des moudjahidine".
Le 14 octobre 1954, Ouled Yaïch accueillit une réunion nationale du commandement du groupe des 22, les chefs du courant centraliste et des cadres révolutionnaires de la Mitidja, soit 35 moudjahidine, sous la présidence de Mohamed Boudiaf, qui prononça alors sa célèbre phrase "la Révolution se fera, même avec les singes de la Chiffa", selon les précisions du chercheur Khaled Taleb.
Face à cette intense activité révolutionnaire, l’armée coloniale française mit en place un centre destiné à surveiller les déplacements des moudjahidine, imposant un blocus étouffant à la population et punissant tout soutien apporté à l’ALN, a expliqué le professeur Sidi Moussa.
L’année 1956 a vu une recrudescence des exactions commises par les militaires français, épaulés par les colons, contre les civils sans défense, ce qui poussa les habitants de la région à solliciter l’appui de l’ALN afin de mettre fin aux exactions coloniales.
C’est ainsi que dans la nuit du 17 septembre 1956, les moudjahidine tendirent un guet-apens à une unité française de près de 40 soldats. Ils réussirent à éliminer la majorité d’entre eux dans une attaque surprise qui fit grand bruit dans toute la région, selon le professeur d’histoire.
- Représailles françaises et massacres -
Selon l’historien Khaled Taleb, frère du chahid Nourredine Taleb (1936-1960) qui participa à l'embuscade, la riposte française prit, comme à l’accoutumée, la forme d’opérations de représailles de grande ampleur.
Les forces coloniales stationnées à Ouled Yaïch furent renforcées par des unités venues de Blida, Oued El Alleug, Soumaa et Boufarik. La région se transforma alors en théâtre de massacres effroyables, caractérisés par des tueries collectives et l’incendie de maisons.
Cette répression sanglante fit plus de 31 chahids parmi les civils innocents, sans épargner les animaux, brûlés avec leurs fourrages.
L’aviation ennemie bombarda et détruisit le village durant une semaine entière, relève le chercheur.
Le professeur Sidi Moussa a souligné que ces événements tragiques, survenus sous le gouvernement du socialiste Guy Mollet, demeurent "une infamie" dans l’histoire de la France.
Le massacre d’Ouled Yaïch illustre ainsi l’équation de la Révolution algérienne : d’un côté, le courage des moudjahidine, de l’autre, la barbarie coloniale. Mais, en définitive, cette tragédie n’a fait qu’attiser la flamme révolutionnaire. Ses séquelles douloureuses sont devenues un levier de mobilisation populaire autour de l’ALN et ont contribué à l’élargissement de la résistance dans la Mitidja et les régions voisines, selon les propos du professeur Sidi Moussa.