Les revendications des étudiants en médecine grévistes satisfaites : Vers le dénouement ?

Après la grève des étudiants en médecine, qui a paralysé les facultés de sciences médicales deux mois durant, les signes d’un retour progressif à la normalité se multiplient, d’autant que l’ensemble de leurs revendications ont été prises en charge par la tutelle. C’est ce qu’a indiqué le Pr Merzak Gharnaout, doyen de la faculté de médecine […] The post Les revendications des étudiants en médecine grévistes satisfaites : Vers le dénouement ? appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jan 1, 2025 - 19:48
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Les revendications des étudiants en médecine grévistes satisfaites : Vers le dénouement ?

Après la grève des étudiants en médecine, qui a paralysé les facultés de sciences médicales deux mois durant, les signes d’un retour progressif à la normalité se multiplient, d’autant que l’ensemble de leurs revendications ont été prises en charge par la tutelle. C’est ce qu’a indiqué le Pr Merzak Gharnaout, doyen de la faculté de médecine d’Alger.

Il a invité les étudiants grévistes à reprendre les cours d’ici au 5 janvier, une date qu’il qualifie de butoir pour relancer l’année universitaire dans des conditions optimales. Il a assuré qu’en plus de la prise en charge des revendications des étudiants, des efforts considérables ont été déployés pour réaménager les programmes et rattraper les retards accumulés.

Il a relevé, sur les ondes de la Radio nationale, que l’aspect positif de ce conflit est le fait qu’il ait permis d’initier un dialogue entre les étudiants, les doyens et le ministère, débouchant sur des mesures concrètes. Sur le front des revendications, plusieurs mesures concrètes ont été prises par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Parmi elles, l’augmentation des postes de résidanat de 3 000 à 4 045 places dès la prochaine rentrée universitaire. 

Dans une démarche visant à garantir une meilleure qualité de formation, le ministère a décidé de réduire le nombre d’inscriptions en première année de médecine à partir de la rentrée 2025. Ce nombre sera plafonné à 7 300 étudiants, conformément à un accord avec l’ensemble des doyens des facultés de médecine.

Concernant l’affichage des postes de résidanat, une entente a été conclue avec les représentants des étudiants pour que cette procédure se fasse deux à trois mois avant les examens. « Cela implique une coordination complexe entre les doyens, les chefs de service, les comités pédagogiques régionaux ainsi que les ministères de la Santé, de l’Enseignement supérieur et des Finances », a expliqué le Pr Gharnaout.

D’autres doléances des étudiants ont également été prises en compte. La vérification et l’authentification des diplômes seront désormais assurées par toutes les facultés. En outre, des avancées ont été réalisées dans le processus d’accréditation des facultés, et le décret sur la revalorisation des bourses a été finalisé et transmis au secrétariat général du gouvernement.

Le budget alloué à l’enseignement supérieur a également été revu à la hausse pour améliorer les conditions de formation. Le doyen a affirmé que presque toutes les facultés disposent désormais de tables d’anatomie et de matériel de simulation. Des fonds ont été débloqués pour acheter les consommables nécessaires en pharmacie, tandis que les étudiants de deuxième année de médecine dentaire recevront une valise contenant du matériel spécifique.

Il a également expliqué que ce processus exige une coordination complexe entre plusieurs parties prenantes, notamment les doyens, les chefs de service, les comités pédagogiques régionaux et trois ministères, à savoir celui de la Santé, celui de l’Enseignement supérieur et celui des Finances. Le ministère s’est également engagé à revaloriser les bourses des étudiants. Le décret afférent a été finalisé et se trouve actuellement au secrétariat général du gouvernement pour approbation.

Un calendrier réaménagé pour rattraper le retard

Par ailleurs, pour compenser les deux mois de grève, le Pr Gharnaout a déclaré qu’un travail de révision des programmes a été entrepris dans les trois départements concernés, en l’occurrence médecine, médecine dentaire et pharmacie. De nouveaux calendriers des cours et des examens ont été élaborés et publiés sur les sites et pages officielles des facultés. Le Pr Gharnaout a assuré que « nous sommes prêts pour une reprise effective le 5 janvier », l’objectif étant de terminer l’ensemble des programmes d’ici à septembre 2025, soit avec un décalage de deux mois par rapport à l’année universitaire habituelle.

Le doyen a insisté sur le fait que, contrairement à certaines rumeurs, aucun sacrifice n’a été fait sur le plan des stages pratiques, en précisant que « tous les étudiants suivront un programme complet, stages inclus. La seule différence est que l’année se terminera exceptionnellement en septembre et non en juillet ». Le Pr Gharnaout a tenu à adresser un message clair aux étudiants encore hésitants, déclarant que « nous avons répondu à toutes leurs revendications. Désormais, il est temps de se concentrer sur leur avenir académique et professionnel ». « Il est très important » que tous les étudiants reprennent les cours dès le 5 janvier », a martelé le doyen, rappelant que la tutelle a répondu favorablement à l’ensemble des doléances formulées par les grévistes.

Avec optimisme, il a exprimé sa satisfaction face aux premiers signes de reprise des cours, révélant que « plus de la moitié des étudiants en grève ont déjà regagné les bancs de l’université », ajoutant que certaines facultés ont même repris entièrement leurs activités. Ainsi, les facultés de Blida et de Laghouat affichent un taux de reprise de 100 %. A Alger, la situation est plus nuancée : le département de pharmacie a repris totalement, tandis que celui de médecine dentaire affiche un taux de reprise de 90 %. Le département de médecine reste toutefois à la traîne, avec un taux de reprise oscillant entre 30 et 40 %.

Ce retour progressif à la normalité représente un enjeu capital pour le système de santé national. Une interruption prolongée des études médicales pourrait avoir des conséquences graves sur la disponibilité des professionnels de santé dans les années à venir. Après l’appel du doyen des facultés de médecine et celui du CNES (Conseil national des enseignants du supérieur), émis il y a quelques jours pour la reprise des cours, reste à savoir si les étudiants répondront massivement à l’appel du 5 janvier, permettant ainsi de refermer définitivement cette parenthèse agitée et de reprendre le chemin de la formation dans des conditions améliorées. Selon les experts du secteur, l’avenir de milliers d’étudiants, mais aussi du système de santé du pays, dépend désormais de leur engagement à poursuivre leurs études avec détermination et responsabilité.

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