Hausse de l’allocation touristique: Une bouffée d’oxygène

L’annonce de l’augmentation de l’allocation touristique, faite avant-hier par le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors du Conseil des ministres, offre un véritable bol d’air frais aux voyageurs. À partir de janvier 2025, l’allocation passera à 750 euros pour les majeurs et à 300 euros pour les mineurs, concrétisant ainsi une promesse faite par le président lors de la campagne présidentielle du 7 septembre. Cette révision, attendue depuis plus de vingt ans, a été largement saluée par les Algériens.

Depuis plus de 25 ans, l’allocation touristique était fixée à un montant symbolique de 15 000 DA, soit environ 100 euros. Un montant qui, au fil des années, est devenu de plus en plus inadéquat face à l’augmentation des coûts des voyages à l’étranger. Pour bon nombre de voyageurs, cette somme ne couvrait même pas une nuitée dans un hôtel modeste, sans parler des autres frais, tels que le billet d’avion, la restauration ou les activités touristiques.

Nassim, un entrepreneur de 42 ans, résidant à Alger, se réjouit de cette annonce. «Cela faisait des années que nous attendions une telle décision. Voyager à l’étranger devenait presque impossible pour la majorité des Algériens. Cette hausse va non seulement nous soulager, mais aussi nous permettre de voyager sereinement, sans dépendre du marché noir », a-t-il confié au Jeune Indépendant.

Même son de cloche du côté de Sarah, une étudiante en médecine, qui souhaite participer à un échange universitaire en Europe. « Avec l’allocation actuelle, je ne pouvais même pas couvrir une semaine à l’étranger. Ce nouveau montant va changer les choses, surtout pour les étudiants comme moi qui cherchent des opportunités à l’international », a-t-elle affirmé.

Pour les familles, la hausse de l’allocation représente également une chance de voyager ensemble sans se ruiner en achetant un gros montant au marché parallèle. Mourad, père de deux enfants, explique : « Avec 300 euros par mineur, cela couvre une bonne partie des dépenses pour mes enfants. Cela va encourager les familles à découvrir le monde et offrir de nouvelles expériences à leurs enfants ».

Par ailleurs, Salem, un retraité de 68 ans, se pose la question sur le montant de 750 euros, en comparaison avec l’allocation du hajj qui est de 1000 dollars. « Ce n’est pas suffisant, mais c’est tout de même mieux que ce que nous avons eu jusqu’à présent », a-t-il confié.

Le président Tebboune a également annoncé une augmentation de l’allocation dédiée au hadj, qui passera, dès la prochaine saison, à 1 000 dollars par pèlerin, une fois par an, alors que celle du hadj est fixée actuellement à 2500 riyals saoudiens, soit 125 000 DA environ. Une mesure qui soulage particulièrement les personnes âgées et les familles modestes, souvent confrontées à des dépenses considérables pour accomplir ce pilier de l’islam. Fatima, 67 ans, qui économise depuis plusieurs années pour son pèlerinage, confie : « C’est une excellente nouvelle. Avec cette allocation, le hadj devient plus accessible pour nous. Cela montre que les autorités prennent en compte nos besoins et nos attentes ».

Il convient de rappeler que ces augmentations étaient particulièrement attendues. Lors de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait pris l’engagement de revoir ce montant à la hausse. Le 6 octobre dernier, en Conseil des ministres, le chef de l’État avait donné des instructions pour une augmentation « substantielle » des allocations touristiques, du hadj, ainsi que des bourses des étudiants à l’intérieur et à l’étranger.

Pour rappel, l’allocation touristique, instituée par l’instruction n° 08-97 de la Banque d’Algérie, fixe le droit de change annuel pour les dépenses liées aux voyages à l’étranger à l’équivalent de 15 000 DA en devises. Ce montant, en vigueur depuis 1997, n’avait jamais été révisé jusqu’à présent, malgré les nombreuses réclamations des voyageurs.

The post Hausse de l’allocation touristique: Une bouffée d’oxygène appeared first on Le Jeune Indépendant.