Mise en garde 

Deux événements, deux symboliques, un message. La vandalisation de la statue de Ain El Fouara et l’appel du groupe parlementaire du HMS à la suspension de toutes les activités culturelles et artistiques dans tout le pays. La tentation mortifère de réinstaller l’ambiance des années 90 qui avait ébranlé le fondement de l’État. Ces deux événements […] The post Mise en garde  first appeared on L'Est Républicain.

Août 3, 2025 - 16:16
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Mise en garde 

Deux événements, deux symboliques, un message. La vandalisation de la statue de Ain El Fouara et l’appel du groupe parlementaire du HMS à la suspension de toutes les activités culturelles et artistiques dans tout le pays. La tentation mortifère de réinstaller l’ambiance des années 90 qui avait ébranlé le fondement de l’État. Ces deux événements sont loin d’être anodins. Il serait naïf de les appréhender comme de simples faits divers. Ils soulignent au contraire le retour rampant de l’intégrisme religieux dans ses différentes déclinaisons en prenant prétexte le génocide de Ghaza. L’Etat est mis en demeure de tirer le tapis sous les pieds de ces indécrottables aventuriers prophètes du malheur qui se soucient moins de la stabilité du pays que de celle de la chimérique “Ouma al arabia” ou “islamia” dont la complicité agissante avec l’entité sioniste dans le martyr des palestiniens en dit long sur ses intentions et son agenda. Il faut donc se réjouir de ce que “Abou marteau” de Sétif ait été rapidement mis hors d’état de nuire en se faisant lourdement condamné. L’autre fait rassurant est la mise en garde vigoureuse du chef d’état major de l’armée, vice ministre de la défense, le général d’armée Saïd Chanegriha qui a mis en garde contre le “retour des activités de certains intégristes qui adoptent un discours religieux extrémiste”. Le chef de l’ANP ne s’est pas encombré de formules pour mettre le doigt sur la plaie (ou sur la gâchette, c’est selon) en mettant en garde ces fauteurs de troubles cherchant à vouloir revenir sur la scène. “Que ces gens sachent que les institutions de l’État ne permettront jamais le retour de ces aventuriers qui ont failli précipiter le pays dans le chaos”. C’est clair, net et précis. Ce discours de Saïd Chanegriha rassure sur la détermination de l’État à ne pas céder le terrain aux intégristes de tout poil qui n’ont jamais renoncé à leur projet de prendre le pouvoir quitte à rejouer le film d’horreur des années 90. La vandalisation de la stèle de Ain El Fouara, au delà du fait que c’est un attentat contre la culture et l’Art en général, sonne comme un signal d’alarme du retour de l’hydre intégriste. L’initiative du parti HMS s’inscrit aussi dans cette perspective de vouloir disqualifier la culture et tout ce qui symbolise la modernité et l’universalité dans le souci de (re)caser l’Algérie dans l’échiquier intégriste oriental. Que l’on ne se méprenne pas : le terrorisme a été militairement vaincu mais sa matrice idéologique qu’est l’intégrisme reste intacte.  Le coup de sommation du général d’armée Saïd Chanegriha est de ce point de vue là, un écho post mortem à cette formule lucide de feu Mohamed Lamari. L’intégrisme c’est comme la mort, on en fait l’expérience qu’une seule fois. Avis aux amateurs.

Par Imane B.

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