Premiers défis pour Trump le «faiseur de paix»

Au bout du compte, il n’a pas fallu attendre longtemps avant de s’apercevoir que ce que certains ont appelé l’effet Trump, en référence au cessez-le-feu dans la guerre à Ghaza, ne jouerait pas dans l’autre grand conflit du temps présent, bien que celui-ci soit plus ancien, et que sa résolution se soit donnée comme la […]

Jan 25, 2025 - 22:46
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Premiers défis pour Trump  le «faiseur  de paix»

Au bout du compte, il n’a pas fallu attendre longtemps avant de s’apercevoir que ce que certains ont appelé l’effet Trump, en référence au cessez-le-feu dans la guerre à Ghaza, ne jouerait pas dans l’autre grand conflit du temps présent, bien que celui-ci soit plus ancien, et que sa résolution se soit donnée comme la priorité de Donald Trump en matière de politique étrangère. Il n’y sera pas mis fin en 24 heures comme promis tout au long de la campagne électorale américaine, ni en une semaine, ni même en un mois. Trump a nommé un émissaire, Keith Kellog, en lui donnant pour mission d’y parvenir en trois mois, un délai qui peut très bien s’avérer à son tour par trop insuffisant, d’autant que la Russie a déjà opposé un refus catégorique à l’idée même d’un cessez-le-feu, ne voulant pour sa part discuter que d’une paix définitive. Certes, la nouvelle administration américaine n’ayant encore fait aucune offre précise à cet égard, le rejet russe peut sembler plus que prématuré, sans objet. Mais comme à peine investi Trump a brandi la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, force est d’admettre qu’il existe bien un plan américain pour mettre fin à la guerre, et qu’il n’est pas si étranger à celui que la Russie s’est empressée de rejeter. Voilà qui en tout cas a le mérite de la clarté.

Avant même que les présidents américain et russe se soient parlé, le fait est qu’ils se sont tout dit. L’un doit céder à l’autre, s’ils tiennent à ce que leur relation ne s’en trouve pas irrémédiablement compromise, ressemblant en cela à celle qu’avaient Joe Biden et Vladimir Poutine, qui tout simplement ne se parlaient plus. On se souvient que dans l’une de ses toutes premières interviews télévisées, sinon la première, Biden avait qualifié Poutine de tueur, et cela bien avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine. Une sortie étonnante chez quelqu’un d’habitude aussi policé et maître de soi. Depuis ce moment, la rupture était sans remède entre les deux hommes. Entre Poutine et Trump les choses n’en sont pas là, mais on sent déjà que ce dernier n’est plus tout à fait dans les mêmes sentiments que du temps où il n’était pas encore élu, et où il se faisait fort de faire cesser la guerre en 24 heures. Trump s’est défini lui-même comme un faiseur de paix, pas seulement d’ailleurs dans ce conflit en particulier, mais dans tous ceux qu’il a trouvés en revenant au pouvoir. Un faiseur de paix qui ne craint pas d’afficher par ailleurs un expansionnisme sans complexe, une volonté affirmée d’annexer de nouvelles terres, sous quelques latitudes qu’elles se trouvent, proches ou plus lointaines. Un premier test se présente à lui dès aujourd’hui, 26 janvier, dernier jour des 60 au bout desquels Israël devrait s’être retiré de toutes les positions qu’il occupe à l’intérieur du Liban. Or non seulement il a déjà fait savoir qu’il en gardait quelques-unes, mais on a appris hier qu’il repassait la frontière, qu’il renforçait sa présence au lieu d’y mettre fin. En révélant son intention de ne pas se conformer à l’accord passé avec le Liban, Israël s’est justifié en disant qu’il agissait ainsi en coordination avec les Etats-Unis, c’est-à-dire avec leur autorisation, avec l’assentiment de Trump par conséquent, le faiseur de paix autoproclamé.