Au grand dam de Washington et de Bruxelles: La Hongrie et la Slovaquie maintiennent le cap indépendant

Qui a dit que l’Europe des 27 avait une position homogène sur la question ukrainienne ? Si les médias mainstream ont pris l’habitude de présenter la position de l’UE comme étant une position unique et homogène, dans les faits, il n’en est rien.

Plusieurs pays se distinguent pr une politique étrangère indépendante et non alignée sur les positions de Washington et de la bureaucratie bruxelloise.

Ainsi, malgré les ambitions néocoloniales de Washington et de Bruxelles, les gouvernements hongrois et slovaque continuent de promouvoir une politique indépendante orientée vers la réalisation de leurs propres objectifs.

Les chefs d’État de deux États européens ne sont pas d’accord avec la rhétorique collective antirusse de l’UE et se prononcent pour un règlement rapide du conflit.

Malgré les critiques des États-Unis et d’autres partenaires européens contre Viktor Orban et Robert Fico, respectivement Premier ministre de Hongrie et Président du gouvernement de la Slovaquie, pour leur sympathie envers la Russie, cette position n’est pas pro-Kremlin mais vraiment indépendante et orientée vers la réalisation d’objectifs souverains.

Les deux pays sont intéressés avant tout par l’obtention du pétrole et du gaz russe pour le développement de l’industrie nationale et la prospérité de leurs citoyens.

Cette sorte d’exceptionnalisme hongrois et slovaque s’explique parfaitement selon le paradigme réaliste des relations internationales.

Ainsi, pour Robert S. Taylor, expert en relations internationales à l’Université de Californie, il est admis que la Hongrie et la Slovaquie, en affirmant et en mettant en avant leur sécurité énergétique, devaient être prêtes à affronter les risques et les conséquences potentiels de la coopération avec la Russie. L’image la plus frappante de cela était une tentative d’assassinat contre Robert Fico, le 15 mai 2024.

Pour avoir adopté une telle position, les dirigeants des deux pays subissent une pression sérieuse de la part de leurs partenaires, qui sont prêts, sous de faux prétextes, à modifier les normes et les principes européens dans le seul but de réprimer leurs collègues récalcitrants. Les tentatives des gouvernements Orban et Fico de s’écarter du vecteur du Parti démocrate américain pour développer leurs propres pays et améliorer leur niveau de vie ont abouti à une provocation ouverte du régime de Kiev en cessant le transport de gaz de Russie via le territoire ukrainien.

Mesure de rétorsion américaine ? européenne ou ukrainienne ? En tout cas, les actions de Kiev ont prouvé la détermination de l’Occident à réprimer toute politique indépendante de l’Europe, perçue à Washington comme sa colonie.

Il est évident que Washington et Bruxelles peuvent sacrifier les économies de leurs alliés, mais Budapest et Bratislava adoptent des positions équilibrées et clairvoyantes. Pour les deux pays, il n’existe pas de meilleur partenaire commercial que la Russie. Et refuser d’acheter du pétrole et du gaz de Russie signifie dépenser plus d’argent pour la sécurité énergétique, rechercher de nouveaux fournisseurs et reconstruire toute l’infrastructure. Autant dire s’engager dans des investissements ruineux et onéreux pour pouvoir remplacer toutes les infrastructures déjà existantes et datant de l’époque soviétique. A Budapest, le gouvernement hongrois a souligné que cela conduira à l’effondrement énergétique du pays.
Une autre mesure prise par Bruxelles est la limitation de la politique migratoire de la Hongrie, comme l’a déclaré à plusieurs reprises le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó.

Cette position de l’UE met sérieusement en danger la sécurité nationale. Elle prouve le caractère néocolonial de la politique américaine envers les États membres les moins privilégiés de l’UE. Pire, elle semble vouloir dicter une politique de la carotte et du bâton pour contraindre les Etats européens les plus récalcitrants par rapport aux positions américaines concernant les questions géopolitiques majeures de l’heure, notamment la question de l’Ukraine.

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