Protection des ressources halieutiques : Badani tire la sonnette d’alarme 

Lancée au mois d’août dernier, pour une durée d’un mois, la campagne d’évaluation des ressources halieutiques démersales livre ses premiers résultats. Une baisse successive des captures moyennes de poissons a été relevée, selon le ministre de la Pêches et des Ressources halieutiques, Ahmed Badani, qui a tiré la sonnette d’alarme sur cette situation, appelant à la mise en place d’un plan de gestion «rigoureux» à même de protéger la ressource halieutique.

Le plan de gestion de cette ressource, qui permettra de gérer au mieux la ressource halieutique, devrait être établi prochainement, avec l’implication de tous les acteurs concernés. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Pêche, qui est intervenu hier sur les ondes de la Radio nationale, affirmant que ce plan sera établi après analyse de toutes les données récoltées lors de cette campagne, avec le concours des scientifiques mais aussi des professionnels du secteur.

L’opération d’évaluation des ressources, qui a permis selon le ministre de réaliser 90 tris de chaluts et plus de 80 opérations de prélèvement de plusieurs paramètres, à l’instar de la température et de la salinité, en plus de l’observation de plus de 27 000 espèces de poissons (mollusques, crustacés), a aussi permis de faire un constat. « A l’exception de deux extrêmes, à l’ouest (Ghazaouet) et à l’est (El -Kala), au niveau des autres régions, on enregistre successivement, ces dernières années, une baisse dans les captures moyennes », a précisé M. Badani, selon lequel cette campagne d’évaluation vise à prendre connaissance du stock des ressources biologiques de plusieurs espèces de poissons. « L’objectif de cette opération étant d’estimer les indices d’abondance mais aussi d’estimer les captures, la biomasse ainsi que la structure démographique des stocks démersales », a-t-il expliqué,

Augmenter la production annuelle halieutique

Interrogé sur la disponibilité de différents poissons mais aussi les prix élevés de ce produit, surtout que le pays dispose d’une importante côte (2 148 km) qui est censée garantir une grande disponibilité de poissons à des prix accessibles pour toutes les bourses, le ministre a signalé la nécessité de parler plutôt de la ressource halieutique. Chose qu’il faut, selon le ministre, vulgariser auprès des citoyens. 

Pour le ministre, cette situation dure depuis une dizaine d’années. « En 1990, nous avons enregistré une production de 100 000 tonnes, et 30 ans après, nous enregistrons toujours la même capture moyenne », a expliqué le ministre, signalant l’augmentation de la population qui est passée de 27 à 47 millions. M. Badani a aussi évoqué la question du circuit de commercialisation qui était limité à 14 wilayas du littoral uniquement et qui s’est, aujourd’hui, élargi à d’autres wilayas de l’intérieur et du sud du pays. « Avec la modernisation de la chaîne de froid, on trouve les produits halieutiques commercialisés même au niveau des wilayas du Sud », a-t-il signalé.

Tous ces changements ont eu un effet sur la disponibilité des produits halieutiques et, automatiquement, avec un impact sur le prix. Une nouvelle donne qui nécessite la révision de la gestion de cette ressource et surtout impose le développement de l’aquaculture. Le premier responsable de la Pêche a, dans ce sens, souligné les efforts visant le développement de cette filière. L’Algérie aspire, selon les précisions du ministre, à doubler sa capacité de production dans le domaine halieutique d’ici à 2030, passant ainsi d’une production annuelle de 100 000 à 200 000 tonnes, et ce compte tenu du grand potentiel du pays.

The post Protection des ressources halieutiques : Badani tire la sonnette d’alarme  appeared first on Le Jeune Indépendant.