Réforme
L’une des réfomes de loi les plus difficiles qui a été adoptée ces dernières années en France est sans conteste la réforme des retraites votée en 2023, après plusieurs années de débats, de manifestations populaires et de tours de force politique. Pourtant, un peu plus d’un an après son adoption il est déjà question pour […]
L’une des réfomes de loi les plus difficiles qui a été adoptée ces dernières années en France est sans conteste la réforme des retraites votée en 2023, après plusieurs années de débats, de manifestations populaires et de tours de force politique. Pourtant, un peu plus d’un an après son adoption il est déjà question pour une partie de la classe politique de l’abroger pour travailler sur une nouvelle copie. C’est d’ailleurs l’un des majeurs défis auquel est confronté aujourd’hui le nouveau Premier ministre français, François Bayrou. Ce dernier refuse toutefois l’idée de revenir sur ce texte qui a été si dur à mettre en place. Il envisage cependant des «améliorations» de la loi. Alors que quelques heures plus tôt, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, annonçait un «accord possible» avec le pPemier ministre sur la question des retraites, François Bayrou, lui, aurait définitivement fermé la porte à toute possibilité de suspension de la réforme. Selon plusieurs médias, comme Le Parisien, BFMTV ou encore RTL, le Premier ministre a assuré qu’il n’y aurait «pas de suspension, ni d’abrogation» de la réforme des retraites, devant plusieurs membres du gouvernement, au cours d’une réunion ayant eu lieu pendant le petit déjeuner hier. Bayrou envisagerait plutôt une réunion des partenaires sociaux dans quatre ou cinq mois pour «faire des propositions sur l’amélioration de la réforme», selon Le Parisien, mais sans suspension du texte en l’état. Il s’agissait pourtant, pour le PS, d’une condition pour obtenir un compromis. Olivier Faure a annoncé hier, tôt dans la matinée, sur BFMTV-RMC, que «les choses avaient bien avancé», ajoutant : «Nous sommes peut-être à quelques encablures d’un accord de non-censure». Lundi, les discussions semblaient au point mort avec le PS. «Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons», avait résumé en fin de journée sur BFMTV le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, soulignant l’absence «d’avancée significative». Mais depuis, une proposition de compromis aurait été envoyée par le parti à François Bayrou dans la nuit, dont les détails ne sont pas connus. Tout autre son de cloche du côté de la droite, où l’on refuse toute idée de suspension de la réforme. Le patron des députés Républicains, Laurent Wauquiez, juge en effet dans Le Parisien qu’une suspension de la réforme des retraites sans mesures de financement serait «irresponsable». Il n’agite pas pour autant «la menace» d’une motion de censure. «Je ne voterai pas un budget avec de nouvelles hausses d’impôts», assure par ailleurs le député de Haute-Loire. Il exige une réduction de la dépense publique pour obtenir «un budget qui protège les Français d’une crise de la dette». Wauquiez craint que le Premier ministre ne «cède tout à la gauche» dans les discussions que le gouvernement mène actuellement avec le PS, les Ecologistes et le PCF. Selon lui, «la priorité du gouvernement est de négocier une assurance vie auprès du Parti socialiste, quelles qu’en soient les conséquences pour le pays». Il appelle à «protéger la France de la tempête de la dette qui s’annonce». «Envisager de revenir sur la réforme des retraites sans proposer la moindre piste de financement, c’est irresponsable», dénonce le patron des députés LR. «La suspendre sans scénario alternatif revient à sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la droite républicaine !», tonne-t-il. La veille, le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), avait envoyé dans le même journal un «message clair» : «Ni abrogation ni suspension !» Ainsi, après la crise politique sur le budget, qui a abouti à la chute du gouvernement Barnier début décembre, c’est aujourd’hui sur la réforme des rertraites que la classe politique va s’écharper à nouveau. Et les positions de la gauche et la droite sur le sujet ne pourraient être plus opposées. Reste à voir comment Bayrou réussira à concilier les deux bords politiques et surtout comment il réussira a éviter à son tour la censure de son gouvernement, l’extrême-gauche n’hésitant pas à le menacer quotidiennement de le faire chuter comme Barnier. F. M.
Quelle est votre réaction ?