Beihdja Rahal : « La Nouba andalouse est une merveille qui doit être transmise et présenter aux mélomanes et à un large public ».

Avec la sortie de son 30ème album, intitulé Nouba Mezdj Mzemoum-Rasd, Beihdja Rahal continue d’explorer l’univers de la musique arabo-andalouse. Avant un concert prévu le 17 janvier 2025 au Centre culture algérien de Paris, l’artiste, issue de la çanaa (école) d’Alger, a accepté de nous parler de son nouvel opus. 

Quelle est la couleur de ce 30ème album ? Comment le définiriez-vous par rapport à ses prédécesseurs ?

Beihdja Rahal : Chaque album que j’enregistre est « l’Album » car il me demande des semaines de préparation et de travail avec mon orchestre et toute l’équipe qui m’entoure. Je suis fière d’annoncer ce nouvel opus car je suis dans la continuité. Mes fans savent que chaque album est pensée dans le but de compléter ma discographie. Celui-ci, Nouba Mezdj Mezmoum-Rasd est une suite de pièces des deux modes mezmoum et Rasd s’alternant du Mceddar au Khlass.

30, c’est un beau chiffre rond. Est-ce l’album de la maturité, de l’excellence…?

Effectivement, 30, c’est un chiffre qui m’encourage à continuer ce travail de préservation du patrimoine andalou algérien. Je n’ai jamais imaginé arriver à enregistrer 30 albums et surtout 30 noubas. Ça peut être celui de la maturité mais je préfère dire celui de l’expérience. Je parle souvent d’excellence car c’est ce que je souhaite atteindre en sachant que ce n’est pas évident. En essayant de faire mieux à chaque fois, de travailler encore plus, je fais tout pour arriver à un résultat de qualité qui plaira au public. La Nouba andalouse est une merveille qui doit être transmise et présenter aux mélomanes et à un large public. C’est ce que je fais depuis plus de trente ans. Mes fans sont de plus en plus nombreux et de plus en plus fidèles. C’est un honneur pour moi. C’est ce qui m’encourage à continuer à sauvegarder ce legs ancestral. 

Vous vous produisez le 17 janvier prochain au Centre Culturel algérien de Paris. Par qui serez-vous accompagnée sur scène ?

Je serai accompagnée par 4 musiciens professionnels au oud, à lalto, au qanoun et à la derbouka. Je suis moi-même à la kouitra, l’instrument typiquement algérien de la musique andalouse.

Le public aura-t-il droit à certains morceaux de votre album ?

En première partie de soirée, il y aura une lecture de poésies du Maghreb et d’Andalousie par l’écrivain Rassim Bekhechi accompagné au qanoun par Rafik Kasmer. Ensuite, je présenterai de longs extraits de cet album, dans la première partie du concert, puis j’enchainerai par des pièces du répertoire aroubi et hawzi. Le concert sera suivi par une vente-dédicace car le public aime avoir un album signé par l’artiste. C’est un moment que j’apprécie énormément car ça me permet d’écouter les avis et commentaires qui m’aident à avancer. Le 17 janvier est ma 1^ère escale pour la promotion de cette nouba. Je donne un 2ème rendez-vous au public algérien, le samedi 1^er février à 18h00 à la salle Ibn-Zeydoun de Riad-El-Feth. C’est un concert organisé par l’Office national de la culture et de l’information, en partenariat avec l’OREF.

Entretien réalisé par Nasser Mabrouk

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