Sécurité alimentaire en Algérie : Les défis selon le CREAD

Question stratégique pour l’Algérie, comme c’est le cas pour tous les pays du monde, la sécurité alimentaire est au centre des politiques des gouvernements, surtout que l’évolution démographique constitue un véritable défi. C’est sur cette thématique centrale que s’est penché le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), qui a consacré l’une de […] The post Sécurité alimentaire en Algérie : Les défis selon le CREAD appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 29, 2025 - 23:34
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Sécurité alimentaire en Algérie : Les défis selon le CREAD

Question stratégique pour l’Algérie, comme c’est le cas pour tous les pays du monde, la sécurité alimentaire est au centre des politiques des gouvernements, surtout que l’évolution démographique constitue un véritable défi. C’est sur cette thématique centrale que s’est penché le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), qui a consacré l’une de ses revues périodiques à la question.

Sous le thème « Revue stratégique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Algérie depuis l’indépendance », le CREAD a fait un tour d’horizon de la question, entre réalisations et défis.

« Cette revue dresse un bilan actualisé de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Algérie. Elle identifie les principaux facteurs déterminants ainsi que les risques et menaces qui la caractérisent », a indiqué le CREAD dans une synthèse de l’étude.

Le bilan examine également les politiques menées par le gouvernement, portant sur l’ensemble des dimensions ayant trait à la disponibilité et à l’accessibilité des aliments sur le marché, y compris les politiques de croissance économique, de soutien à la création d’emplois, de développement de la protection sociale et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, a-t-on précisé.

Le CREAD met en avant d’abord le défi démographique, soulignant l’impact de la croissance de la population sur la sécurité alimentaire. Dans ce sens, il a affirmé que cette évolution crée de nouveaux besoins sur le plan alimentaire. « L’accroissement de la population du troisième âge, dont les effectifs approchent les 2,5 millions de personnes, crée de nouveaux besoins tant sur le plan alimentation que sur le plan santé », a-t-on indiqué, signalant une courbe démographique ascendante. « La population algérienne devrait croître de 52 % et atteindre 63 millions en 2050, avant de doubler pour atteindre 90 millions en 2100. Cette évolution constituera à l’avenir un véritable défi à la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a-t-on estimé, signalant l’importance accordée à la sécurité alimentaire par les autorités.

Selon le CREAD, la question de la sécurité alimentaire a constitué une priorité pour les pouvoirs publics depuis l’indépendance parce qu’elle s’était posée de manière dramatique au cours de la période 1962-1965, aussi bien dans les campagnes que dans les villes. « La situation n’a pu être allégée quelque peu que par le recours à l’aide internationale », a-t-on noté.

Dans son étude, le CREAD est revenu sur les différentes politiques adoptées par l’Algérie pour répondre aux besoins alimentaires de la population. Ainsi, a-t-on expliqué, « de 1963 à 1987, dans le cadre d’une économie planifiée et fortement étatisée, les pouvoirs publics ont développé une stratégie qui a permis d’améliorer de façon significative la ration alimentaire des Algériens, tant sur le plan quantitatif que qualitatif ». Une situation qui a « conduit à accroître considérablement le niveau de la dépendance alimentaire vis-à-vis du marché mondial ».

La donne a cependant changé depuis, d’autant que l’Algérie, qui a fait de la question une priorité, a adopté plusieurs stratégies qui l’ont mené vers la réalisation de l’autosuffisance dans certains produits. L’objectif désormais est de ne plus importer certains produits alimentaires. C’est le cas du blé dur qui ne devrait plus être importé à partir de l’année prochaine, compte tenu d’une production locale suffisante à même de répondre aux besoins du pays. Une autosuffisance dans d’autres produits céréaliers est aussi annoncée pour les prochaines années, faisant ainsi de l’Algérie un pays qui ne dépendra plus du marché extérieur et surtout de la fluctuation des prix de ces produits.

Ces réalisations, faut-il le signaler, sont le résultat des politiques et stratégies adoptées par les pouvoirs publics, lesquels ont axé les efforts sur le renforcement des secteurs stratégiques, notamment la culture céréalière. Cela s’est traduit par la mise en place des mesures incitatives et l’augmentation des capacités de stockage et de réfrigération, mais aussi par le grand intérêt accordé à l’agriculture saharienne.

Le CREAD a, par ailleurs, rendu un hommage, à travers cette étude, à Sid-Ahmed Ferroukhi car, en plus de ses responsabilités ministérielles, il était « un chercheur reconnu et penseur dont les travaux ont marqué l’évolution des politiques agricoles et de la sécurité alimentaire en Algérie ».

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