Maroc – Front Polisario: Appel à la reprise immédiate des négociations
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a réaffirmé, depuis New York, que la question du Sahara occidental « demeure une question de décolonisation » qui oppose le Maroc au Front Polisario. Il a souligné, en même temps, la nécessité de la reprise « immédiate et substantielle » des négociations […] The post Maroc – Front Polisario: Appel à la reprise immédiate des négociations appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a réaffirmé, depuis New York, que la question du Sahara occidental « demeure une question de décolonisation » qui oppose le Maroc au Front Polisario. Il a souligné, en même temps, la nécessité de la reprise « immédiate et substantielle » des négociations directes entre les deux parties au conflit.
Les négociations de paix entre le régime marocain et la RASD ont été interrompues, après la mort du roi Hassan II et l’intronisation de son fils Mohamed VI, alors que l’accord butait sur quelques points d’ordre technique, comme le recensement des réfugiés sahraouis et les populations qui résident dans le territoire sahraoui après son occupation en novembre 1975 par le Maroc et la Mauritanie.
Dans son intervention lors des travaux de la session du Comité de décolonisation de l’ONU (C-24), consacrés ce mardi à la question du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975, le diplomate algérien a indiqué que la question sahraouie « ne souffre d’aucune ambiguïté ».
Il a déploré le fait qu’« après six décennies de débat à l’Assemblée générale de l’ONU, le référendum d’autodétermination promis au peuple sahraoui n’ait toujours pas eu lieu, et ce en dépit de la résolution 2229 qui réaffirme avec force ce droit fondamental ».
Rappelant, par ailleurs, que la question du Sahara occidental, dernier territoire africain non autonome, est inscrite à l’ordre du jour de l’ONU depuis 1963, M. Bendjama a souligné que l’Algérie, qui « a terriblement souffert » de la colonisation, « soutient résolument les causes justes » et « réaffirme que l’ONU doit agir avec détermination pour éliminer les derniers vestiges du colonialisme ».
S’agissant du rôle de la Mission des Nations unies pour l’Organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui a été établie il y a près de quatre décennies par le Conseil de sécurité onusien, l’ambassadeur algérien n’a pas manqué de déplorer que cet organe « peine encore à accomplir son mandat » qui consiste à organiser le référendum.
Et pourtant, a-t-il poursuivi, « les éléments du droit international sont clairs : l’avis consultatif historique de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 a formellement exclu tout lien juridique entre le Sahara occidental et le Maroc », pouvant affecter l’application de la résolution 1514, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés.
Dans le même contexte, le représentant algérien a tenu à rappeler que la Cour de justice européenne (CJUE) vient de réaffirmer ce statut en octobre 2024 en annulant un accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc pour défaut de consultation du peuple sahraoui.
Concernant la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a cité quelques points relevés dans le rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à savoir « encadrement policier, détention arbitraire, interdiction de visites et expulsion de parlementaires, y compris européens, expulsion des rapporteurs onusiens, y compris les journalistes ». A ce propos, M. Bendjama a dit que « tout se passe en vase clos ».
A cet effet, « nous encourageons le Comité des 24 à mobiliser tous ses instruments pour protéger les droits du peuple sahraoui et parachever finalement ce processus de décolonisation ».
Pour ce faire, « une seule voie s’ouvre devant nous : la reprise immédiate des négociations directes et substantielles entre le Maroc et le Front Polisario pour une solution juste et durable garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », conclut M. Bendjama.
Pour rappel, les négociations directes entre le régime marocain et la RASD ont commencé vers la fin des années 1980. Ces négociations ont abouti à un accord de cessez-le-feu et la création, sous l’égide de l’ONU, de la MINURSO dès le début des années 1990.
Les pourparlers entre les deux parties se sont poursuivis par la suite, avant que Rabat ne se décide, dès l’intronisation de Mohamed VI à la mort de son père Hassan II en 1999, de se retirer des négociations, de récuser les accords passés et de proposer un plan d’annexion en 2007, inspiré par Paris et des lobbies sionistes.
The post Maroc – Front Polisario: Appel à la reprise immédiate des négociations appeared first on Le Jeune Indépendant.