Transformation numérique : La lenteur administrative, un frein majeur

L’Algérie, consciente des enjeux liés à la digitalisation, a entamé un processus de numérisation dans de nombreux secteurs, qu’il s’agisse de l’administration publique, de l’économie ou de la société dans son ensemble. Cependant, malgré les progrès réalisés, des obstacles persistent, notamment en ce qui concerne la lenteur administrative et les coûts associés à cette transformation. […] The post Transformation numérique : La lenteur administrative, un frein majeur appeared first on Le Jeune Indépendant.

Déc 20, 2024 - 23:08
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Transformation numérique : La lenteur administrative, un frein majeur

L’Algérie, consciente des enjeux liés à la digitalisation, a entamé un processus de numérisation dans de nombreux secteurs, qu’il s’agisse de l’administration publique, de l’économie ou de la société dans son ensemble.

Cependant, malgré les progrès réalisés, des obstacles persistent, notamment en ce qui concerne la lenteur administrative et les coûts associés à cette transformation. Selon l’expert en transformation digitale et cybersécurité, Djalal Bouabdallah, ces freins sont des défis majeurs qu’il faut surmonter pour réussir pleinement la transition numérique.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour amorcer la transition numérique. « Des progrès ont été réalisés, notamment avec l’interconnexion des agences via le réseau intranet One, qui a permis d’interconnecter plus de 500 agences », a souligné, ce jeudi, Bouabdallah sur les ondes de la radio nationale. Cependant, malgré ces avancées, il estime qu’il est impératif de rattraper rapidement le retard pour ne pas rester à la traîne. « L’évolution rapide de la technologie et les initiatives numériques mises en place par d’autres pays rendent importantes les actions immédiates », a-t-il ajouté.

Selon l’expert, pour réussir cette transformation, trois éléments clés sont indispensables : l’investissement dans les technologies et l’infrastructure adéquates, la mise en place d’une véritable culture d’innovation, et l’optimisation des processus. « Nous devons investir dans des infrastructures modernes et adaptées pour soutenir la numérisation. Cela passe par la modernisation des équipements et la mise en place de processus optimisés », a affirmé Bouabdallah.

Il a également souligné les difficultés administratives qui ralentissent l’implémentation des nouvelles technologies, notamment dans des secteurs comme le cloud computing. « L’obtention des autorisations nécessaires peut prendre plus d’un an, ce qui freine considérablement l’innovation », explique-t-il. Il insiste également sur le fait que la question des équipements devient de plus en plus complexe, les délais d’importation étant longs, et les équipements arrivent souvent obsolètes.

« L’Algérie doit développer ses propres solutions locales, notamment en matière de cloud computing. Si les entreprises n’ont pas de solutions d’hébergement locales compétitives, elles se tourneront vers des fournisseurs étrangers, ce qui entraînera une perte de souveraineté numérique », a averti Bouabdallah. Il a déclaré que l’Algérie ne peut pas se permettre de dépendre exclusivement des technologies étrangères dans un secteur aussi stratégique. « Sans une infrastructure cloud locale, il sera difficile de garantir notre indépendance numérique », ajoute-t-il.

L’Algérie doit se doter de ses propres solutions d’IA

Bouabdallah plaide pour un soutien accru aux start-ups, car selon lui, « l’innovation doit être soutenue par des mécanismes de financement adaptés. Nous avons une dynamique intéressante de start-up en Algérie, mais il est nécessaire de les accompagner davantage pour qu’elles puissent se pérenniser et se développer. L’expert pense que « Le secteur privé doit commencer à investir dans les start-ups, notamment dans le domaine numérique. L’innovation ne doit pas dépendre uniquement de l’investissement public ».

L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui une technologie incontournable dans la transformation numérique. « Si nous voulons réussir notre transformation numérique, nous devons investir massivement dans l’IA », a souligné Bouabdallah. Cependant, il insiste sur la nécessité de développer une IA souveraine. « L’Algérie doit se doter de ses propres solutions d’IA. Nous ne pouvons pas nous contenter d’utiliser des technologies étrangères », a-t-il dit.

L’Algérie dispose d’un potentiel humain important, notamment dans le domaine de l’IA. Cependant, Bouabdallah rappelle qu’il est essentiel de mettre en place des conditions attractives pour retenir ces talents dans le pays. « « Outre l’aspect salarial important, un écosystème complet est nécessaire pour retenir les talents : conditions de travail, possibilités d’évolution, infrastructures adéquates pour travailler et tester des solutions », explique-t-il. Pour Bouabdallah, la transformation numérique est un levier clé pour le développement économique de l’Algérie. « L’exemple de la Chine est frappant : chaque dollar investi dans l’économie numérique rapporte 25 dollars au PIB national. C’est un modèle à suivre », conclut-il.

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