AFASPA appelle Macron à intervenir pour lever le blocus médiatique au Sahara occidental occupé
Le président de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) a adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron, soulevant la question de l’interdiction du libre accès au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 49 ans. Cette lettre intervient alors que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, […] L’article AFASPA appelle Macron à intervenir pour lever le blocus médiatique au Sahara occidental occupé est apparu en premier sur fildalgerie.
Le président de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) a adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron, soulevant la question de l’interdiction du libre accès au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 49 ans.
Cette lettre intervient alors que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, pour la deuxième année consécutive, n’a pas été autorisé par le Maroc à accéder à cette région, imposant ainsi un blocus médiatique.
Cette restriction ne concerne pas uniquement les institutions internationales, mais également les observateurs des droits de l’homme, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les ONG, obstruant toute surveillance indépendante et impartiale de la situation des droits humains dans la région.
«A l’occasion de votre prochain voyage au Maroc nous avons tenu à vous donner des informations relatives à l’interdiction du libre accès au Sahara occidental dans la partie que le Maroc occupe depuis 49 ans. Ce territoire non autonome pour lequel le Maroc ne dispose pas du mandat d’administration, n’a été accessible aux observateurs internationaux qu’entre 2002 et 2013», écrit l’AFASPA.
Depuis janvier 2014, précise l’Association dans cette lettre dont nous détenons une copie, «les autorités marocaines ont expulsé 296 personnes de 21 nationalités, venues de 4 continents pour s’informer sur la situation du dernier peuple d’Afrique colonisé qui n’a pu s’exprimer sur son autodétermination.
Ces femmes et ces hommes sont avocats, élus, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, écrivain, reporters photo etc… En lien avec la Ligue de Protection des Prisonniers Sahraouis, notre association tient à jour une liste nominative de ces expulsions». L’AFASPA précise avoir «répertorié la provenance de ces personnes qui venaient de: Norvège (129) Espagne (105), Suède (9), France (6), Italie (6), États Unis (6), Pologne (5), Royaume-Uni (4), Tunisie (4) Danemark (4) Pays Bas (2), Lituanie (2), Canada (2), Japon (2), Suisse (2) Chine (1) Portugal (3), Ukraine (1) Belgique (1) Allemagne (1) et Finlande (1)».
ONG et droits humains
Outre ces personnes, sept (7) ONG de six (6) pays se sont vu refuser l’accès au Maroc et donc au Sahara occidental occupé. «Il s’agit de : Human Rights Watch et la Fondation Carter (USA), NOVACT (Espagne), Avocats sans frontière (Belgique) Friedrich Naumann Stiftung (Allemagne) Amnesty International (Londres) Free Press Unlimited (Pays-Bas) ».
Cette interdiction de circuler librement au Sahara occidental occupé, qui concourt à imposer un blocus médiatique, s’applique également, poursuit l’Association, aux responsables de l’ONU, dont le Haut-Commissaire aux droits de l’homme qui n’a pas été autorisé par le Maroc à y accéder pour la 2ème année consécutive.
C’est ce que mentionne le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport du 1er octobre 2024 qui doit être examiné par le Conseil de Sécurité dans la partie consacrée aux droits humains où il évoque aussi « les conditions de détention déplorables des prisonniers sahraouis qui restent un sujet de préoccupation pressant ».
«J’attire votre attention sur l’une des recommandations qui concluent ce rapport : Je demeure préoccuper par le manque d’accès persistant du HCDH aux territoires occupés. J’exhorte une fois encore les parties à respecter et promouvoir les droits humains de toutes les personnes au Sahara occidental (…) Une surveillance indépendante, impartiale, globale et régulière de la situation des droits humains est nécessaire pour assurer la protection de tous les habitants du Sahara occidental», rappelle-t-on à Macron.
Une monarchie hors service
C’est pourquoi I’AFASPA demande à la France, qui s’enorgueillit d’être le pays de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, de proposer au Conseil de Sécurité qui se prononcera prochainement sur le renouvellement de la MINURSO, d’inclure dans ses missions un volet sur la surveillance des droits de l’homme, et pour la moindre des choses, de ne pas s’y opposer.
L’AFASPA rappelle, dans ce sens, l’article 6 de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU sur l’octroi à l’indépendance des peuples colonisés «Toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies. Déroger à cette prescription reviendrait à perpétuer des décennies encore ce conflit de décolonisation qui n’a que trop duré», précise la missive.
Dans sa lettre, le président de l’AFASPA appelle Macron à soulever cette question lors de son prochain voyage au Maroc et à exercer une pression diplomatique sur le gouvernement marocain pour mettre fin à cette entrave à l’accès au Sahara occidental. Il souligne l’urgence d’une action pour garantir un accès libre et sans entrave à cette région disputée et pour permettre une surveillance internationale de la situation des droits humains.
Macron est ainsi sollicité pour promouvoir le respect des droits humains au Sahara occidental, conformément aux principes des Nations Unies et du droit international. L’AFASPA espère que le président Macron prendra en considération ces préoccupations et agira en faveur de l’accès libre au Sahara occidental afin de garantir la protection des droits humains dans la région.
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