Après ses propos irrévérencieux : L’Algérie répond sèchement à Macron
24 heures après les déclarations du président français, Emmanuel Macron, le gouvernement algérien a répliqué. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères considère les propos du chef de l’État français comme « indignes » et une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne. « Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec beaucoup d’étonnement, des propos du Président […] The post Après ses propos irrévérencieux : L’Algérie répond sèchement à Macron first appeared on L'Est Républicain.
24 heures après les déclarations du président français, Emmanuel Macron, le gouvernement algérien a répliqué. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères considère les propos du chef de l’État français comme « indignes » et une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne. « Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec beaucoup d’étonnement, des propos du Président français concernant l’Algérie, qui déshonorent avant tout celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère. Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne », précise la même source. « Ce que le Président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une, au regard de la loi d’un État souverain et indépendant. Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne », ajoute le communiqué. Dans un discours prononcé avant-hier lundi devant les ambassadeurs de son pays réunis, le chef de l’État français avait estimé que l’Algérie « se déshonore » en emprisonnant l’écrivain Boualem Sansal, dont les motifs n’étaient « pas valables ». Il a assuré « suivre » constamment la situation du vieil écrivain, qui a pris la nationalité française en juin dernier. Emmanuel Macron a également accusé les autorités algériennes de ne pas permettre à l’écrivain de « se soigner ». Pourtant, Boualem Sansal se trouve depuis plusieurs semaines au sein de l’aile carcérale de l’Hôpital Mustapha-Pacha d’Alger. Comme première réaction, le bureau de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) a jugé que les propos du chef de l’État français « constituent une odieuse ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie et une atteinte à sa souveraineté et à sa dignité au sujet d’une affaire en cours d’examen conformément aux lois algériennes ». Il a estimé qu’il s’agit d’une tentative « flagrante » de « ternir l’image de l’Algérie et de ses institutions souveraines ». « L’Algérie, qui a souffert des pires exactions pendant la colonisation française, rejette catégoriquement toute ingérence étrangère et n’a de leçons à recevoir de personne en matière de droits de l’homme et de libertés », a martelé le Bureau de l’APN. « De tels agissements, inacceptables pour l’ensemble du peuple algérien, n’impactent en rien son parcours indépendant. Bien au contraire, ils ne font que renforcer sa détermination à protéger sa souveraineté et sa dignité », a soutenu le Bureau, appelant les autorités françaises à s’en tenir aux règles des relations internationales, fondées sur le respect mutuel. Cette nouvelle polémique va sans doute enfoncer davantage les relations algéro-françaises dans l’abîme. La rupture entre les deux États semble inévitable, du moins dans l’immédiat. Si l’annonce d’une coupure des relations diplomatiques n’est pas encore faite, les liens entre les deux pays n’existent quasiment plus depuis plusieurs mois et ce qui vient de se produire devrait encore faire empirer la situation.
Akli Ouali
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